Guinée : pourquoi le procès du 28 septembre peine à reprendre ?

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En Guinée, dame serait-elle en panne sèche ? pourquoi le procès du 28 septembre peine à reprendre ? Trois semaines après son interruption suite à une grogne des avocats de toutes les parties prenantes, le procès du massacre du 28 septembre peine à reprendre en Guinée.

Pourquoi le procès du 28 septembre peine à reprendre en Guinée ?

Charles Wright jugé devant un tribunal de 1ère instance
Charles Wright jugé devant un tribunal de 1ère instance

La reprise des audiences était prévue lundi 21 juin 2023 devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. Dans la journée du mardi 20 juin, le Conseil de l’ordre des avocats de Guinée avait réussi à convaincre ses membres à reprendre le chemin du tribunal, un nouvel incident a chamboulé ce plan.

A la prison civile de Conakry où sont détenus les onze accusés du massacre du 28 septembre qui a fait plus de 150 morts et une certaine de femmes violées, l’accès a été bloqué par les gardes pénitentiaires.

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« À la maison centrale, il nous a été dit qu’aucune extraction n’est possible, tant à la maison centrale de Conakry, que dans les autres maisons centrales et tribunaux à travers le pays », a déclaré Algassimou Diallo, procureur de la République près le tribunal criminel de Dixinn.

« Monsieur le président, comme les accusés ne sont pas dans la salle, nous sollicitons un renvoi pour permettre à ce que nous continuons les discussions que nous avons entamées pour voir si l’on peut trouver une issue heureuse», a plaidé le procureur Algassimou Diallo.

Constatant les faits, le juge Tounkara pris la décision de renvoyer l’audience au 10 juillet 2023.

Une grève qui paralyse Cours et tribunaux

Justice pénale internationale et violences électorales 2
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A l’origine du refus de l’extraction des prisonniers à la maison centrale, une grève générale et illimitée des gardes pénitentiaires. Les gardiens des prisons civiles de Guinée réclament l’application du statut particulier du personnel de l’administration pénitentiaire et l’engagement de 135 stagiaires à la fonction publique, a expliqué Mamady 2 Camara, président de la commission suivi et discipline du personnel pénitentiaire.

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« Nous réclamons l’application du statut particulier du personnel de l’administration pénitentiaire et l’engagement des 135 stagiaires qui ont fait la formation après un an sans matricule. Le statut a été signé depuis 2016, sept ans après il n’est toujours appliqué », a-t-il confié à APA.

La fermeté du ministre de la Justice

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En réaction, le ministre de la Justice a regretté un comportement « indisciplinaire » de ces agents de l’administration pénitentiaire.

« Il est regrettable de constater que pour des raisons personnelles, tous les efforts du département sont récompensés par des dérives disciplinaires qui ont fait échec à la poursuite du procès des évènements du 28 septembre 2009, par l’intoxication de l’opinion publique, privant ainsi les détenus de leurs droits à un procès », a déploré Alphonse Charles Wright.

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Le ministre a appelé à se désolidariser de ce mouvement de grève qu’il qualifie d’acte de sabotage initié par le nommé Mamady 2 Camara. Il a indiqué dans un ton menaçant que le blocage de la maison centrale pourrait être constitutif d’infraction à la loi.

Ouvert en septembre 2022, le procès du 28 septembre censé faire la lumière sur les évènements qui se sont déroulés au stade du 28 septembre en 2009 ou a vu défiler plusieurs personnalités de l’ancienne junte dont le capitaine Moussa Dadis Camara et son ancien aide de camp, Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba.

Ils sont poursuivis pour meurtre, assassinat, viols, pillages, incendies volontaires, vol à main armée, coups et blessures volontaires, torture, enlèvement et séquestration, violence sexuelle, attentat à la pudeur.

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