Si Didier Deschamps les a convoqués pour affronter les Pays-Bas et l’Uruguay, ces joueurs de l’équipe de France suscitent, à des degrés divers, interrogations et critiques.


«La logique de groupe oui, mais le niveau de performance aussi. Il y a au minimum 5-6 joueurs que l’on suit à chaque poste.» Didier Deschamps reste droit sans ses bottes. Depuis le titre mondial, le sélectionneur ne se cache pas pour expliquer ses choix de groupe et répond de la plus simple des façons aux critiques sur son supposé manque d’ouverture.

Lors des deux derniers rassemblements de septembre et octobre, ainsi que celui de novembre pour les derniers matches de l’année contre les Pays-Bas et l’Uruguay (16 et 20 novembre), Deschamps a fait confiance, quand il le pouvait, à la plupart des champions du monde. Avec un message clair : prime à la continuité et au «noyau dur». Quitte à convoquer des éléments en souffrance, voire relégué sur le banc dans leur club respectif. Une situation qui suscite -comme toujours- des interrogations dans le landernau du foot français, pour ceux désireux d’une ouverture plus conséquente.

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Sur ce point «DD» s’est montré concis, prêt à rogner sur sa politique de la main tendue et de la confiance, en vue des prochaines échéances en mars prochain lors du début des qualifications à l’Euro 2020. «Si ça perdure (ces difficultés), à moi de juger du niveau de ces joueurs et les jauger par rapport à la concurrence qui n’est pas la même à tous les postes.» Zoom sur ces profils qui posent question. A des degrés divers.

Steve Mandanda (33 ans, 28 sél.)

Pourquoi ça grince : Moins influent et décisif, souvent blessé, le portier de 33 ans ne peut sortir indemne des difficultés défensives de l’OM (17e défense de Ligue 1). Preuve d’un niveau discutable cette saison, Rudi Garcia l’a même sorti de son équipe contre la Lazio en Ligue Europa jeudi dernier.

Pourquoi DD lui fait confiance : Comme tous ses partenaires, c’est la prime à la continuité et aux services rendus en équipe de France. Qui plus est à un poste spécial comme celui du gardien de but. Mais son âge avancé et son relatif déclin peuvent le contraindre à se mettre lui-même en retrait de la sélection. Pour Deschamps, il reste (encore) le numéro 2 derrière Lloris.

Les alternatives : Lecomte

Benjamin Pavard (22 ans, 16 sél.)

Pourquoi ça grince : Dernier de Bundesliga avec Stuttgart, il est forcément impacté par cette dynamique dans ses performances et le fait qu’il soit aligné systématiquement en défense centrale -lui qui est appelé à occuper le couloir droit en sélection – ne plaide pas en sa faveur. De plus, ses récentes prestations avec les Bleus, plutôt ternes, ont jeté une ombre sur la révélation du Mondial.

Pourquoi DD lui fait confiance : «Il n’était pas le meilleur arrière droit de la Coupe du monde et aujourd’hui ce n’est pas le plus mauvais.» Questionné sur le sujet, «DD» sait que son joueur traverse une mauvaise passe, mais aujourd’hui, il estime qu’il n’a pas de solution viable sur le côté droit. Un secteur de jeu où la concurrence et l’émergence de nouveaux joueurs s’avèrent discutable.

Les alternatives : Sarr, Aguilar, Corchia, Malcuit

Djibril Sidibé (26 ans, 18 sél.)

Pourquoi ça grince : On ne reconnait plus le latéral monégasque. Incisif et percutant la saison dernière, il dévoile chaque semaine un manque cruel de confiance et des prestations inquiétantes. La situation de Monaco ne l’aide pas, c’est sûr, mais avec son nouveau statut, il doit faire beaucoup mieux. Et vite. 

Pourquoi DD lui fait confiance : Un peu comme Pavard, Deschamps estime que ses états de service, son état d’esprit et sa connaissance du groupe lui garantissent une place dans le groupe. Mais ça ne peut pas durer et s’il ne change pas de braquet d’ici mars, le sélectionneur sera tenté d’appeler Sarr (OM) ou Aguilar (Montpellier). 

Les alternatives : Sarr, Aguilar, Corchia, Malcuit

Adil Rami (32 ans, 35 sél.)

Pourquoi ça grince : S’il s’est illustré dimanche face à Dijon (1 but et à l’origine d’un autre), l’ancien Lillois tire la langue depuis le Mondial. Entre blessures et méforme, il tarde à retrouver son niveau et 
le rendement défensif de l’OM s’en ressent fortement.

Pourquoi DD lui fait confiance : Parce qu’il est droitier. Outre son expérience et son statut de champion du monde, le Marseillais ne se trouve pas en concurrence frontale avec Laporte, Lenglet ou encore Diallo, tous deux gauchers, et le profil de Zouma semble arriver derrière dans l’état d’esprit de Deschamps qui a abandonné la piste Koscielny après la récente sortie du Gunner.

Les alternatives : Zouma

Ousmane Dembélé  (21 ans, 20 sél.)

Pourquoi ça grince : Son comportement laisse planer le doute. Remis en cause par certains de ses partenaires (Piqué, Rakitic), il s’illustre plus en dehors que sur le terrain ces dernières semaines. Rageant quand on connait son potentiel et son talent hors-norme.

Pourquoi DD lui fait confiance : Parce qu’il ne cesse de lui répéter à chaque rassemblement la régularité et le sérieux dont il doit faire preuve pour exister au très haut niveau. Parce que sa capacité à percuter et éliminer ses adversaires sont une force pour les Bleus. Mais la patience du sélectionneur a aussi des limites. «Je ne désespère pas de lui faire comprendre l’attitude à avoir au plus haut niveau», répète Deschamps à son sujet. 

Les alternatives : Payet, Coman

Olivier Giroud (32 ans, 85 sél.)

Pourquoi ça grince : Son faible temps de jeu à Chelsea (4 fois titulaire depuis le début de saison) et son rendement bien terne (1 but en 12 matches, 0 en Premier League) laissent à penser qu’il n’a pas encore débuté sa saison alors que Noël arrive. C’est beaucoup trop peu pour un joueur de son calibre qui souffre de la concurrence en club avec Morata, titulaire à la pointe de l’attaque des Blues.

Pourquoi DD lui fait confiance : Sans refaire l’éternel débat sur sa présence, le sélectionneur adore Giroud pour plusieurs raisons. Son profil unique en sélection, son expérience, son ratio (4e meilleur buteur de l’histoire des Bleus, décisif contre les Pays-Bas en septembre) et sa capacité à jouer pour les autres. «Il a un mental solide et fait tout pour se maintenir au haut niveau», ajuste Deschamps, satisfait par son attaquant qui n’a pas de concurrence à son poste quand on regarde les réservistes possibles.

Les alternatives : Ben Yedder, M. Dembélé

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