Le village de Yarakh (Littoral de la baie de Hann)

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La rédaction de Kafunel est aujourd’hui votre guide touristique pour visiter le village de Yarakh (Littoral de la baie de Hann). La baie de Hann située sur la façade orientale de la presqu’île du Cap Vert entre la pointe de Bel-Air et le village de Mbao (au Nord est de Dakar) (voir carte), était, il y a encore 25 ans une des plus somptueuses baies du monde avec la baie de Rio de Janeiro au Brésil.

Yarakh, village du Littoral de la baie de Hann (Dakar)

baie-de-hann-
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A l’image de la Gaulle pour la France, le Village de Hann (ou Yarakh) est le noyau originel de la Commune de Hann Bel Air.

Hann/Yarakh est un village traditionnel fondé par les pêcheurs « lébous » sur la baie de Hann ; dès 1745, le naturaliste britannique Adanson mentionnait le village de Yarakh sur la cartographie de la faune et de la flore en Afrique de l’Ouest.

Grâce à sa configuration spatiale, la Baie de Hann est un site idéal pour la pêche, le parking des pirogues, l’étalement des filets, les loisirs, etc..

De nos jours, le village de Hann et ses extensions est à mi-chemin entre le Centre ville, le Port, la zone industrielle et les immenses banlieues de Pikine/Keur Massar, d’où une forte pression en demande de logements.

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Hann est aussi caractérisé par la cohabitation des habitations et des unités industrielles dans une zone inondable et site sensible (DPM).

La typologie de l’habitat est constitué, en partie, par l’habitat traditionnel construits en dur au fil du temps. Du fait de sa position charnière avec les bassins d’emplois (Port, zone industrielle, Parc de Hann etc.), le village de Hann a une très forte densité : 763 hts/km² pour une moyenne nationale de 400 hts/km².

D’après le document stratégique de réduction de la pauvreté (DRSP), le village de Hann est classé parmi les zones de pauvreté dans la région de Dakar (PLCP).

Les conditions de vie sont, globalement, précaires du fait de l’absence de VRD (Voirie, réseaux divers) et le fort taux de chômage (peu de qualification, peu de diplômés sur les 60 % des jeunes)

Par la force des choses, le village de Hann est aussi devenu une des 0principales « zone de départ » pour l’émigration clandestine vers l’Europe.

Le village de Yarakh (Littoral de la baie de Hann)

Yarakh, village du Littoral de la baie de Hann (Dakar)
Yarakh, village du Littoral de la baie de Hann (Dakar)
  • ♦→ Les pêcheurs traditionnels considèrent que la baie de Hann était l’une des nurseries les plus importantes de la sous région.
  • ♦→ Une initiative classant la baie et la zone du mole 8 en aire protégée aurait vu le jour vers la fin des années 40, selon les pêcheurs get-ndariens.
  • ♦→ Le village traditionnel de pêcheur Lébou s’y est implanté pour exploiter la richesse halieutique de la zone.

Sa situation stratégique a favorisé l’implantation d’infrastructures comme le port et les unités industrielles.

Tous les secteurs industriels sont représentés dans la baie qui a elle seule rassemble plus de 60% du tissu industriel national.

A ce titre, la baie de Hann constitue un site à grands enjeux. Les implantations autour de la baie depuis 1920 se sont faites sans supervision ni contrôle de normes environnementales.

C’est pourquoi aujourd’hui, elle rassemble tous les problèmes de dégradation de l’environnement des baies de Dakar :

Yarakh, village du Littoral de la baie de Hann (Dakar) 4
Yarakh, village du Littoral de la baie de Hann (Dakar) 4
  • ♦→ nombreux rejets industriels,
  • ♦→ rejets urbain d’eau usées,
  • ♦→ rejet de collecteurs pluviaux,
  • ♦→ plage de baignade, ‘plage-port’ de pêche, petites industries de transformation,
  • ♦→ habitats en villages traditionnels,
  • ♦→ habitats en villas standing décharges sauvages,
  • ♦→ décharges ‘officielles’,
  • ♦→ tourisme et conflits d’usage.

Depuis 1993, les acteurs en place sous la coordination de la Direction de l’Environnement et des Etablissements Classés coordonne des actions de réhabilitation de la baie.

Ce document fait la synthèse bibliographique des connaissances et des actions menées pour la réhabilitation et l’aménagement de la baie.

1. Situation géographique

Yarakh, village du Littoral de la baie de Hann (Dakar) 3
Yarakh, village du Littoral de la baie de Hann (Dakar) 3

La baie de Hann se situe a la façade orientale de la presqu’île du Cap-Vert. Elle s’étend de la pointe de Bel-Air au village de Mbao. L’érosion côtière est faible le long de la baie et la circulation des courants n’est pas favorable à la dispersion des polluants : effet abri. Le phénomène d:upwelling ramène une partie des eaux contaminées vers la côte.

Elle est le prolongement du port de Dakar, ce qui explique son importance économique. En effet, elle est la première zone industrielle du Sénégal regroupant plus de 60% du potentiel industriel national avec comme épicentre la zone Potou-Bel-Air.

La zone industrielle de Potou Bel Air a été classée domaine privé industriel sn 1950 pour abriter la deuxième génération de sociétés industrielles de Dakar. Cette option coloniale a été poursuivie à l’indépendance. C’est ainsi qu’elle abrite à elle seule 70% des industries de la région de Dakar.

2. Habitat et peuplement

La commune de Hann Bel Air se circonscrit entre p Autoroute et l’Océan Atlantique pour une superficie de 40km2.

Les premières occupations datent des années 1910-1920 sur les villages Hann Pêcheur. Thiaroye et Petit Mbao. Le taux de croissance de la population est l’un des plus élevé du pays.

Principaux caractéristiques du village de Hann

Yarakh, village du Littoral de la baie de Hann (Dakar) 2
Yarakh, village du Littoral de la baie de Hann (Dakar) 2
  • ♦→ 08 quartiers (unités de voisinage) : Hann 3, Hann yenne, Hann plage, Hann marigot, Hann pêcheurs, Hann ferraille, Hann Montagne 5, Hann Montagne 6 ;
  • ♦→ Population actuelle : 38 799 hbts – Superficie 90 hectares/densité : 763hbts/km² ;
  • ♦→ Voirie – rue 2m/3m/6m à l’intérieur du village (inaccessibles aux véhicules de collecte d’ordures ménagères ;
  • ♦→ Canalisation : absence de réseau d’assainissement (fosses septiques) ;
  • ♦→ Eau potable : existence d’un réseau eau potable satisfaisant ;
  • ♦→ Nature du site : inondable dans les 08 quartiers en période hivernale.

Les principales contraintes de la Commune de Hann bel Air sont les suivantes :

  • ♦→ ? Le manque criard d’emplois qui poussent les jeunes (60 % de la population) sur les voies dangereuses de l’émigration clandestine vers l’Europe.
  • ♦→ ? L’absence de Centre de Formation Technique et Professionnelle pour apprendre aux jeunes filles et garçons un métier pour leur insertion dans les activités génératrices de revenus.
  • ♦→ ? la forte pollution de la Baie de Hann sur 3 km liée à l’absence d’égout et de routes pour récupérer les ordures ménagères et arrêter le déversement des eaux industrielles du Canal VI sur la plage de la Baie
  • ♦→ ? L’absence d’urbanisation du village traditionnel qui abrite environ 38 798 habitants (densité : 738 hbts/m²). Le village traditionnel est adossé à la Baie de Hann qui constitue sa limite d’expansion naturelle un plan d’urbanisme de Détail (PUD) est en phase d’approbation par les Autorités.
  • ♦→ ? La dégradation (excessive) des voies d’accès et de circulation dans les cités modernes.
  • ♦→ ? Un problème d’assainissement global lié à la défaillance ou l’absence de réseau d’égout dans certaines zones
  • ♦→ ? L’absence de moyens logistique et de matériels lourds (pelle mécanique, camions) au service de la Commune.
  • ♦→ ? Le réseau de l’Eclairage public (EP) dans la plupart des quartiers est sous équipé.

Projets à court terme

Le village de Yarakh (Littoral de la baie de Hann) 1
Yarakh, village du Littoral de la baie de Hann (Dakar) 1
  • ♦→ ? L’expérimentation de l’Eclairage Public Solaire dans les quartiers afin d’atteindre le maximum de populations.
  • ♦→ ? La construction et l’équipement de salle informatique et de bibliothèque dans chacune des 06 écoles de la Commune ;
  • ♦→ ? La construction de local adapté pour une unité de secours de sapeurs pompiers dans chaque localité (uV.) ;
  • ♦→ ? La satisfaction des requêtes des populations locales issues des consultations citoyennes en collaboration avec la Ville de Dakar (Voir en annexe)

Soit une croissance annuelle décroissante mais plus élevé que la moyenne nationale (respectivement 5,35 % de 1976 à 1988, et 3,8 % de 1988 à 2000 comparé à 3% et 2,7% pour le pays).

