Cancer du côlon (colorectal) : symptômes, espérance de vie, causes, traitements

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Cancer du côlon (colorectal) : symptômes, espérance de vie, causes, traitements. Le cancer colorectal est l’un des cancers les plus fréquents. Son pronostic, qui peut être sombre, s’est nettement amélioré grâce au dépistage organisé qui permet de diagnostiquer de très petites tumeurs ou des lésions précancéreuses, comme des polypes. Une nouvelle étude a démontré que la perte de poids pouvait réduire les risques de développer la maladie.

Table des matières

Cancer du côlon (colorectal) : symptômes, espérance de vie, causes, traitements

cancer du côlon 2
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Le cancer colorectal est un cancer qui se développe lentement, au niveau de la paroi interne du côlon ou du rectum. Certaines mauvaises habitudes de vie peuvent contribuer au développement d’un cancer colorectal. Il s’agit : du tabagisme ; d’une surconsommation…

S’il est volontiers regroupé avec le cancer du rectum sous le nom de cancer colorectal, c’est parce qu’il s’agit de tumeurs très semblables, localisées dans les mêmes zones.

Qu’est-ce que le cancer colorectal ?

cancer du côlon 1
cancer du côlon 1

Le cancer colorectal est un cancer qui se développe lentement, au niveau de la paroi interne du côlon ou du rectum. Les tumeurs sont souvent précédées de lésions précancéreuses, les polypes, qui sont de petites excroissances situées au niveau de la muqueuse colique ou rectale.

Les polypes sont souvent dépistés et traités suffisamment tôt, permettant ainsi de faire baisser l’incidence du cancer colorectal.

Lorsque le cancer colorectal est à un stade avancé, sa propagation vers les ganglions et les organes voisins, comme le foie, peut être rapide, d’où l’importance de participer au dépistage organisé.

Le stade (degré d’extension du cancer) du cancer colorectal est classé sur une échelle allant de 0 à 4.

  • Les stades 0, 1 et 2 sont les cancers localisés, limités au côlon : aucun ganglion n’est envahi et il n’y a pas de métastases.
  • ⇒ Les stades 3 et 4 sont plus invasifs.

Classification du cancer colorectal :

  • stade 0 : la tumeur est de petite taille, elle n’a pas évolué au-delà de la muqueuse ;
  • stade 1 : la tumeur a envahi les couches superficielles de la muqueuse colique ou rectale, sans atteinte des tissus avoisinants ;
  • stade 2 : la tumeur a traversé la paroi intestinale et envahi les organes voisins sans atteinte des ganglions lymphatiques ;
  • stade 3 : atteintes des ganglions proches de la région colorectale, sans atteinte d’autres organes ;
  • stade 4 : cancers métastatiques avec envahissement d’autres organes comme les poumons, le foie, les ovaires…

Photo : schéma du système digestif

schéma du système digestif
schéma du système digestif

Les chiffres du cancer colorectal

L’incidence du cancer colorectal est de 45 000 nouveaux cas par an, avec 18 000 décès annuels. C’est le deuxième cancer le plus meurtrier en France. Le dépistage organisé visant à atteindre les personnes de 50 à 74 ans sans symptômes permet de détecter le cancer colorectal à un stade très précoce et d’en diminuer le taux de mortalité.

Cependant, ce test de dépistage n’est pas suffisamment réalisé par la population, puisque seulement 33% des sujets invités à le réaliser l’ont fait.

Cancer colorectal : les personnes à risque

cancer du côlon ok
cancer du côlon ok

Les sujets les plus à risque de développer un cancer colorectal sont :

  • les personnes de plus de 50 ans ;
  • celles ayant des antécédents personnels ou familiaux de cancer colorectal ;
  • celles atteintes de maladies génétiques telles que le syndrome de Lynch ou de cancer colorectal héréditaire sans polypose (5 % des cas de cancer colorectal) ou de polypose familiale adénomateuse (environ 1 % des cas) ;
  • celles atteintes de maladies inflammatoires de l’intestin comme la maladie de Crohn ou la recto-colite hémorragique ;
  • celles atteintes de diabète de type 2 ;
  • et sans doute, celles souffrant de déficit en vitamine D (en cours d’étude).

Quels sont les facteurs de risque du cancer colorectal ?

Certaines mauvaises habitudes de vie peuvent contribuer au développement d’un cancer colorectal.

Il s’agit :

  • du tabagisme ;
  • d’une surconsommation d’alcool ;
  • du surpoids et de l’obésité ;
  • de la sédentarité ;
  • d’une consommation trop riche en viande rouge, charcuterie, grillades et trop faible en fruits et légumes ;
  • d’une consommation d’aliments et boissons transformées ;
  • la prise d’antibiotiques.

Cancer colorectal : la prise d’antibiotique peut augmenter les risques

La prise d’antibiotiques est susceptible d’augmenter le risque de développer un cancer du côlon dans les cinq à dix ans, selon une nouvelle étude portant sur plus de 40 000 cas de cancer en Suède.

Les chercheurs se sont basés sur des études antérieures qui laissent entendre que les antibiotiques peuvent provoquer des changements durables dans le microbiome intestinal.

