Le scandale Guikahué : un exemple emblématique de cynisme et d’arbitraire antipolitique. Le Cynisme, le viol délibéré de l’éthique républicaine et le désir d’impunité qui prévaut en certaines franges des classes politiques africaines est la conséquence d’une RÉINTERPRETATION DÉVOYÉE du DROIT RESTITUTIF MODERNE renforcée par la résilience d’une culture d’autocratie.
L’habitude de diffuser des propos inconsidérés qui portent atteinte à l’ordre public, de proférer des accusations diffamatoires gratuites contre les adversaires, de trafiquer le réel, de désinformer et d’intoxiquer l’opinion publique est dans les classes politiques un signe de corruption et de délinquance qui agresse la démocratie et met en péril la République.
Ce dévoiement qui est attentatoire à la souveraineté du peuple doit être combattu par un réinvestissement populaire citoyen des fondamentaux de la République et de la démocratie pluraliste.
Sous d’autres cieux des partis d’opposition ayant décidé de fausser les règles du jeu démocratique par l’intoxication psychologique (cynisme), la désinformation systématique de l’opinion et le dénigrement arbitraire du gouvernement auraient pris soin de dissimuler cette décision et de donner à leurs critiques malveillantes l’apparence d’une dénonciation rationnelle et justifiée.
Le duo PDCI-Bédié, RACI-GPS-Soro auquel l’on peut légitimement ajouter le FPI Gbagbo, ne prit pas cette précaution élémentaire de civilisation, la civilisation étant l’art des apparences, l’art de faire semblant.
Cynisme d’arbitraire antipolitique
Il y a dans cette insouciance antipolitique, l’expression d’un sentiment d’arbitraire absolu, d’une culture d’impunité de la part d’acteurs politiques qui se croient tout permis et estiment n’avoir aucun compte à rendre au peuple et au Droit.
L’une des raisons explicatives de la résilience de cette culture d’arbitraire et d’impunité dans certaines franges de nos classes politiques se trouve dans une RÉINTERPRETATION DÉVOYÉE du droit restitutif moderne renforcée par la RÉSILIENCE d’une CULTURE D’AUTOCRATIE.
Affranchi de la JUSTICE SANS APPEL DU DROIT RÉPRESSIF TRADITIONNEL et détenteur du pouvoir dans les États post-coloniaux, un bon nombre d’acteurs politiques ont choisi de RÉINTERPRÉTER LE DROIT RESTITUTIF MODERNE EN LE DÉVOYANT pour abriter leur arbitraire, leur désir de pouvoir et de prédation.
La justice traditionnelle, telle celle du Gôpô en pays Bété par exemple, sanctionne immédiatement, sans appel les délits EN PRÉSUMANT DE LA CULPABILITÉ DE L »ACCUSÉ.
La JUSTICE MODERNE, quant à elle, SANCTIONNE MÉDIATEMENT en PRÉSUMANT D’ABORD de L’INNOCENCE de L’ACCUSÉ dont les droits personnels sont reconnus et qui doit pour cela être défendu par UN AVOCAT.
Contrairement à l’objectif poursuivi par le droit répressif de la justice traditionnelle qui est de bannir et D’EXCLURE de la CITÉ celui qui représente un danger pour la cohésion sociale et pour la survie du groupe, l’objectif poursuivi par le droit restitutif de la justice moderne est de RÉINTÉGRER le fautif dans la société après lui avoir fait payer par une sanction judiciaire, par la prison et par des réparation financières son INFRACTION qui aura auparavant été DÛMENT ÉTABLIE PAR DES PREUVES FACTUELLES.
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Cette reconnaissance du droit du prévenu, la référence à un avocat de la défense et à l’appel est utilisée systématiquement comme une échappatoire d’impunité par certains acteurs politiques africains qui, tels Laurent Gbagbo ou Soro Guillaume pour ne citer qu’eux, s’en donnent les moyens par leur puissance financières et par le soutien de leurs réseaux clientélistes disséminé de part et d’autre dans le monde.
La grande idée en ces cercles dominants confinés est D’UTILISER de MANIÈRE CYNIQUE les PROCÉDURES du DROIT MODERNE contre le DROIT MODERNE en brodant sur les thématiques du complotisme et de la vengeance politique.
L’utilisation systématique d’avocats ressortissants des anciennes puissances coloniales et des pays occidentaux par les dirigeants du PDCI-Bédié, du FPI et du RACI-GPS pour protéger leurs divers délits, pour tenter de se soustraire aux sanctions du droit dans leurs pays, illustre à merveille cette RÉINTERPRETATION PRÉDATRICE du DROIT RESTITUTIF MODERNE par certaines classes politiques des États postcoloniaux africains.
Le « SCANDALE GUIKAHUÉ » (cynisme) est un exemple emblématique du nihilisme et de la culture d’irresponsabilité, d’impunité et d’extraversion qui sévit dans certaines parties des classes politiques et des intelligentsias des États postcoloniaux.
Elle ne peut être combattue que si les acteurs sociaux africains réinvestissent en conscience les fondamentaux des valeurs de la modernité politique, de la République et de la démocratie pluraliste et en font les critères de sélection de leurs dirigeants.