Israël et Gaza en guerre : 70 morts côté israélien, 232 côté palestinien. Les corps d’un homme et une femme gisent au sol samedi dans la région de Sderot, dans le sud d’Israël. Le point sur la situation.
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Israël et Gaza en guerre : 70 morts côté israélien, 232 côté palestinien
Israël et la bande de Gaza sont en guerre après le déclenchement samedi au petit matin d’une offensive militaire surprise et spectaculaire du Hamas. Résumé d’une journée noire.
Voici les principaux points sur la situation, samedi soir à 20h30 heure française :
70 morts côté israélien, 232 côté palestinien
Cette éruption de violence a déjà fait 70 morts côté israélien, selon le Magen David Adom, l’équivalent israélien de la Croix-Rouge, et 232 morts côté palestinien, selon un bilan des autorités locales en fin de journée.
Benjamin Netanyahu parle d’une « guerre »
Il s’agit de l’escalade la plus meurtrière depuis la guerre de 11 jours de mai 2021 entre le Hamas et l’armée israélienne.
« Il ne s’agit pas d’une simple opération ou d’un cycle de violence, mais bien d’une guerre […] et nous la gagnerons », a déclaré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
« Nous sommes sur le point de remporter une grande victoire », a de son côté affirmé Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas.
Une attaque au dernier jour de fêtes juives
L’offensive du mouvement islamiste palestinien survient au dernier jour des fêtes juives de Souccot en Israël, alors que le pays vit au ralenti et que de nombreux pèlerins et touristes ont afflué en cette période de vacances scolaires.
Elle a lieu aussi cinquante ans et un jour après le début de la guerre israélo-arabe de 1973 qui avait pris Israël totalement par surprise en plein Kippour (le jour du Grand Pardon juif), entraînant la mort de 2 600 Israéliens et faisant au moins 9 500 morts et disparus côté arabe en trois semaines de combat.
Roquettes, parapentes et enlèvements
Les hostilités ont commencé avant 6 h 30 (3 h 30 GMT) par un déluge de roquettes tirées depuis la bande de Gaza, vers les localités israéliennes voisines mais aussi plus en profondeur jusque vers Tel-Aviv et Jérusalem.
Profitant de l’effet de surprise, des combattants du Hamas à bord de véhicules, de bateaux et même de parapentes motorisés se sont joués de l’imposante barrière de sécurité érigée par Israël autour de la bande de Gaza, attaquant des positions militaires ou des civils en pleine rue.
Dans un message audio diffusé par la télévision du Hamas, le commandant des brigades Al-Qassam, Mohammad Deif, a annoncé avoir déclenché l’opération « déluge d’Al-Aqsa » contre Israël et avoir tiré plus de « 5 000 roquettes » en tout. « Nous avons décidé de mettre fin à tous les crimes de l’occupation », a-t-il ajouté.
Les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont affirmé avoir « capturé plusieurs soldats ennemis » dans une vidéo montrant au moins trois hommes en tenue civile manifestement apeurés, détenus par une escouade de personnes armées aux visages floutés.
Les Brigades al-Qods, la branche militaire du Jihad islamique palestinien, ont aussi déclaré détenir « de nombreux soldats » israéliens.
La riposte israélienne
En riposte, l’armée israélienne a déclenché l’opération « Sabres d’acier », et, vers 11 h 00 (08 h 00 GMT), elle avait annoncé mener ses premières frappes aériennes sur Gaza en représailles.
« Des dizaines d’avions de chasse sont actuellement en train de frapper des cibles de l’organisation terroriste Hamas dans la bande de Gaza », avait-elle indiqué.
En milieu de matinée, le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole de l’armée israélienne, a annoncé que les troupes sont engagées dans des combats au sol en territoire israélien en « plusieurs endroits autour de la bande de Gaza » contre des combattants infiltrés qualifiés de « terroristes ».
Samedi soir, des frappes aériennes israéliennes ont détruit les trois immeubles de la « tour Palestine » à Gaza, ont constaté des journalistes de l’AFP, qui ont vu les trois tours de plus de dix étages s’écrouler l’une après l’autre après des explosions.
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L’armée israélienne a accusé « l’organisation terroriste du Hamas » d’abriter ses infrastructures militaires et dit avoir averti les habitants avant les frappes et leur avoir « demandé d’évacuer les lieux ».
Le général israélien Rassan Alian, à la tête du COGAT, l’organe du ministère de la Défense supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens, a affirmé que le Hamas avait « ouvert les portes de l’enfer » et qu’il en « paierait les conséquences ».
En France, sécurité renforcée autour des lieux communautaires juifs
La sécurité a été renforcée samedi autour des lieux de culte et établissements scolaires juifs en France, notamment à Paris et sa banlieue.
À la demande du président Emmanuel Macron, « nous avons déjà donné comme ordre aux préfets de protéger les lieux communautaires bien évidemment et dès ma rentrée à Paris, je présiderai une réunion de sécurité pour connaître évidemment les difficultés que nous pourrions avoir sur le sol national », a expliqué le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, lors d’un déplacement à Toulouse, ajoutant qu’il n’y avait actuellement « aucune menace ».
Le ministre de l’Intérieur a précisé « être extrêmement attentif » à la protection des lieux de culte comme les synagogues, mais également des écoles.
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Air France suspend sa desserte de Tel-Aviv
Air France a annoncé samedi suspendre « jusqu’à nouvel ordre » sa desserte de Tel-Aviv, rappelant que sa « priorité absolue » était la sécurité de ses clients et équipages.
« Des mesures commerciales sont en place, permettant aux clients de reporter ou d’annuler leur voyage sans frais », a indiqué à l’AFP un porte-parole de la compagnie, qui assure habituellement deux vols par jour vers Tel Aviv.
Le prochain vol de la compagnie, le vol AF984, devait quitter Paris-Charles de Gaulle à 21 h 10 pour gagner Tel-Aviv, où son arrivée était prévue dimanche à 2 h 30 locales. Ce vol et les suivants, de et en provenance de Tel-Aviv, sont annulés.