Un militant accuse la police de viol à Paris
Un militant accuse la police de viol à Paris

Un militant d’Extinction Rébellion accuse la police de viol et de violences. Alexandre affirme notamment avoir été violé à l’aide d’une matraque par des policiers, à Paris, après avoir tenté de s’approcher de l’Élysée avec d’autres manifestants.

Face caméra, Alexandre (un militant), qui se présente comme un militant d’Extinction Rébellion (XR) est encore sous le choc. Ce professeur au collège raconte avoir été victimes de violences de la part de policiers, à Paris. “Je me suis fait éclater, j’ai une côte pétée (…) ils m’ont enfoncé un tonfa (une matraque, ndlr) dans le cul”, explique-t-il dans une vidéo publiée sur Facebook et largement relayée depuis.

Les faits auraient eu lieu samedi 19 septembre dernier à Paris, dans la soirée, en marge d’une action “non-violente, écolo” d’XR, un mouvement qui prône la désobéissance civile et non-violente.

https://www.facebook.com/100002949040615/videos/3278805912227678/

Un militant accuse la police de viol à Paris

Le jeune homme de 23 ans raconte que ce soir-là, après une nouvelle journée de manifestation des gilets jaunes, il se dirige vers le Palais de l’Élysée, en compagnie de cinq autres militants d’extrême-gauche.

“Un coup est entré dans l’anus sur plusieurs centimètres”

Leur action s’arrête net rue d’Anjou, à quelques rues du palais présidentiel, lorsqu’un groupe de policiers à moto, qu’Alexandre (un militant) suppose être les BRAV (Brigade de répression de l’action violente), charge le petit groupe de manifestants. Ces policiers, souvent comparés aux voltigeurs, sont controversés pour leurs méthodes d’interventions “musclées”.

Un militant accuse la police de viol à Paris 1

Des militants d’Extinction Rébellion lors de l’occupation de la place du Châtelet, à Paris, le 7 octobre 2019.

“Ça va te plaire petit pédé”

Si ses comparses parviennent à s’échapper, Alexandre est arrêté par les policiers. Après deux coups de matraque, le jeune homme tombe à terre. Alexandre raconte à Têtu la suite de son agression, qui dure près de 4 minutes selon lui.

“Ils se sont tous mis sur moi et m’ont alors frappé au niveau des côtes puis dans le bas du dos. Alors que j’étais à terre, l’un d’eux a baissé mon short de bain et m’a mis un coup de tonfa (matraque, ndlr) dans le cul (un militant). J’ai essayé de me recroqueviller mais un policier a mis son pied sur l’omoplate pour me maintenir allongé à plat ventre. Il s’y est pris à deux ou trois reprises pour réussir à rentrer, puis un coup qui est entré dans l’anus sur plusieurs centimètres. Pendant ce temps, les autres m’envoyaient des insultes du genre ‘ça va te plaire petit pédé' », raconte-t-il.

“Des traces de contusion sans lésions externes”

Parmi les policiers qui interviennent ce soir-là, Alexandre pense reconnaître l’un d’eux. Il s’agirait, selon lui, d’un commissaire qui l’avait déjà arrêté une semaine auparavant, le 12 septembre, lors d’une autre manifestation des gilets jaunes à Paris. Voyant Alexandre, le commissaire aurait lancé : « Je le connais ce petit con », selon le jeune homme.

Après le départ des policiers, Alexandre retrouve d’autres membres du mouvement Extinction Rébellion, qui décident de l’amener à l’hôpital. Il se fait prescrire deux jours d’ITT. Sur le certificat médical consulté par Têtu sont relevées “des traces de contusion sans lésions externes”.

Une enquête confiée à l’IGPN

“Cette action ne restera pas impunie,” lance Alexandre, qui laisse éclater sa colère. Selon Libération, le jeune homme de 23 ans a déposé plainte contre X le 5 octobre pour viol, violences volontaires, injure à caractère homophobe par personne dépositaire de l’autorité publique. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour “violences” et “viol (un militant) par personne dépositaire de l’autorité publique”, confiée à l’IGPN.

Des faits qui font écho à l’affaire Théo, qui accuse quatre policiers de l’avoir violé à l’aide d’une matraque télescopique, en 2017.

Dans cette affaire, le parquet de Bobigny a requis ce mercredi le renvoi de trois policiers devant les assises non pas pour des faits de « viol aggravé » mais de « violences volontaires avec arme ».

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