Décryptage des hauts et les bas de Kamala Harris

0
2

Nous décryptons les hauts et les bas de Kamala Harris. La vice-présidente américaine, Kamala Harris, a donné vendredi l’accolade au révérend Al Sharpton, durant le congrès annuel du National Action Network.

,hauts et les bas de Kamala Harris,Hauts , bas ,Kamala Harris,Décryptage, vice-présidente américaine, Kamala Harris, donné ,accolade ,révérend Al Sharpton, congrès annuel,National Action Network,New York,

Hauts et les bas de Kamala Harris

La source de WikiLeaks, Chelsea Manning, fait partie de ceux qui ont été accusés d’avoir divulgué des documents américains classifiés.
La source de WikiLeaks, Chelsea Manning, fait partie de ceux qui ont été accusés d’avoir divulgué des documents américains classifiés.

Kamala Harris est la cible de persiflages récurrents au sein de son propre parti et de critiques constantes dans le camp adverse. Mais vendredi dernier, à New York, un de ses admirateurs l’a comparée à une héroïne de l’Ancien Testament.

« J’ai lu dans la Bible l’histoire d’une dame appelée Esther. Esther s’est retrouvée à avoir accès au chef de l’État », a raconté Al Sharpton en présentant la vice-présidente, oratrice principale du congrès annuel du National Action Network, l’organisation du pasteur noir, tenu dans un hôtel de Times Square.

Selon le livre éponyme de la Bible, Esther s’est servie de sa position auprès du roi perse Assuérus pour sauver le peuple juif de la destruction.

« Ce qui nous réconforte, c’est de savoir que nous avons quelqu’un assis à côté du chef de l’État qui peut plaider la cause de ceux d’entre nous qui n’ont pas eu la possibilité de le faire eux-mêmes », a poursuivi Sharpton après avoir résumé l’histoire de la reine biblique. « Comme Esther, elle a été préparée pour cela. »

De la Bible, le militant des droits civiques est passé à la réalité.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a participé à une conférence de presse, lundi à Bagdad.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a participé à une conférence de presse, lundi à Bagdad.

« Et je vous dis aujourd’hui que les membres de la droite peuvent donner tous les coups qu’ils veulent. Ils peuvent inventer n’importe quel argument contre la vice-présidente.

Elle est faite pour cela. Elle est née pour cela. Elle a été élevée pour cela. Elle peut encaisser tous les coups qu’ils peuvent donner parce qu’elle a subi des coups pires que ceux-là. »

Le révérend Al Sharpton s’est adressé au public durant le congrès annuel du National Action Network, mercredi dernier.

Les centaines de personnes présentes, noires pour la plupart, ont réservé à Kamala Harris un accueil enthousiaste qui fait sans doute partie des hauts d’une vice-présidence qui n’a pas manqué de bas au cours des premiers mois de l’année.

Des doutes

Le propriétaire de Fox News, Rupert Murdoch
Le propriétaire de Fox News, Rupert Murdoch

Cet accueil reflète peut-être aussi un tournant auquel l’actualité a contribué en permettant au bras droit de Joe Biden de s’exprimer avec plus de liberté et de force.

À New York, par exemple, elle a dénoncé les positions de Ron DeSantis et d’autres « extrémistes » républicains sur de nombreux sujets qui font les manchettes ces jours-ci, dont l’avortement, la censure, les armes à feu et les droits des LGBTQ+.

Bien sûr, ce genre d’intervention ne diminuera en rien l’intensité des critiques de la droite envers Kamala Harris. Mais il pourrait réduire les doutes que la vice-présidente inspire chez les démocrates.

→ A lire aussi

Ces doutes ne datent pas d’hier. Cependant, ils ont effectué un retour en force dans les médias après une déclaration de la sénatrice démocrate du Massachusetts Elizabeth Warren, fin janvier.

Lors d’une entrevue radiophonique, cette dernière a répondu de façon directe à la question de savoir si Joe Biden devait solliciter un deuxième mandat.

« Oui, il devrait se présenter à nouveau », a-t-elle dit. Mais elle a refusé d’en dire autant concernant Kamala Harris : « Je veux vraiment m’en remettre à ce qui rend Biden à l’aise au sein de son équipe. »

Après cette déclaration perçue comme une trahison par son camp, la vice-présidente a refusé deux appels téléphoniques de son ancienne collègue qui voulait lui présenter ses excuses en privé après l’avoir fait en public.

Grenouillage et perte de confiance

Les dossiers FinCEN
Les dossiers FinCEN

Or, si elle doutait, Elizabeth Warren n’était pas la seule à le faire dans le camp démocrate. Quelques jours après son interview radiophonique, le New York Times a publié à la une un article faisant état de la déception d’alliés de Kamala Harris face à ses difficultés à définir sa vice-présidence.

Certains d’entre eux allaient même jusqu’à craindre que les républicains ne marquent des points en répétant qu’un vote pour Joe Biden en 2024 serait en fait un vote pour placer Kamala Harris dans le bureau Ovale, compte tenu de l’âge avancé du 46e président.

« Ce sera, à mon avis, l’un des arguments les plus percutants contre Biden », a confié au Times John Morgan, donateur démocrate de la Floride.

Quelques semaines plus tard, l’agence Reuters enchaînait avec un article laissant entendre que Joe Biden lui-même commençait peut-être à perdre confiance en Kamala Harris.

S’appuyant sur le témoignage anonyme d’un ex-responsable de la Maison-Blanche, les auteurs du reportage écrivaient que la décision du président de briguer à nouveau les suffrages en 2024 tenait en partie à sa conviction qu’aucun autre démocrate, y compris la vice-présidente, ne pourrait vaincre Donald Trump, si ce dernier était le candidat républicain.

Des critiques sur fond de racisme et de sexisme ?

impôt en 2023 , Combien faut-il gagner pour ne pas payer
impôt en 2023 , Combien faut-il gagner pour ne pas payer

Kamala Harris, faut-il préciser, n’est pas la première personne à occuper la vice-présidence dont on se demande ce qu’elle fait de ses journées. Elle n’est pas non plus le premier bras droit d’un président à propos duquel des stratèges suggèrent un remplacement au sein du ticket présidentiel.

Y a-t-il une part de sexisme ou de racisme dans le traitement qu’on lui réserve ? Probablement. Mais le fait d’être une femme noire est aussi un atout pour une vice-présidente au sein d’un parti dont le succès électoral passe par la mobilisation des Noirs et des femmes.

La vice-présidente américaine, Kamala Harris, durant un discours en marge d’une manifestation pro-choix, samedi.

hauts et les bas de Kamala Harris Décryptage
hauts et les bas de Kamala Harris Décryptage

Fait que Kamala Harris a tenté de démontrer au cours des dernières semaines en se rendant à Memphis pour participer aux funérailles de Tyre Nichols ou à Nashville pour appuyer les « deux Justin », ces jeunes représentants noirs expulsés de leur siège au Parlement du Tennessee, ou encore dans plusieurs autres villes pour défendre l’accès des femmes à l’avortement ou à la pilule abortive.

Déplacements qui se sont ajoutés à un voyage récent en Afrique pour tenter de contrer la montée en puissance de la Chine et de la Russie sur ce continent.

Kamala Harris demeure largement impopulaire, récoltant seulement 39 % d’opinions favorables selon la moyenne des sondages de Real Clear Politics (contre 42,1 %) pour Joe Biden.

Mais elle aura été traitée comme une reine à New York vendredi dernier.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici