Autonomisation des Femmes : Une Activiste du Fouladou indique la voie à suivre

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Le point focal du bureau genre de l’inspection d’académie de Kolda, Awa Kandé Diao, préconise la mise en place d’unités de transformation des produits locaux pour une plus grande autonomisation des femmes qui « assument de plus en plus’’ leur leadership, malgré leur niveau d’instruction généralement bas.

Au-delà des nombreuses actions à mener pour arriver à une plus grande autonomisation des femmes, « je pense qu’il faudrait surtout mettre l’accent sur la mise en place d’unités de transformation des produits locaux et veiller à la qualité de l’emballage pour faciliter la commercialisation de nos produits dans les autres régions du pays et à l’étranger, afin de créer de la valeur ajoutée’’, a-t-elle indiqué dans un entretien avec l’APS. 

« Les femmes ont un niveau d’instruction très bas’’ généralement. Elles manquent également de ressources économiques pour pouvoir mobiliser les gens en période électorale. C’est pourquoi, nous insistons beaucoup sur l’autonomisation économique des femmes et le renforcement de leur éducation et de leur formation’’, a souligné Mme Diao, membre du comité local de lutte contre toutes les formes de violences basées sur le genre.  

« Pour remédier à ces faiblesses, il faudrait mettre l’accent sur l’éducation des filles et sur l’alphabétisation fonctionnelle des adultes », a-t-elle ajouté.  

Pour ce qui concerne les élues locales, « il faudrait les alphabétiser en français pour leur permettre de lire les rapports et les budgets qui ne sont pas traduits dans nos langues nationales’’, a indiqué le point focal du bureau genre de l’inspection d’académie (IA) de Kolda. 

« Il faut dire par ailleurs que les femmes ont d’énormes difficultés à rembourser les crédits contractés auprès des institutions de microfinance, à cause des taux d’intérêt élevés. Je pense que ces structures devraient les accompagner à générer des bénéfices pour leur permettre de rembourser facilement leurs dettes’’, a ajouté Mme Diao. 

Elle signale que « dans tous les départements de la région de Kolda », les plateformes mises en place par les femmes ont été fédérées en une seule, pour renforcer leur implication dans la politique afin de favoriser leur accès aux instances de prise de décision et aux postes de responsabilité.  

« Pour ce faire, les femmes ont bénéficié d’une série de formations de renforcement de capacités en leadership, en genre, en droits humains et sur les violences basées sur le genre’’, avec un focus sur la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. 

De même, l’accès à la terre « constitue un défi majeur pour les femmes’’, a-t-il relevé en soulignant que les formations dont elles ont bénéficié avec le concours de l’Agence régionale de développement (ARD), « ont permis aux femmes de prendre conscience de leur force et de renforcer leur engagement politique ».  

« Ces formations ont permis aux femmes de comprendre que pour avoir voix au chapitre, elles devront militer dans les partis politiques et se faire investir en bonne position sur les listes électorales, pour avoir la chance d’être élue », a poursuivi Awa Kandé Diao. 

Elles ont ainsi participé à une formation sur le processus des investitures, laquelle devrait leur permettre désormais de pouvoir suivre ce processus « étape par étape, jusqu’à la validation des listes électorales pour s’assurer du respect de la parité homme-femme pour les postes électifs ».  

S’y ajoute un renforcement de capacités sur la technique d’organisation des campagnes électorales, autant de sessions qui ont permis de constater que « les femmes assument de plus en plus, aujourd’hui, leur leadership et travaillent pour la réduction des violences basées sur le genre comme l’excision et la surcharge des travaux domestiques, entre autres ». 

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