PSA s’est déclaré mercredi très favorable au projet européen de créer un “Airbus des batteries” afin de ne pas laisser l’Asie en situation de monopole dans cette technologie appelée à jouer ces prochaines années un rôle central dans l’industrie automobile.

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“Nous n’avons aucun intérêt stratégique à ce que le ‘sourcing’ de ces batteries soit concentré en Asie”, a dit le président du directoire de PSA Carlos Tavares, lors d’une audition devant la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale.

“C’est pour cela (…) que nous soutenons de manière très enthousiaste la création d’un champion du développement et de la fabrication de batteries en Europe, parce que nous avons là encore à protéger la compétitivité de l’industrie automobile européenne vis-à-vis du reste du monde”, a-t-il ajouté.

Dans le cadre de la stratégie commune de l’Union européenne en matière d’énergie, le commissaire Maros Sefcovic a dévoilé fin 2017 un projet visant à doter l’Europe de sa propre filière technologique pour le stockage d’électricité, un sujet sur lequel l’exécutif européen est rejoint en France par Emmanuel Macron.

Les initiatives en ce sens se multiplient.

EDF a dévoilé mardi un plan pour développer 10 gigawatts (GW) de nouveaux moyens de stockage d’électricité dans le monde d’ici à 2035, représentant huit milliards d’euros d’investissements, avec l’ambition de devenir le “leader européen” du secteur.

Il a toutefois précisé qu’il ne comptait pas se lancer lui-même dans la production de batteries, contrairement à ce qu’a fait Total en rachetant Saft.

Nombre d’acteurs de l’énergie et de l’industrie sont favorables à un “Airbus des batteries” mais la question de savoir qui portera le projet et avec quels moyens reste entière.

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Les constructeurs automobiles européens, s’ils investissent pour leur part dans les moteurs électriques, les réducteurs, l’électronique de puissance et le packaging final des batteries, estiment toujours que la chimie des cellules ne relève pas de leur coeur de métier.

Carlos Ghosn, PDG de Renault-Nissan-Mitsubishi, a ainsi déclaré cet automne que le projet européen n’était pas du ressort des constructeurs mais des équipementiers.

Il a néanmoins réaffirmé en janvier le soutien de l’alliance, qui se fournit actuellement auprès du coréen LG Chem, à l’arrivé d’un acteur européen afin d’exercer une concurrence face à l’offre asiatique et de sécuriser les approvisionnements du continent.

“LG Chem n’a pas le monopole sur le marché des batteries et il y a de la place pour un fournisseur de batteries européen qui soit compétitif”, avait-il déclaré en audition à l’Assemblée nationale. “D’autant plus qu’il va intéresser tous les constructeurs européens, donc il y a de l’échelle derrière.”

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