La Japonaise Naomi Osaka soupire après son point gagnant qui lui donne le titre de l’US Open après la finale disputée contre la Bélarusse Victoria Azarenka, le 12 septembre 2020 à Flushing Meadows, New York.

La rage de vaincre a pris le pas sur la joie de jouer: mue par son engagement auprès de Black Lives Matter, Naomi Osaka a remporté à l’US Open son 3e titre du Grand Chelem, aux dépens de Victoria Azarenka 1-6, 6-3, 6-3.

A 22 ans, Naomi Osaka, déjà lauréate à Flushing Meadows en 2018 et à l’Open d’Australie en 2019, retrouvera lundi le 3e rang au classement WTA.

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« Franchement, je n’ai pas envie de jouer plus de finales contre toi, c’était trop dur », a déclaré Osaka à l’adresse de son adversaire au moment de recevoir son trophée. Les deux joueuses auraient dû s’affronter en finale de Cincinnati, juste avant le début de l’US Open, mais Osaka avait déclaré forfait pour une blessure à la cuisse gauche.

Samedi, menée 6-1, 2-0 sans avoir existé, l’ex-N.1 mondiale a soudain retrouvé son jeu et en particulier son service. Et petit à petit, c’est elle qui a mis la main sur le match.

« Je trouvais que ce serait assez gênant de perdre en moins d’une heure, alors j’ai dû vraiment me battre et cesser d’avoir ce mauvais comportement », a-t-elle analysé.

La partie est alors devenue à sens unique, mais en faveur d’Osaka cette fois, jusqu’à 4-2 pour la Japonaise dans la dernière manche.

A ce moment, Azarenka a eu un sursaut en reprenant la mise en jeu de son adversaire pour revenir à 4-3. Mais Osaka a immédiatement repris l’avantage et conclu dans la foulée.

– Naomi Osaka s’ouvre –

Elle termine ainsi un tournoi durant lequel elle a fait preuve d’une grande maturité et a laissé paraître une partie de son caractère, jusque-là souvent caché derrière un mur de timidité.

US Open Naomi Osaka a retrouvé la rage de vaincre et le goût des titres
US Open Naomi Osaka a retrouvé la rage de vaincre et le goût des titres

C’est durant le tournoi de Cincinnati, joué dans la bulle de Flushing Meadows, que Naomi Osaka s’est ouverte en tant qu’activiste, et non plus seulement en tant que joueuse de tennis.

Elle avait décidé de ne pas jouer sa demi-finale pour protester contre les tirs de la police sur l’Afro-Américain Jacob Blake, provoquant la décision des organisateurs d’annuler toute une journée du tournoi et de décaler de 24 heures la fin de la compétition.

Naomi Osaka avait alors accepté de jouer. Jusqu’à ce que sa cuisse l’empêche de défendre ses chances en finale.

A l’US Open, elle avait préparé sept masques noirs -un par match jusqu’à la finale- portant chacun le nom d’une victime de violences policières.

« Le but était de faire parler de ces problèmes. J’étais dans la bulle, alors je ne savais pas vraiment ce qu’il se passait à l’extérieur. Tout ce que je voyais c’est ce qui se disait sur les réseaux sociaux et je retweetais pour faire parler », a-t-elle commenté samedi après sa victoire.

– « Sympa » –

De son côté, Azarenka qui avait battu Serena Williams en demies, était déçue de sa défaite, mais heureuse de son retour à un si haut niveau. Elle retrouvera le 14e rang mondial lundi.

« Jamais deux sans trois, comme on dit. Il faudra que je réessaye… », a commenté la Bélarusse, elle aussi ex-N.1 mondiale, en référence à ses deux finales perdues à l’US Open en 2012 et 2013. Elle reste donc avec deux titres majeurs au compteur: l’Open d’Australie en 2012 et 2013.

A 31 ans, elle revient cependant au plus haut niveau après avoir accouché en 2016 et repoussé son retour jusqu’à la mi-saison 2018 en raison d’une bataille judiciaire pour la garde de son fils.

Avec Cincinnati, elle a enchaîné 11 victoires en trois semaines alors qu’elle n’en avait encore aucune depuis le début de l’année. Et elle a affiché une grande joie de vivre à Flushing Meadows, malgré les conditions sanitaires, et notamment le huis clos, qui ont plongé le tournoi dans une très étrange atmosphère.

« On va encore s’amuser dans les semaines qui viennent. La route a été longue pour en arriver là, mais c’était sympa », a promis Azarenka à son entraîneur français Dorian Descloix.

AFP

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