Fatou Kiné Diakhaté, un nouveau départ avec l’Art-Thérapie

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La plasticienne sénégalaise Fatou Kiné Diakhaté, atteinte d’une maladie handicapante et alitée depuis 8 ans, vient de réaliser une cinquantaine de toiles semi-abstraites dont elle espère qu’elles l’aideront à guérir et à démontrer que la peinture peut être une thérapie.

Fatou Kiné Diakhaté, un nouveau départ avec l’Art-Thérapie

Les nouvelles œuvres de Fatou Kiné Diakhaté font l’object d’une exposition virtuelle prévue pour un mois et dont le vernissage avait été organisé le 6 juillet dernier au centre médicalisé Robert Doisneau, situé dans le 18e arrondissement parisien.

Cette exposition intitulée « Rencontre d’âme d’art » ou « Daje Ruu Ak Fentt », en langue nationale wolof, est le fruit d’une collaboration avec la peintre et psychothérapeute française Sophie Vincendeau.

Sa tenue en juillet, « mois du handicap », a une portée symbolique qui se mesure à la volonté de l’artiste de « marquer un nouveau départ » et d’en finir avec une maladie « handicapante et douloureuse » depuis plusieurs années.

Cette exposition virtuelle, parle volontiers d’un « déconfinement »

La plasticienne, évoquant cette exposition virtuelle, parle volontiers d’un « déconfinement ».

Le vernissage a été organisé en présence du consul général de l’ambassade du Sénégal en France, Amadou Diallo, et de la conseillère culturelle Marie Amy Mbow.

Paulette Corréa de la délégation de l’Unesco, le professeur Damien Sène de l’hôpital Lariboisière ainsi que des personnels médicaux ont également pris part à ce vernissage.

« Cette cruelle maladie handicapante a bouleversé ma vie et stoppé net ma carrière artistique. Elle m’a donné des coups. Mon art, la peinture, a été une thérapie. Mes pinceaux et ma palette de couleurs sont mes fidèles compagnons aujourd’hui », explique l’artiste dans un entretien avec l’APS.

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Les toiles présentées ont été peintes à quatre mains et toutes portent la signature des deux « amies », Fatou Kiné Diakhaté et Sophie Vincendeau, unies par la peinture depuis 2020, à l’arrivée de l’artiste sénégalaise dans ce centre d’accueil pour handicapés, après des soins au Sénégal et en Tunisie.

« On travaille ensemble sur une toile avec nos 4 mains. Ce sont des œuvres partagées. Nos styles se fleurettent et se communiquent », lance la plasticienne sénégalaise, diplômée de l’Ecole nationale des beaux-arts de Dakar.

Inspirées par des styles semi-abstraits et graphiques

Les pièces exposées traitent de sujets renvoyant au confinement, à la Covid-19 et aux vagues liées à cette maladie. Elles sont inspirées par des styles semi-abstraits et graphiques, avec des palettes couleur terre.

« Le confinement nous révèle les phases cachées dans les relations humaines, hommes et femmes, les violences faites aux femmes, la sensibilité féminine, l’émergence, la solidarité ou encore le rêve et le déconfinement », note l’artiste.

Ces thèmes ne sont pas nouveaux pour l’artiste, à l’origine de nombreuses expositions au Sénégal et en Afrique, lesquelles portent sur des sujets de même type.

Il y a par exemple cette exposition collective sur « les violences faites aux femmes », à laquelle l’artiste a participé en 2005 au musée de l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).

Au « maintien des filles à l’école » et au réchauffement climatique

De nombreuses autres expositions de Diakhaté font référence à la parité, à l’égalité des chances, au « maintien des filles à l’école » et au réchauffement climatique.

En tant que décoratrice et designer, Fatou Kiné Diakhaté a travaillé sur de nombreux ouvrages à Dakar, dont le tunnel de la « mosquée de la Divinité », sur la corniche dakaroise.

Elle a aussi contribué à la du rond-point « Jet d’eau » de la capitale sénégalaise ainsi que de la place du Souvenir, dans la même ville.

Cette artiste engagée pour « l’émergence d’une conscience citoyenne et l’enrichissement de la créativité », a également participé à l’exposition « Africa Village », organisée à Johannesburg, en Afrique du Sud, en marge de la Coupe du monde de 2010.

Elle a de même pris part à l’édition 2009 du Forum mondial de l’UNESCO sur la culture et les industries culturelles, en Italie, ainsi qu’au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou au Burkina Faso avec le collectif « Atelier Afrique en couleurs », regroupant des artistes peintres Sub-Sahéliens.

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La peinture rythmée de formes et de couleurs de cette artiste spécialisée dans la décoration et l’artisanat d’art, se veut un témoignage de « la valeur du partage et de l’harmonie des peuples ».

A travers sa nouvelle orientation centrée sur l’art comme thérapie, la fondatrice de « FDéco » compte définitivement sortir de l’impasse dans laquelle la maladie l’a plongée il y a 8 ans.

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