La densité de la population est la plus élevé du pays (plus de 2500 hbts/km2) Cette croissance démographique est accentuée à Hann-Pècheur durant les années de sécheresse avec un taux d’accroissement annuel de 3L4% entre 1971 et 1976. L’accroissement naturel et J’exode rural favorisé par l’importance des activités expliquent ce taux élevé de croissance.

Habitat

Senegal_baie_de_Dakar
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Au niveau du village de Hann. L’habitat est caractérisé par l’existence de constructions spontanés, réparties en grands carrés où se retrouvent plusieurs familles, avec une quasi-inexistence d’équipements d’assainissement collectif et/ou individuel.

Comme tous les villages traditionnels, celui de Hann est occupé en dehors des normes d’urbanisme. Le niveau d’équipement des parcelles est très faible : 82,5% des parcelles ne disposent pas d’eau courante.

54% des parcelles n’ont pas de WC. Chez ces populations, l’évacuation des eaux usées en mer est une pratique courante.

3. Les activités économiques

Location-of-sampling-sites-from-Dakar-coastal-zone-in-Senegal
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La pêche

La pêche est l’une des activités économique les plus importantes autour de la baie de Hann. Elle génère des emplois directs, du commerce, de la petite et moyenne industrie, de l’artisanat et de la distribution.

En 1994 on enregistrait 1200 pêcheurs avec 120 pirogues et la tendance est régulièrement à la hausse.

Plusieurs pollutions affectent le secteur de la pêche. La pollution thermique par le rejet en mer d’eau chaude par certaines unités industrielles entraîne une baisse des prises par la conjonction de deux facteurs : mortalité et fuite vers le large.

La pollution algale, avant très limité, dans le temps, est permanente du fait de l’Eutrophisation poussée de la baie.

En conséquence, les bancs de poissons sont chassés au large, les zooplanctons deviennent rares et la mortalité directe plus fréquente.

La pêche en retour est un facteur important de pollution. Le manque d’infrastructures de débarquement, de conservation et de gestion des déchets sur la plage pour la pêche artisanale contribue pour une large
part à la dégradation de l’environnement.

Les déchets sont laissés sur la plage entraînant une forte pollution organique de la plage et des eaux marines et une forte nuisance olfactive. Les unités industrielles de poissons commettent le même type de nuisance.

L’industrie

La presqu’île du Cap-Vert renferme plus de 259 unités industrielles dont plus 70% se concentrent autour de la baie de Hann et tous les secteurs sont représentés. L’expansion industrielle est stoppée par manque d’espace. L’industrie est la première source de pollution des eaux de la baie de Hann.

Toutes les industries implantées le long de la baie génèrent des sous-produits de fabrication, des déchets liquides et solides, des rejets atmosphériques et des nuisances sonores ou olfactives.

En effet, elle a un besoin important en eau (1,6 millions de m3/an)

cap_vert_environs de Dakar et banlieue (presqu'île du Cap Vert)
cap_vert_environs de Dakar et banlieue (presqu’île du Cap Vert)
  • ♦→ L’eau est utilisée pour le refroidissement, le nettoyage ou directement dans la composition des produits.
  • ♦→ Jusqu’en 2003, aucune industrie n’effectuait de traitement adéquat de ses effluents.
  • ♦→ Les Jusqu’en 2003, aucune industrie n’effectuait de traitement adéquat de ses effluents.

Les différents polluants générés par les industries sont : eaux chaudes, colorants chimiques, acides et bases, phosphogypse. hydrocarbures, solvants, sang et matières solides, matières organiques ; etc.

Les eaux riches en matières organiques et ou toxiques sont rejetées en mer. Ce qui fait qu’à la fin des années 90. on est passé du milieu euîrophise au milieu pollué de la baie de Hann.

La forte concentration d’usines apporte de risques industriels assez élevés comme les incendies, les accidents de transport de matières dangereuses.

La probabilité d’occurrence de ces risques est très élevée par :

  • ♦→ – Rupture de cuves ou combustion de produits chimiques toxiques
  • ♦→ – Fuites d’ammoniac dans les poissonneries
  • ♦→ – Rejets atmosphériques de solvants d’impression
  • ♦→ – Canalisation d’hydrocarbure entre la SAR et ses dépôts

3-3. Tourisme et loisirs

La baie de Hann présente des avantages pour le tourisme : village traditionnel, plage, courant faible, pentes douces sans creux ; point de pêche artisanale, baignade et récolte d’huîtres.

Ces atouts ont développé les clubs de plaisance :

Amicale des plaisanciers, le Cercle de l’Etrier de Dakar, le Cercle de la Voile et la Voile Club, plages privés et sortie en mer, planche à voile, ski nautique, plongée sous-marine et pêche.

