L’histoire tragique d’Abebe Bikila, le marathonien qui a perdu ses jambes à 36 ans

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L’histoire tragique de Abebe Bikila, le marathonien qui a perdu ses jambes à 36 ans. Abebe Bikila est un nom qui résonne dans l’histoire de l’athlétisme. Il fut le premier Africain à remporter une médaille d’or olympique, en courant le marathon de Rome en 1960 pieds nus. Quatre ans plus tard, il récidiva à Tokyo, malgré une appendicectomie subie quelques semaines avant la course. Il devint ainsi le premier homme à gagner deux fois le marathon olympique.

Abebe Bikila, le marathonien qui a perdu ses jambes à 36 ans

Le drame
Le drame

Mais la vie d’Abebe Bikila bascula en 1969, lorsqu’il fut victime d’un grave accident de voiture qui le laissa paralysé des deux jambes.

Il avait 36 ans et venait de prendre sa retraite sportive. Il ne put jamais réaliser son rêve de participer aux Jeux olympiques de Munich en 1972.

Malgré ce drame, Abebe Bikila ne perdit pas sa volonté de vivre et de se dépasser. Il se lança dans le tir à l’arc, le tir au pistolet et le tennis en fauteuil roulant.

Abebe Bikila, le marathonien qui a perdu ses jambes à 36 ans
Abebe Bikila, le marathonien qui a perdu ses jambes à 36 ans

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Il participa même aux Jeux paralympiques de Tel Aviv en 1976, où il termina cinquième au tir à l’arc.

Abebe Bikila mourut en 1973, des suites d’une hémorragie cérébrale. Il avait 41 ans.

Il reste une source d’inspiration pour des millions de personnes, qui admirent son courage, sa détermination et sa dignité face à l’adversité.

Un destin incroyable

Un destin incroyable
Un destin incroyable

Certains hommes ont des destins qu’aucun romancier ne pourrait imaginer, et celui d’Abebe Bikila en fait partie. Premier médaillé d’or olympique de son pays, l’Éthiopien a marqué à jamais l’histoire de la course à pied.

Un homme humble

Un homme humble
Un homme humble

Champion olympique de marathon à Rome en 1960 et à Tokyo en 1964, Abebe Bikila a marqué les esprits par sa foulée légère et son humilité. Un homme discret, et surdoué.

Un héros pour toute une nation

Un héros pour toute une nation
Un héros pour toute une nation

Aujourd’hui, Abebe Bikila est considéré comme une légende en Éthiopie. Ses exploits ont inspiré toute une nation qui domine aujourd’hui le circuit mondial. Retour sur l’histoire fascinante et tragique d’Abebe Bikila.

Garde impériale

Garde impériale
Garde impériale

Abebe Bikila naît le 7 août 1932 (le jour du marathon des Jeux olympiques de Los Angeles) dans la ville de Jato, en Éthiopie. Issu d’un milieu très pauvre, il s’engage dans la garde impériale de l’empereur Haïlé Sélassié.

Repéré en 1969

Repéré en 1969
Repéré en 1969

Il commence à s’entraîner à la course dans les années 1950 et est repéré en 1959 par les instances éthiopiennes d’athlétisme, notamment par Onni Niskanen, membre de la Croix-Rouge et passionné d’athlétisme. Il a alors 26 ans.

Bruits de couloir

Bruits de couloir
Bruits de couloir

Des rumeurs commencent alors à se répandre dans le monde entier sur les performances hors normes de l’Éthiopien, qui aurait couru le marathon en 2 heures, 21 minutes et 23 secondes.

Jeux Olympiques de Rome

Jeux Olympiques de Rome
Jeux Olympiques de Rome

En Europe, beaucoup d’experts remettent en cause ce temps. Si, en premier lieu, Abebe Bikila ne doit pas participer au marathon olympique de Rome en 1960, il est finalement invité en remplacement d’un coureur blessé.

Pieds nus

Pieds nus
Pieds nus

Avant le marathon des JO, certains médecins analysent alors les pieds de l’Éthiopien et se rendent compte que ceux-ci ont une épaisse corne, dû au fait qu’il court toujours pieds nus. Abebe Bikila essaie alors des chaussures mais ses performances sont beaucoup moins bonnes.

Radi et Bikila

Radi et Bikila
Radi et Bikila

Le jour de la course, le Marocain Abdeslam Radi part largement favori. Il se détache rapidement du peloton mais un homme ne le lâche pas d’une semelle : Abebe Bikila.

Une accélération dévastatrice

Une accélération dévastatrice
Une accélération dévastatrice

L’Éthiopien, qui court pieds nus, apparaît très calme et ne laisse transparaître aucun effort. Après avoir suivi l’allure de Radi pendant une quarantaine de kilomètres, il place une accélération dévastatrice près de l’obélisque d’Aksoum et lâche son adversaire du jour.

Record du monde et symbole

Record du monde et symbole
Record du monde et symbole

Sous les applaudissements du public acquis à sa cause, il s’impose en 2 h 15 min 16 s (record du monde), 25 secondes devant son dauphin. Son arrivée est d’autant plus symbolique qu’elle a lieu à l’Arc de Constantin, l’ancienne route des triomphes, 25 ans après l’invasion de l’Éthiopie par Mussolini en 1935.

« Beaucoup d’autres coureurs auraient pu gagner à ma place »

Beaucoup d'autres coureurs auraient pu gagner à ma place
Beaucoup d’autres coureurs auraient pu gagner à ma place

À l’arrivée, Abebe Bikila se montre très humble, refusant de boire et de manger. Il dira également : « dans la Garde Impériale, il y a beaucoup d’autres coureurs qui auraient pu gagner à ma place. »

Héros national

Héros national
Héros national

Premier médaillé d’or de l’Afrique noire, il est accueilli en héros dans son pays et devient tune figure nationale. Il est malheureusement impliqué, malgré lui, dans un coup d’État manqué contre son empereur après les Jeux mais est gracié.

Double champion

Double champion
Double champion

Il se consacre alors à son sport de prédilection et remporte plusieurs marathons. Il devient un peu plus « coquet » et collabore avec la marque ASICS. Il arrive en grand favori des JO 1964 à Tokyo et remporte la course en 2 h 12 min 11 s, nouveau record du monde, plus de quatre minutes avant le suivant.

Le drame

Le drame
Le drame

Victime d’une blessure au péroné, il est contraint d’arrêter sa carrière en 1968, à 35 ans, après avoir abandonné après 15 kilomètres lors du marathon olympique. Le 22 mars 1969, il est victime d’un grave accident et se brise la nuque. Après des mois de lutte et de survie, il perd l’usage de ses jambes à 36 ans.

JO 1972

JO 1972
JO 1972

En 1972, lors des Jeux Olympiques de Munich, il reçoit une immense ovation alors qu’il est simple spectateur. Un moment d’émotion qui le marquera toute sa vie.

Un grand homme

Un grand homme
Un grand homme

Il meurt le 25 octobre 1973 d’une hémorragie cérébrale à l’âge de 41 ans, une complication due à son accident. 65 000 personnes assistent à ses obsèques, dont l’empereur Hailé Sélassié lui-même.

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