Lauréat du prix Découvertes RFI en 2018, le chanteur rwandais Yvan Buravan a fait fructifier son expérience sur son deuxième album intitulé Twaje, au diapason des sonorités afropop et afrobeat en vogue sur son continent, avec le souci de les relier à sa propre culture.

Yvan Buravan, 26 ans, ouvre l’horizon au Rwanda

Au terme de la tournée de deux mois effectuée sur le continent africain et dans l’océan Indien, début 2019, à la suite du trophée qu’il venait de remporter, une idée s’est progressivement imposée à Yvan Buravan : « Après avoir joué dans tant de pays, je me suis dit que ce serait bien que je puisse faire découvrir au public ma culture, que je lui donne plus, et aussi quelque chose de différent », explique le chanteur de 26 ans qui s’est fait connaître dans un registre entre afropop et R&B.

Cette prise de conscience a servi de déclencheur pour ce deuxième album préparé à Kigali depuis le début de la pandémie de Covid-19, après une ultime date en Suède en février 2020. Parmi les « fondamentaux » autour desquels il a bâti son projet, il y a ce rapport à la culture traditionnelle mis désormais en avant et qui, selon son auteur, confère à l’ensemble une « couleur différente » du précédent, intitulé Love Lab.

Pochette de l’album « Twaje » de l’artiste rwandais Yvan Buravan.

Celui qui fut danseur professionnel au sein d’une troupe folklorique lorsqu’il avait 18 ans a voulu ici « faire la liaison » entre ses racines rwandaises et son univers musical soumis aux influences internationales de l’époque et en particulier l’afrobeat qui fait danser la jeunesse du continent.

Pour la ballade Gusaakaara, une déclaration d’amour « écrite sous forme de métaphore », il a enregistré « des pas de danse » qu’il a transposés dans la chanson.

Autres exemples : à travers le beat de Twaje, ce sont les tambours qui se font entendre, tandis que Ye Ayee met en valeur le rythme ikinimba du nord du pays.

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Ces références, si elles ancrent davantage sa musique dans une dimension culturelle qu’il lui importe de mettre en évidence, se fondent entièrement dans le décor sur le plan de la production : du travail de haute précision, assuré en grande partie par Bob Pro, homme de studio et figure de la scène locale sur laquelle il joue le rôle de locomotive.

D’autres influences sont là : celles de son époque, comme la drill – un sous-genre du rap – sur la chanson VIP, en duo avec Ish Kevin.

« Il représente ce courant-là au Rwanda et je me suis dit que ce serait bien de travailler avec ces nouveaux talents », justifie Yvan.

Yvan Buravan Twaje (Yvan Buravan) 2021

Après une collaboration en début d’année avec Gaz Mawete, une des jeunes pousses de RDC qui a tapé dans l’œil de Youssoupha et de son label Bomaye, Yvan Buravan a invité une poignée d’artistes pour une série de featurings sur ses nouvelles chansons.

Avec ses compatriotes DJ Marnaud et Ritu Joel sur Impore, la combinaison à trois s’avère une formule payante, dont l’énergie rappelle le dancehall jamaïcain.

Sans revendiquer une proximité spécifique avec le reggae qu’il avait déjà abordé sur Love Lab, le jeune homme s’y essaye à nouveau : Ituro est une « offrande » à ses parents, de la part d’un fils qui assure n’avoir « rien d’autre à offrir que cette chanson ». Une façon aussi de montrer un peu plus sa polyvalence.

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