Cette activité est fortement freinée par la dégradation de l’environnement. On note aussi un manque d’infrastructures sanitaires adéquates dans les restaurants et hôtels.

3.4. Le port

Les effluents les plus importants proviennent de la zone du port. Il est enregistré une dizaine d’émissaires en provenance du port avec des effluents non traités. Le relargage clandestin des hydrocarbures et des eaux de lavage constituent des sources de pollution.

Une forte pollution atmosphérique par les poussières de produits chimiques est enregistrée dans le secteur du port.

D’autres activités économiques comme le commerce, l’artisanat, le transport et le maraîchage sont exercés dans la commune de Hann Bel Air.

4. Etat des lieux

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La synthèse des résultats des études les plus significatives menées au cours de ces dernières années fait le point sur les facteurs essentiels de dégradation des ressources de la baie et donne des indicateurs de suivi.

4.1 Rejets Les populations, les unités industrielles et le port de Dakar

rejettent divers effluents dans la baie de Hann. Les différents rejets laissés dans l’environnement de la baie sont listés ci-dessous :

  • ♦→ – Affluents industriels bruts rejetés sans traitement : 65% de déchets inertes (‘gravats, déblais, etc. ; 20 % de déchets types urbains (ordures ménagères, matières organiques, etc.): !-[% de polluants non dangereux et 1% de déchets toxiques eu dangereux :
  • ♦→ – Affluents des trois canalisations ;
  • ♦→ Canaux d’eaux usées, d’eaux pluviales sont utilisées à des fins d’évacuation des eaux usées domestiques et industrielles :
  • ♦→ – Rejets de déchets solides et liquides sur la plage ou dans la mer par les populations riveraines par manque d’infrastructures sanitaires et de système d’évacuation des ordures ménagères :
  • ♦→ – Rejets atmosphériques liés à la combustion de combustibles fossiles COxn NOx. SOx;
  • ♦→ – Manque de respect des normes de construction permettant le développement et la multiplication de micro-organismes pathogènes, d’invertébrés porteurs d’agents pathogènes (acariens, poux, mouches, moustiques, etc.).

Il en résulte la présence de polluants comme les matières organiques, les métaux lourds et les micro-organismes pathogènes. Ces micro-organismes sont constitués de coliformes, de salmoneiles, de virus et d’helminthes.

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Ces polluants se retrouvent dans les ressources halieutiques et ont des conséquences sanitaires diverses :

  • ♦→ – Directs par baignade : dermatoses (gale ou Waga). conjonctivite,
  • ♦→ – Direct par injection: helmînthiases. maux de ventre, salmonelloses, fièvres paratyphoïdes, diarrhées,
  • ♦→ – Indirect par consommation de produits halieutiques.

Les études ont aussi fait la situation et l’état environnemental de la baie de Hann.

4.2 Assainissement de la baie

Yarakh, village du Littoral de la baie de Hann (Dakar) 4
Yarakh, village du Littoral de la baie de Hann (Dakar) 4

Les études effectuées dans la zone ont montré l’inexistence d’un réseau d’assainissement. Cette situation explique les problèmes de pollutions domestiques et industriels récurrents dans ce milieu.

En effet, la forte densité de la population et du tissu .industriel rend indispensable la mise en place diligente d’un réseau d’assainissement global normalisé pour maintenir un minimum de condition de vie acceptable pour ia population riveraine.

4.3 Epidémiologie de la Baie

Les enquêtes menées montrent une situation inquiétante, la pollution d’origine fécale sur les plages et les rejets chimiques sont les sources d’infection les plus importantes rencontrés dans la zone (le taux d’infection chez les populations est de 2,88 ; en d’autres termes, l’habitant de Hann porte dans son organisme en moyenne 2 à 3 infections différentes).

4.4 Biologie marine

Les investigations dans ce domaines ont relevé un état de dégradation généralisé des ressource.1- marines (faune et flore mannes) au niveau des zones de confinement que sont : le village de Hann pêcheurs ex la zone de l’hydrobase.

Cet état de fait oblige les pêcheurs traditionnels, avec leur équipement sommaire, à se rendre beaucoup plus au large pour pêcher le poisson quotidien :

  • ♦→ le coût d’acquisition du poisson par ■■: ménagère devient plus élevé en plus des risques qu’encourent ces pêcheurs.

A l’heure actuelle, la pollution de la baie en a mil un quasi désert biologique. La pêche n’est plus pratiquée dans la baie et les rares prises aux alentours révèlent des taux de contamination des peuplements ichtyologiques qui sont incroyables.

La décontamination des peuplements ichtyologiques permettra de retrouver le dynamisme des populations et un retour progressif des poissons.

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