À la recherche de la mémoire de l’esclavage… Dans l’Etat du New Jersey, aux Etats-Unis un syndicat d’enseignants s’emploiera désormais à élargir les programmes à l‘étude de la traite négrière. Une initiative qui prévoit entre autres des voyages non seulement aux Etats-Unis, mais aussi en Afrique, là où tout a commencé.

Annoncée vendredi lors de la convention annuelle de la New Jersey Education Association, le nouveau programme est en réalité une injonction contenue dans la loi américaine dénommée Amistad, du nom d’un navire réquisitionné par des esclaves africains au XIXe siècle.

La loi, approuvée en 2002, consiste à étudier, développer et promouvoir une programmation intégrant l’histoire afro-américaine au système d’enseignement public toute l’année plutôt qu’en février au cours du mois de l’Histoire noire.

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Dans le détail, le syndicat d’enseignants du New Jersey sélectionnera une vingtaine d’enseignants pour visiter des sites d’esclavage aux États-Unis, tels que Jamestown, en Virginie ; Charleston, en Caroline du Sud ; et la Nouvelle-Orléans.

Plus tard, le programme devrait inclure un voyage au Ghana, où les Africains ont franchi la « porte du non-retour » pour se rendre sur des navires négriers, a indiqué Ed Richardson, directeur exécutif du syndicat.

Les connaissances acquises seront alors restituées aux élèves. Coût global de l’opération, 75 000 dollars, essentiellement assumés par les associations d’enseignants.

Promotion du tourisme mémorial

L’Amistad qui donne son nom à ce programme est l’histoire de la révolte en 1839 d’esclaves sur un bateau négrier.

Pris dans une tempête au large de Cuba, une cinquantaine d’esclaves africains ont réussi à se libérer de leurs chaînes avant de se retourner contre leurs bourreaux. L’histoire, inédite à l‘époque, a constitué la trame de nombreux films.

La traite négrière et tous ses corollaires constitue également un outil de tourisme mémorial, notamment en Afrique.

Le Ghana a par exemple proclamé 2019 comme « Année du Retour », dans le cadre du 400e anniversaire de l’arrivée des premiers captifs africains aux Etats-Unis en 1619.

Un projet qui attire depuis dans l’ancienne Gold Coast de nombreux descendants d’esclaves de la diaspora africaine, et autres curieux.

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