Racky Noëlle Wane, une rigueur professionnelle revendiquée. Racky Noëlle Wane, journaliste retraitée de Radio Sénégal, a bâti sa carrière autour de la rigueur et des exigences du métier.
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Racky Noëlle Wane, une rigueur professionnelle revendiquée
L’ancienne cheffe de département à la radio publique sénégalaise pense que ce devoir d’exigence émane sans doute d’une éducation inculquée par un père officier de la gendarmerie.
L’ancienne présentatrice vedette du journal parlée, mère de quatre enfants (deux filles), est l’aînée d’une famille peule de cinq enfants
A la maison, ce n’était pas comme à la caserne, mais il y avait de la rigueur et chacun était mis face à ses responsabilités, se souvient-elle.
‘’Mon père nous a éduqué dans la rigueur. Avec lui, il n’y avait pas d’ordre donné comme dans une armée, mais on nous mettait devant nos responsabilités pour faire nos choix. Et si on ne le faisait pas, on assumait les conséquences’’, explique-t-elle.
‘’J’ai comme l’impression d’avoir passé toute ma vie à étudier »
Racky Noëlle Wane dit avoir l’impression d’avoir passé toute sa vie à étudier depuis la maternelle à la caserne de la gendarmerie de la Médina, à Dakar, dans les années 60 avec des maitresses européennes.
‘’J’ai comme l’impression d’avoir passé toute ma vie à étudier. J’ai fait l’école maternelle avec des maitresses blanches, ensuite le primaire et le secondaire’’, se souvient-elle.
L’élève de la série B n’était pas brillante mais aimait l’école et se donnait les moyens de s’en sortir.
‘’J’étais une élève studieuse, je n’étais pas une fille brillante, mais j’aimais quand même l’école. Je n’étais du genre à avoir 20 partout, j’étais du genre à lire, à relire et à essayer de comprendre pour avoir au moins une bonne note. Je n’étais pas un génie…’’, lance-t-elle, modestement, affichant un amour pour la lecture.
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Ancienne du Lycée Lamine Gueye, Racky Nöelle Wane, a commencé son cursus académique en sciences économies avant d’aller à Paris 7 pour faire ‘’langue étrangère appliquée’’.
‘’A l’époque, en langue étrangère appliquée, il y avait plusieurs filières : politiques étrangères, traductions, et moi j’avais fait traduction et interprétariat’’, poursuit l’ancienne journaliste.
Elle avait le temps de revenir de temps et temps au pays natal pendant l’été pour profiter des plages de Dakar.
M. Wane termine ses études et revient pays, où elle se marie
‘’Je faisais tout pour ne pas reprendre la moindre matière en septembre, ce qui fait que j’avais toutes mes vacances’’, dit-elle, en insistant sur le fait qu’elle travaillait beaucoup pour avoir de bonne notes.
‘’(…) je dis tout le temps à mes enfants que moi je n’étais pas quelqu’un de brillant. Mais vous vous l’êtes’’, raconte-t-elle.
Déterminée, M. Wane termine ses études et revient pays, où elle se marie et devient dans un premier temps femme au foyer.
Elle profite de son temps libre pour écouter la radio et émettre des critiques sur la façon de travailler des professionnels à l’antenne.
‘’Quand je suis revenue, je suis restée à la maison pour m’occuper de mes enfants. J’écoutais beaucoup trop la radio et j’avais une oreille critique sur la façon dont les gens parlaient et sur comment les choses se présentaient et je me disais qu’elles devaient se faire autrement‘’, se souvient-elle.
Pour elle, cette posture est à l’origine de son penchant pour la radio au point d’embrasser une carrière de journaliste. Elle décide quelques mois plus tard de franchir le pas en réussissant le concours d’entrée au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI), l’école de journalisme de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
Elle s’inscrit alors en deuxième année et opte pour la radio. Elle passe par les radio privée Walf Fm, Sud Fm et Diamono Fm avant d’intégrer la radio publique sénégalaise
‘’A Diamono fm, j’avais carrément occupé le poste de directrice. On faisait des journaux parlés en français, wolof et pular. C’était la première radio qui diffusait les informations en peul (….)’’, rappelle t-elle.
Racky Noëlle Wane dépose par la suite ses balluchons à la RTS.
