En quête d’un billet pour la finale de la Ligue des champions, la star de Barcelone réalise une nouvelle saison d’exception.

Comparer Lionel Messi à Dieu, voilà un blasphème pour lequel le pape François fait aisément acte de miséricorde. «Les gens disent que c’est Dieu comme ils disent “je t’adore”. Ce sont des expressions du peuple. C’est un dieu avec la balle sur le terrain. C’est agréable de voir comment il joue.

Mais ce n’est pas Dieu», avait dribblé le Souverain Pontife au micro de la chaîne espagnole La Sexta le mois dernier. Grand amateur de football – il est socio du club de San Lorenzo à Buenos Aires – et admirateur de Messi, le chef de l’Église catholique a dû se délecter du nouveau récital de son compatriote, la semaine dernière, face à Liverpool en demi-finale aller de la Ligue des champions (3-0).

«Le dieu du football a fait la différence»José Mourinho après Barcelone-Liverpool

L’énième prodige, deux buts dont un coup-franc fantastique, a même poussé l’un des plus réfractaires au «barcelonisme» moderne, José Mourinho, à se convertir. «Le dieu du football a fait la différence.

Bien sûr que Barcelone a une bonne équipe, des joueurs phénoménaux, mais ce joueur est absolument incroyable», soufflait le Portugais, consultant de luxe pour Russia Today en attendant de trouver un nouveau club, après le succès catalan. Renverser les Blaugrana lors du match retour, ce mardi soir à Anfield (21 h 00, RMC Sport), relèverait presque du miracle pour les Reds de Liverpool.

À bientôt 32 ans – il les fêtera le 24 juin prochain – et pour sa 15e saison sous le maillot de Barcelone, Lionel Messi continue de marcher sur l’eau et justifie match après match son statut de meilleur joueur du monde, voire de l’histoire.

Cette saison, la « Pulga » (la puce) écrase le classement des buteurs de la Liga (34 buts, 13 de plus que ses dauphins Luis Suarez et Karim Benzema) comme son club, le championnat, remporté pour la 26e fois ce printemps, la 10e sous l’ère Messi.

En Coupe d’Europe, l’Argentin se montre également sous ses plus beaux atours avec déjà 12 buts (en 9 matchs) et des prestations magistrales. C’est au public du Camp Nou que la star réserve ses plus hauts faits, comme face à Lyon en 8e de finale (deux buts, deux passes), Manchester United en quarts (deux buts) et donc ce nouveau doublé contre Liverpool en demi-finale aller.

Ses 599e et 600e buts inscrits sous le maillot du Barça, 14 ans jour pour jour après le premier, réussi contre Albacete le 1er mai 2005. À l’époque, le jeune Leo porte les cheveux longs et le numéro 30, mais son subtil lob pour ouvrir son compteur préfigure déjà de l’incroyable magie qui opère toujours aujourd’hui.

Face à Liverpool au match aller, Lionel Messi a marqué ses 599e et 600e buts en 683 matchs avec Barcelone, toutes compétitions confondues.

Entre chevauchées fantastiques, transmissions laser (13 passes décisives en Liga cette saison, personne ne fait mieux) et frappes chirurgicales, Lionel Messi continue de briller avec une régularité prodigieuse au sein d’une équipe plus que jamais dépendante de lui.

Avant que le lutin ne le mette sur les bons rails, le Barça était bousculé par Liverpool. «Quand nous sommes dans un moment difficile, il invente toujours un but pour nous sauver», relève le défenseur français Clément Lenglet. Son entraîneur, Ernesto Valverde, insiste, lui, sur «la sensation de peur qu’il infuse chez l’adversaire».

Et d’impuissance résumée par Bruno Genesio après la fessée reçue par Lyon en mars dernier (5-1) : «Lorsqu’il est à un tel niveau, il est quasi inarrêtable. On a fait ce qu’on a pu face à lui. C’est un des meilleurs joueurs de tous les temps, un génie.»

«Inarrêtable» aussi pour Jürgen Klopp, l’entraîneur de Liverpool, la star à la personnalité discrète se montre également à la hauteur du brassard de capitaine qu’il porte depuis le départ l’an dernier d’Andrés Iniesta, un autre monument du Barça. «Quand Leo avance, tout le monde le suit. C’est le leader de l’équipe», confirme Valverde.

Avantage Messi pour le Ballon d’or

Quadruple vainqueur de la Ligue des champions, l’Argentin a fait de la Coupe d’Europe sa priorité cette saison. Pour ramener le Barça au sommet et mettre fin à l’hégémonie du Real Madrid, ce dont l’Ajax Amsterdam s’est chargé dès les 8es de finale.

Mais aussi pour égaler son rival Cristiano Ronaldo (cinq C1) puis le doubler en fin d’année dans le duel homérique que les deux hommes se disputent pour le Ballon d’or (cinq trophées chacun). Triompher cet été en Copa America avec une sélection argentine qu’il n’a jamais menée au succès hormis aux Jeux olympiques (2008) équivaudrait à une victoire par KO.


UN EXPLOIT SINON RIEN POUR LIVERPOOL

«You’ll never walk alone. » Liverpool aura plus que jamais besoin du fervent public d’Anfield et de son célèbre chant pour réaliser l’exploit face à Barcelone ce mardi. Repartis de Catalogne avec les valises pleines (0-3) après un match où ils avaient pourtant joué les yeux dans les yeux avec Lionel Messi & Co, les Anglais doivent se sublimer pour espérer atteindre, comme l’an dernier, la finale de la Ligue des champions. Cela ne suffira peut-être pas. Orphelins de leur star Mohamed Salah et de Roberto Firmino, blessés, les Reds n’avaient pas besoin de ce double coup du sort en attaque. « Nous savons à quel point le défi est grand. Nous devons non seulement marquer, mais aussi empêcher Barcelone de marquer. Et il n’arrive pas souvent que Barcelone ne marque pas du tout », plante Jürgen Klopp. La lutte avec Manchester City pour le titre de champion d’Angleterre absorbe beaucoup d’énergie, mais le coach allemand n’abdique pas en C1 : « Avec nos supporteurs, la saison a été longue, et il y a au moins une petite chance de la prolonger encore. »

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