Baisse des prix des denrées de première nécessité

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Quelle lecture sur cette forte mesure de Macky Sall dans un contexte de crise mondiale sur la baisse des prix des denrées de première nécessité ? Huile, riz, sucre…Macky Sall baisse les prix pour contenir l’inflation. Cependant, l’Etat va-t-il supporter longtemps cette mesure “salutaire” dans un contexte de crise mondiale et de déficit de la balance commerciale ?

Baisse des prix des denrées de première nécessité 

nouvelle grille tarifaire fixée par le service regional
nouvelle grille tarifaire fixée par le service regional

En conseil des ministres jeudi dernier, Macky Sall a pris des mesures censées « soulager durablement les ménages sénégalais ». Il s’agit d’une baisse sur les prix des denrées de première nécessité.

Une baisse de 100 F CFA (0,15 euro) sur le prix du litre d’huile, de 25 F CFA sur celui du kilo de riz « brisé non parfumé » et de 25 F CFA sur celui du sucre a été décidée.

Selon les autorités, ces décisions « auront un impact aussi bien au niveau de la mobilisation des recettes qu’au niveau budgétaire pour un montant global annuel de près de 50 milliards F CFA.

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Nos confrères de Jeune Afrique alertent. Ces arbitrages interviennent dans un contexte de remontée des prix des biens importés.

Selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie, le prix à l’importation du riz au Sénégal en décembre 2021 était supérieur de 23,4% par rapport à décembre 2020.

Sur l’ensemble de l’année, la progression moyenne est de +4,6%. Sur l’ensemble du segment des « produits du règne végétal », la hausse moyenne sur un an est de +9,3%.

Variation des Prix au Sénégal en 2020 et 2021

Variation-des-Prix-au-Senegal-en-2020-et-2021
Variation-des-Prix-au-Senegal-en-2020-et-2021

Selon le FMI, les subventions accordées par le gouvernement sénégalais (principalement dans le domaine de l’électricité et du carburant) représentaient 3,3% du PIB en 2020 contre 2,2% en 2019.

L’institution multilatérale qui presse pour une réduction des subventions énergétiques générales – avec des mesures d’exception pour les foyers à plus faibles revenus – prévoit une réduction régulière de ce poste de dépenses publiques à 1,2% du PIB d’ici à 2026.

Dans un rapport de décembre 2021, le Fonds recommandait notamment au gouvernement « d’assurer la transparence et l’efficacité des mesures budgétaires pour faire face à la pandémie et aux prix élevés des aliments de base ».

En 2020, le déficit de la balance du commerce des biens et services du Sénégal était de 17,2% du PIB ; en 2021, il est estimé à 17,8%. Celui du budget est estimé à 6,3% du PIB en 2021.

Lecture sur cette forte mesure de Macky Sall dans un contexte de crise mondiale ?

Baisse-des-prix-des-denrees-de-premiere-necessite-au-Senegal-
Baisse-des-prix-des-denrees-de-premiere-necessite-au-Senegal-

« Les services du FMI ont donc recommandé de maintenir le déficit budgétaire à 4,5 % du PIB ou moins en 2022 et de le rapprocher de 3 % du PIB dès 2023 », note le rapport du Fonds.

Aujourd’hui, la guerre en Ukraine change la donne au niveau international. L’incertitude plane sur l’économie mondiale. En effet, la guerre pourrait avoir un effet dévastateur sur certains États africains, menaçant même leurs économies surtout si elle dure longtemps.

Les prix du pétrole ont déjà dépassé les 100 dollars le baril pour atteindre leur plus haut niveau depuis 2014.

Dakar, la ville la plus chère d’Afrique de l’Ouest
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Les budgets des pays producteurs de pétrole comme le Nigéria et l’Angola pourraient bénéficier d’un coup de pouce grâce à la hausse des prix, mais le coût des transports risque d’augmenter pour les habitants du continent.

Cela aura un effet d’entraînement sur les prix de presque tous les autres produits, a appris laviesenegalaise.com.

« La hausse des prix des denrées alimentaires à l’échelle mondiale et celle des prix de l’énergie, qui font grimper l’inflation, constituent une double menace.

Et lorsque les banques centrales réagissent en relevant les taux d’intérêt, cela devient une triple peine », a déclaré Charlie Robertson, économiste en chef mondial chez Renaissance Capital.

Le plus grand danger auquel l’Afrique est confrontée est la hausse probable des prix du pain, la Russie et l’Ukraine fournissant environ 30 % du blé mondial.

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