Réalité virtuelle contre la récidive de violences conjugales : La justice en phase expérimentale

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Violences conjugales La justice expérimente la réalité virtuelle contre la récidive
Violences conjugales La justice expérimente la réalité virtuelle contre la récidive

Violences conjugales hantent le sommeil des citoyens du monde entier. La France a convoqué l’intelligence artificielle pour résoudre l’équation de la récidive. La justice française expérimente la réalité virtuelle contre la récidive.

Violences conjugales à la loupe de la réalité virtuelle contre la récidive

La réalité virtuelle, pour « se mettre à la place de la victime »: le ministère de la Justice lance une expérimentation pour lutter contre la récidive chez les hommes condamnés pour violence conjugale, a appris l’AFP vendredi auprès de la Chancellerie.

Le dispositif, déjà testé en Espagne, prévoit une « immersion totale » grâce à un casque de réalité virtuelle dans l’histoire d’une famille, divisée en sept séquences, sur plusieurs années.

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Le spectateur se met tour à tour dans la peau de l’homme, de la femme, puis de leur enfant, dans différentes scènes de vie quotidienne.

Le scénario a été élaboré en lien avec des experts spécialisés en violence conjugale pour aborder différentes thématiques: emprise, violence psychologique, violence physique…

« C’est une sorte de machine à empathie », qui permet de faire vivre les émotions ressenties par les victimes, et notamment « de faire comprendre la peur » à des hommes qui sont souvent dans le déni, explique Guillaume Clere, fondateur de la star-up Reverto, qui a collaboré avec le ministère pour ce projet.

Phase expérimentale commence début octobre et durer un an à Lyon, Meaux

L’expérimentation doit commencer début octobre et durer un an à Lyon, Meaux (avec des personnes condamnées et suivies en milieu ouvert) et Villepinte (avec des détenus).

« C’est un outil, un moyen d’ouvrir le dialogue », qui sera utilisé dans le cadre du travail fait avec les services d’insertion pénitentiaire qui suivent ces personnes, précise la Chancellerie.

« On a privilégié les profils qui ont le plus de chance de récidiver »
Les hommes choisis, six à Villepinte, dix à Lyon et douze à Meaux, sont volontaires.

Projet à évaluer de manière indépendante

« On a privilégié les profils qui ont le plus de chance de récidiver », précise la Chancellerie. Le projet sera évalué de manière indépendante, avant son éventuelle pérennisation.

Il pourra également être utilisé comme outil pour former notamment magistrats et policiers à mieux appréhender les violences conjugales.

Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti présentera ce projet dans la matinée à la cour d’appel de Poitiers, où il se rend à l’occasion du premier anniversaire du déploiement des bracelets anti-rapprochements en France.

Tenter d’enrayer la progression des féminicides

Le dispositif fait partie des mesures mises en place pour tenter d’enrayer la progression des féminicides (90 en 2020, après 146 en 2019).

Le bracelet électronique s’accroche à la cheville et permet de géolocaliser les conjoints ou ex-conjoints violents.

Un système d’alerte se déclenche lorsque ces derniers s’approchent trop de la victime, qui garde toujours un boîtier avec elle, et les autorités sont immédiatement prévenues.

Selon les derniers chiffres de la Chancellerie au 13 septembre, 290 hommes en étaient équipés.

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