Vent de démissions au BBY. Sommes nous en train de vivre un feuilleton politique de stratégies ou divorces assumés ? Après la désignation officielle du candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY), des alliés de Macky Sall ont quitté le navire. Avant la nomination d’Amadou Ba, certains leaders de l’APR et les alliés du Président Macky Sall ont clairement signifié leur position. Une concertation au sein de la coalition n’a pas permis d’arrondir les angles des ambitions présidentielles entre les cinq candidats à la candidature.
Table des matières
Vent de démissions au BBY : stratégies ou divorces assumés ?
Ils ont été nombreux à passer devant Moustapha Niass, pour une étude minutieuse de leur candidature. L’ancien président de l’Assemblée nationale a été choisi pour trancher entre les potentiels dauphins de Macky Sall. Mais le choix du candidat n’a pas été facilité par les leaders et leurs militants au sein de Benno, lesquels ont porté certaines candidatures à travers les réseaux sociaux même avant la désignation de Amadou Ba.
→ A LIRE AUSSI
« Le nombre de candidats déclarés dans la coalition Benno constitue un non événement. Les gens étaient au courant de certains départs avant le choix de Macky Sall porté sur Amadou Bâ. Le président est dans son rôle de faire une analyse profonde sur la position de son dauphin. Il faut dire que ces gens là, personne ne les connaissait avant l’Apr de Macky Sall. C’est grâce à la coalition qu’ils ont obtenu les postes de ministres et directeurs généraux », a laissé entendre M. Ngom qui s’offusque de l’attitude des récalcitrants.
Pourtant, certains parmi ces insoumis n’ont jamais caché leur jeu. L’ancien ministre de l’intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, qui héritera plus tard du fauteuil de celui de l’agriculture, a été clair dans sa déclaration avant le choix porté par Macky Sall sur Amadou Ba. Il a été suivi par El hadj Mamadou Diao plus connu sous le nom de Mame Boye Diao. Ce dernier assume sa dissidence malgré l’audience qu’il a eue avec son mentor sur le sujet.
→ A LIRE AUSSI
En effet, Diao a été le premier à sortir fu bois à travers une prise de parole publique sur la chaîne 7tv. Et lors de sa conférence de presse, après la désignation de Bâ, il a confirmé sa position.
Ce face-à-face avec les journalistes a été le geste de trop, une déclaration de guerre contre la maison mère, Bby. Un fait suffisamment parlant pour que le Président de la République officialise la rupture en actant son limogeage.
La tension monte d’un cran avec l’épisode de l’interdiction de l’accès du stade Abdoulaye Wade à Diao lors du match face à l’Algérie. Le principal concerné en a parlé à la presse pour s’en offusquer.
→ A LIRE AUSSI
Abdoulaye Daouda Diallo, un autre frustré, ne serait pas aussi d’avis avec son mentor Macky Sall. Selon des indiscrétions, il aurait refusé même le poste de premier ministre dans le prochain gouvernement.
« Le Président a bien fait de limoger ces responsables. Car un parti où une coalition doit avoir un règlement intérieur. Une consigne a été donné et ceux qui ne peuvent pas suivre cela doivent quitter le parti et la coalition. Ils pensent qu’ils ont un poids dans l’arène politique hors de la coalition Benno. Ces leaders ne peuvent pas avoir de parrainages, ce qui est une autre étape importante après leurs déclarations de candidatures », a expliqué F. Ndiaye
Divorces assumés ou stratégies politique ?
Nombreux sont les Sénégalais qui ne croient pas à la séparation des membres de Benno. Malgré les efforts du chef de l’Etat pour un consensus, le discours de Macky Sall est tombé dans l’oreille d’un sourd. Car Amadou Ba ne fait pas l’unanimité. Dès que le choix sur sa personne a été annoncé, des cadres de Benno ont pris le contre-pied.
De Birima Mangara, Aly Ngouille Ndiaye, Abdoulaye Daouda à Mame Boye Diao pour ne citer que ceux-ci, les mécontents ont décidé de quitter le navire, après consultation de leurs bases. Cette cascade de démissions s’ajoute à celle, intervenue l’année dernière, d’Aminata Touré, l’ancienne directrice de campagne de Macky 2012. Des départs à ne pas négliger puisqu’ils forcent le départ de centaines de militants de la coalition Bennoo.
Cependant, certains observateurs et militants ne croient pas à ces départs. Ils y voient une mise en scène de la part de la mouvance présidentielle. Pour eux, les hommes politiques surtout ceux de la coalition Benno ont murement réfléchi leurs stratégies.
Car lors des élections municipales, les membres de la coalition Benno qui se sont présentés avec une liste parallèle n’ont pas été sanctionnés. C’est le cas de Mame Boye Diao avec la coalition Nay Lerr victorieuse à Kolda et Mame Mbaye Niang à Dakar avec « Sénégal 2035 » qui ont participé auxdites échéances sans être le candidat de Benno.
« Nous sommes en politique.»
« … Il faut s’attendre à tout de la part des membres fondateurs de l’Apr. Mais il n’est pas à exclure que les frustrés reviennent dans le rang du meilleur candidat. Si la coalition Benno dirigé par Amadou Ba parvient à obtenir les voix pour le deuxième tour, las anciens alliés vont rejoindre la mouvance présidentielle », a révélé Kh. Ka.
Pour le moment, nombre leaders qui ont occupé des postes nominatifs ou électifs dans le Benno sont sur la liste des frustrés et peuvent déclarer leurs candidatures à tout moment. Une position qui peut conduire à leur démission de la coalition de Benno.
Selon des analystes, ces frustrés du pouvoir peuvent bien se retrouver au deuxième tour pour former un bloc. Une ruse politique déjà installée par l’opposition qui a dévoilé son plan. Car les leaders de Yewwi iront séparément à la conquête des voix des Sénégalais. Mais au second tour, les autres candidats seront derrière le plus positionné.