Le musicien, chanteur traditionnel et doyen des musiciens ouest-africains El Hadji Samba Diabaré Samb s’est éteint samedi 21 septembre à l’âge de 95 ans. Samba Diabaré Samb avait été classé « trésor humain vivant » par l’Unesco.

Ce samedi 21 septembre, le président Macky Sall a salué « un virtuose inimitable du luth, symbole de la dignité et du lien social ». Griot et historien, il racontait l’histoire du Sénégal à la télévision durant les années 1960.

Le xalam était son instrument fétiche et il en était un des maitres : « Cet instrument, qui était un emblème, accompagnait les récits épiques en Afrique de l’Ouest, ces récits qui racontaient la saga des empires médiévaux aux luttes pour les indépendances, en passant par la résistance à la pénétration coloniale » explique Ibrahima Wane, professeur de littérature africaine orale à l’université Cheikh-Anta-Diop (UCAD) de Dakar.

Surnommé « baayu ndaanaan yi » (le père des artistes en wolof), il avait été classé « Trésor humain vivant » par l’Unesco en 2006, en même temps que plusieurs de ses compatriotes comme Joseph Ndiaye et Doudou Ndiaye Rose. Selon Ibrahima Wane, le musicien Samba Diabaré Samb a marqué plusieurs générations d’artistes ouest-africains :

« Ce qui fait que ses œuvres, ses récits et ses chants sont devenus aussi des éléments de construction de la mémoire collective. Ce sont également les œuvres qui vont donner plus tard dans les années 1968 à 1970 la matière qui va permettre de construire la musique contemporaine africaine, la musique populaire d’aujourd’hui : Youssou N'Dour, Baaba Maal, Salif Keïta, Mory Kanté. Pour construire des œuvres africaines et rompre avec cette tendance qui consistait à reprendre la musique afro-cubaine ou la musique noire américaine, ces musiciens se sont inspirés essentiellement de ces classiques dont Samba Diabaré Samb et ses pairs étaient les détenteurs ».

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