Le mercato s’est mis en mode pause en France jusqu’à mi-août, une conséquence de la décision de la Ligue d’ouvrir plus tôt en juin. Cette fermeture place la L1 dans une situation particulière face à ses concurrents, ce qui interroge et agace certains acteurs du football français.

C’est une nouvelle situation ubuesque dont le football français se serait bien passée dans cette période inédite. Après avoir vu le gouvernement et la FFF choisir de ne pas aller au bout de la saison, la L1 est l’un des rares grands championnats du Vieux Continent à s’être retrouvé à l’arrêt.

Mercato baisse les rideaux dans le désordre total

A l’inverse, la Bundesliga, la Liga, la Serie A et la Premier League ont repris. Et vont toucher leurs droits TV. Mais la L1 a trouvé le moyen de se faire remarquer encore une fois : en tentant de se la jouer plus malin avec le mercato. Et, ça se retourne contre elle.

A partir de ce vendredi, le marché des transferts hexagonal ferme ses portes pendant un mois (jusqu’au 10 ou 15 août, le doute plane encore), le tout pour ne pas dépasser la limite des 12 semaines autorisées, alors que sa fin devrait être décalée au 5 octobre à cause de la pandémie de Covid-19.

Pendant ce temps-là et même si l’Italie va attendre le 1er septembre, la Bundesliga va ouvrir le 15 juillet, l’Angleterre le 26, l’Espagne le 4 août.

Ils ont sous-estimé les répercussions d’une telle décision

Alors pourquoi la France se retrouve en mode pause ? Tout simplement car la Ligue a tenté un coup : ouvrir le mercato le 8 juin dernier pour aider les clubs à boucler leurs comptes avant le 30 juin. Mais la FIFA lui a tapé sur les doigts, rappelant qu’il était impossible de dépasser la limite des 12 semaines.

D’où, cette fermeture d’un mois. « Tous les clubs en France doivent subir une telle décision », s’agace Gérard Lopez, président et actionnaire majoritaire du LOSC, dans la Voix du Nord.

D’autres dirigeants de clubs français contactés mais désireux de rester anonymes fustigent de leur côté une forme d’amateurisme. « Ils ont sous-estimé les répercussions d’une telle décision et les règlements de la FIFA.

A partir du moment où la Ligue n’avait pas un papier noir sur blanc pour confirmer que cela allait se passer comme elle le voulait, il ne fallait pas le faire », abonde Laurent Schmitt, agent de joueurs.

Personne ne critique bien sûr l’idée de départ et cette intention de soulager les clubs et leurs comptes face à la crise du Covid-19. « Sauf qu’il n’y a pas besoin de trois semaines pour cela », estime Schmitt. L’Allemagne a par exemple ouvert son marché un seul jour, le 1er juillet dernier, pour enregistrer les transferts déjà actés.

Ça va compliquer les choses

Alors que cette ouverture durant le mois de juin n’a pas offert de « deal marquant pour montrer que cela a été hyper bénéfique », selon Laurent Schmitt et que la France a dilapidé trois semaines « pour 5 ou 6 transferts » comme déplore un patron de club, le marché doit donc fermer en France quand les autres vont s’activer.

Cette « énorme bourde », selon le président d’un pensionnaire de L1, place les clubs français dans une situation inconfortable. Les membres de l’élite tricolore ne seront pas mis sur la touche non plus.

Comme toujours dans le monde du mercato, ils peuvent continuer à négocier. Vendre sans aucun souci quand les autres marchés seront ouverts. Et même se mettre d’accord pour des achats avec des clubs ou des joueurs.

Mieux comme le précise la Voix du Nord, la Ligue pourra toujours homologuer certains contrats : ceux issus des championnats français et qui ne demandent pas Certificat international de transfert (CIT).

En revanche, ce CIT, qui concerne les joueurs devant changer d’association et donc ceux qui viennent de l’étranger, va donner quelques maux de tête aux dirigeants français.

Avec une question : comment faire participer une recrue aux entraînements et aux matches amicaux alors que la reprise du championnat est fixée le 22 août, soit quelques jours avant la réouverture du marché.

« La licence donne le droit de s’entraîner, d’être sous protection juridique. Ce n’est pas seulement avoir le droit de jouer. C’est aussi le droit de s’entraîner. C’est ça qui est problématique. Il va falloir faire jouer les assureurs », prévient Laurent Schmitt.

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Si cette fermeture n’est pas dramatique en soi, le football professionnel français, qui subit une nouvelle fois les effets « collatéraux » de cette décision d’arrêter le championnat, n’avait sûrement pas besoin de ce nouvel épisode. « Ça va compliquer les choses.

Le mercato est censé être fluide. On essaye de faire en sorte que les choses se passent avec facilité. Ça ne sera pas le cas », regrette l’agent.

« Là où je suis inquiet, c’est quand les autres marchés vont s’ouvrir vraiment et que le mercato sera fermé en France. Inconsciemment, il y a des choses qui vont se faire plus facilement ailleurs ».

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