Recep Tayyip Erdogan menace les Européens d'un flux de millions de réfugiés
Recep Tayyip Erdogan menace les Européens d'un flux de millions de réfugiés

Vingt-quatre heures après le début de l’offensive turque, la violence a traversé la frontière. A quelques kilomètres de la Syrie, la ville turque d’Akcakale a été visée par des tirs de mortiers. Au moins deux personnes ont été touchées selon des journalistes d’Associated Press présents sur place.

Côté Kurdistan syrien, c’est également du ciel que provient le danger. Les F-16 turcs ont aidé à conquérir plusieurs localités, d’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Devant l’avancée des forces d’Ankara, près de 60 000 personnes auraient dû fuir leur maison notamment dans un secteur où les combats sont les plus violents, situé entre Ras al-Aïn et Tal Abyad.

Juchés sur des camionnettes, emportant avec eux frigidaires, bonbonnes de gaz, matelas et gros sacs de jute bourrés d’affaires, des femmes et des enfants sont arrivés dans la ville de Tall Tamr, plus au sud et épargnée par les combats, a constaté un correspondant de l’AFP sur place.

Depuis le début de l’opération au moins 23 combattants des forces kurdes et 9 civils y ont été tués depuis le début de l’offensive intitulée « Printemps de paix ».

Chantage aux réfugiés

L’offensive, menée en coopération avec une coalition d’ex-rebelles financée et entraînée par Ankara, est la troisième de la Turquie en Syrie depuis 2016. Elle ouvre un nouveau front dans un conflit qui a fait plus de 370 000 morts et des millions de déplacés depuis 2011.

L’ONG Save The Children a mis en garde contre « un désastre humanitaire imminent ». « Avec l’hiver qui approche, ils devront faire face à des défis supplémentaires », prévient-elle.

Et la Turquie compte pousser son avantage et atteindre son objectif : la création d’une zone de sécurité de 30 km de large le long de la frontière où selon Ankara, une partie des réfugiés syriens présents sur son territoire pourraient être installés.

Face au tollé international soulevé par l’opération, le président Erdogan menace.

« Si vous essayez de qualifier nos opérations d’invasion, c’est simple : nous allons ouvrir nos frontières et envoyer 3,6 millions de réfugiés. »

Le Reis a en effet un atout de poids dans sa manche, la Turquie est de loin le pays au monde qui accueille le plus de déplacés syriens. En 2016, en pleine crise migratoire, un accord avait été signé entre la Turquie et l’UE.

Le texte visait à limiter considérablement le flux de réfugiés face à la crainte de débordement des Européens. Une peur qu’Ankara n’hésite plus à exploiter ouvertement.

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