Spotify, le leader du secteur du streaming accentue en effet sa domination en passant le cap des 70 millions d’abonnés payants, soit un gain notable de 10 millions depuis juillet. Au global, la plate-forme suédoise rassemble 140 millions d’utilisateurs dans le monde.

Spotify creuse ainsi l’écart avec Apple Music qui tourne autour de 30 millions d’abonnés payants (chiffre de septembre). Une situation plus que confortable qui permet à l’entreprise valorisée 20 milliards de dollars d’envisager sereinement son introduction en bourse pendant le premier semestre. La demande de cotation a d’ores et déjà été faite auprès de la SEC (Securities and Exchange Commission, le gendarme boursier américain).

Si la croissance de la plate-forme est forte, soutenue par le succès des abonnements premiums, le modèle économique reste fragile. Comme Twitter, Spotify n’a jamais réalisé le moindre bénéfice malgré un chiffre d’affaires en hausse de 50% en 2016 à 2,9 milliards d’euros. Mais les investissements pèsent, les pertes se sont hissées à 539 millions d’euros.

Reste que le groupe a de belles cartes en main, notamment une participation croisée avec le géant chinois Tencent Music Entertainment Group. Les deux services d’écoute de musique en streaming ont passé un accord prévoyant une prise de participation minoritaire des deux sociétés dans leur capital respectif. Unies, les deux plateformes de streaming veulent se donner plus de poids dans leurs négociations avec les maisons de disque.

En ce qui concerne Spotify, cet accord devrait lui permettre de se développer sur le colossal marché chinois qui compte 700 millions de mobinautes. Pour Tencent Music, filiale du géant chinois éponyme, c’est l’opportunité d’une ouverture au marché international. L’un des principaux défis sera de convertir les internautes chinois au modèle payant de streaming qui est pour le moment embryonnaire.

Dans le même temps, Spotify doit aujourd’hui gérer une plainte déposée par l’éditeur Wixen Music Publishing qui détient les droits sur plus de 10.000 morceaux présents à son catalogue dont ceux de Neil Young, The Doors, Tom Petty ou encore Santana.

Le plaignant réclame le dédommagement maximal prévu par la loi, soit 150 000 dollars par morceau, ce qui porte la somme totale réclamée à 1,6 milliard de dollars. Spotify n’a pas encore réagi officiellement à cette nouvelle plainte.

En mai 2017, l’entreprise suédoise avait créé un fonds doté de 43,4 millions de dollars pour solder à l’amiable une procédure en recours collectif engagée par des artistes américains.

Cet accord, qui n’a pas encore obtenu l’aval de la justice, a été qualifié de “largement insuffisant” par Wixen Publishing.

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