En quittant Sud FM déjà, elle rappelle que son prof de radio, Martin Faye, lui avait demandé de faire le synopsis d’une émission.
Une fois à la RTS, en 1999, elle demande à M. Faye, une grande voix de Radio Sénégal, si elle pouvait démarre cette émission. Faye accepte et l’émission pouvait démarrer sous le nom ‘’Média et Société’’ (fin 1999).
Elle prend marque à la RTS, gravit les échelons et devient cheffe du département chargée de la chaine nationale.
Elle se souvient encore de sa première fois où elle était chargée de présenter des brèves. ‘’On me montre comment utiliser le site de l’APS où il y avait des informations qui défilaient (…)’’.
‘’Je suis une personne qui est assez sûre d’elle. Quand je fais les choses, je fais tout pour qu’elles se passent bien, car j’y met de la rigueur’’, fait-elle valoir, insistant sur le fait qu’elle ne se ménageait pas pour dire la vérité et refuser de commettre des fautes professionnelles.
‘’’Quand on informe les gens, on doit y apporter de la précision et non se baser sur des rumeurs. Il m’arrivait parfois de refuser de faire passer un élément sur un accident par exemple quand il n’y avait pas de précision’’, affirme-t-elle d’un air sérieux.
Chez elle, cette rigueur est un sacerdoce.
‘’La rigueur fait partie de moi, mais avec courtoisie, diplomatie. Pour moi, mon travail et celui des autres devaient être bien fait’’, martèle-t-elle.
Racky Wane Noëlle est l’une de ces journalistes qui savent concilier la vie de famille avec celle professionnelle. Elle estime que dès l’instant qu’on choisit d’exercer ce métier, il faut peser le pour et le contre et se donner à fond.
‘’Il n’y a pas de demi-mesure, ici, lorsque vous n’êtes pas sûr de faire les deux à la fois, autant mieux choisir l’un et laisser l’autre. J’ai vu des jeunes femmes qui ont commencé leur carrière célibataire et qui ont fini par s’épuiser’’, témoigne-t-elle.
Racky Wane Noëlle a peut-être eu la chance d’un mari très compréhesnif.
‘’Une fois en décembre 1999, je devais couvrir comme les autres, un concert de Rap, à la place de l’Obélisque. Ce jour-là, j’ai réalisé un direct avec mes enfants et mon mari qui m’attendaient dans le véhicule et nous avions quitté la place vers 3 heures’’, raconte-t-elle.
Elle relève que les expériences accumulées aussi à Bbc Afrique pendant 4 ans, lui ont permis d’avoir une autre appréhension du journalisme anglais.
Outre ces fonctions à la radio, Racky Wane Noëlle a été conseillère technique du premier ministre Abdoul Mbaye. Elle s’est aussi occupée aussi de la partie digitale de la radio, avant de prendre sa retraite en décembre 2022.
De cette carrière, elle se souvient encore de ses reportages sur le terrain.
‘’J’ai aimé mes années radio, en tant que reporter, j’ai de bons souvenirs avec des confrères sur le terrain, notamment l’un de mes voyages à Kaolack en 2001, où nous avons été au contact de la réalité durant une semaine, avec des confrères dans le cadre d’un projet avec l’UNICEF’’, dit-elle.
Il y a aussi cette semaine passée avec des confrères en 2002 à Kolda, sur la question de la mortalité maternelle’’. ‘
’C’était triste, car nous avions assisté à des morts en direct dans la maternité. Nous avions vu une femme enceinte qui ignorait qu’elle attendait des jumeaux’’, rappelle-t-elle, parlant de ‘’souvenirs qu’on ne peut pas effacer.
Après la retraite, Racky Wane Noëlle est retournée au CESTI où elle partage avec les étudiants son expérience.
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‘’Le CESTI m’a contacté pour faire cours en radio en Licence 2. (…). Je suis revenue à la case de départ (…). Que des souvenirs. Puisque cela faisait quand-même un bon moment que je n’étais retourné au CESTI’’, confie-t-elle.
‘’J’ai dit à mes étudiants : je ne suis pas enseignante formée pour enseigner, mais je suis là pour partager avec vous mon expérience à la radio. Je viens à peine de commencer à former les étudiants du CESTI dans ce métier’’, insiste Racky N Wane.