Il se trouve que ces changements pourraient être liés à un risque accru de cancer du côlon.

Les personnes qui ont pris des antibiotiques pendant plus de six mois courent donc un risque de cancer plus élevé, selon l’étude publiée le 1er septembre 2021 dans le Journal of the National Cancer Institute.

Par rapport aux personnes qui n’avaient pris aucun antibiotique, ces personnes auraient 17% de chance supplémentaire de développer un cancer du côlon.

Cancer colorectal : les aliments transformés, riches en graisse, sel et additifs augmenteraient votre risque

Cancer du côlon (colorectal) symptômes, espérance de vie, causes, traitements
Cancer du côlon (colorectal) symptômes, espérance de vie, causes, traitements

La consommation d’aliments et de boissons ultra-transformés pourrait augmenter le risque de développer un cancer colorectal. C’est en tout cas la conclusion d’une vaste étude entreprise par l’Institut de Barcelone pour la Santé Globale (ISGlobal).

Les produits ultra-transformés – ceux qui subissent le plus de transformation – sont des formulations industrielles contenant plus de cinq ingrédients qui incluent généralement des substances supplémentaires, telles que le sucre, les graisses, le sel et les additifs. On retrouve les sodas, les plats préparés ou encore les viennoiseries industrielles.

L’étude, publiée dans Clinical Nutrition, a démontré que la consommation d’aliments et de boissons ultra-transformés était associée à une augmentation de 11% du risque de développer un cancer colorectal.

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Cette relation peut s’expliquer, en partie, « par la faible consommation de fibres, de fruits et de légumes, qui sont connus pour offrir une protection contre le cancer colorectal, chez les personnes qui consomment beaucoup d’aliments ultra-transformés, mais aussi par les additifs et autres substances à potentiel cancérigène généralement utilisées dans les produits alimentaires transformés », estime l’un des chercheurs.

Une correlation entre aliments ultra-transformés et cancer colorectal qui vient d’être confirmé. Selon une nouvelle étude publiée le 31 août 2022 dans le BMJ, les hommes qui en consomment régulièrement ont en effet 29 % plus de risques de développer la maladie.

“Nous avons commencé par penser que le cancer colorectal pourrait davantage être impacté par l’alimentation contrairement aux autres types de cancer”, explique Lu Wang, auteur principal de l’étude.

“Les aliments ultra-transformés sont riches en sucres ajoutés et pauvres en fibres, ce qui contribue à la prise de poids et à l’obésité, facteur de risque établi pour le cancer colorectal.”

“La transformation chimique des aliments peut aider à prolonger leur durée de conservation, mais ils s’avèrent moins sains que les alternatives non transformées”, indique Fang Fang Zhang, co-auteur de l’étude et épidémiologiste du cancer.

“Nous devons sensibiliser les consommateurs aux risques associés à la quantité d’aliments ultra-transformés consommés et rendre les options plus saines faciles d’accès.”

En revanche, l’étude fait apparaître une exception : les yaourts. “Nous avons trouvé une association inverse entre les produits laitiers ultra-transformés comme le yaourt et le risque de cancer colorectal chez les femmes”, révèle le co-auteur principal de l’étude Fang Fang Zhang.

“Les aliments comme le yaourt peuvent potentiellement contrecarrer les effets nocifs d’autres types d’aliments ultra-transformés chez les femmes.”

Cancer colorectal : votre taille peut être un facteur de risque

cancer du côlon 2
cancer du côlon 2

La taille joue-t-elle vraiment sur le risque de cancer ? Des chercheurs de Johns Hopkins Medicine ont étudié le rapport entre survenue d’un cancer colorectal et taille des patients.

Cette étude publiée dans la revue Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention permet d’en savoir plus sur les profils à risque d’apparition de polypes précancéreux du côlon.

Les scientifiques ont en effet mené une vaste étude pour savoir si la taille des personnes avait une influence sur l’apparition d’un cancer colorectal.

  • Résultat, être grand augmente bien les risques de développer un cancer colorectal. « Une taille plus élevée est un facteur de risque négligé et doit être prise en compte lors de l’évaluation et de la recommandation de patients pour un dépistage du cancer colorectal », assure Gerard Mullin, MD, professeur agrégé au Division de gastro-entérologie et d’hépatologie à Johns Hopkins Medicine.
  • « Une raison possible de ce lien est que la taille adulte est en corrélation avec la taille des organes du corps. Une prolifération plus active dans les organes des personnes plus grandes pourrait augmenter la possibilité de mutations conduisant à une transformation maligne », déclare Elinor Zhou, MD, l’un des auteurs de la publication.

Combien de temps dure le cancer colorectal ?

Plutôt que de durée, on parlera de pronostic pour le cancer du côlon (cf plus bas).

Le cancer colorectal est-il contagieux ?

Le cancer du côlon n’est pas contagieux.

Cancer colorectal : quels symptômes ?

Au début de son évolution, le cancer colorectal ne provoque pas de symptômes, d’où l’importance de se soumettre au dépistage.

Lorsqu’il est évolué les symptômes sont :

  • des troubles du transit, avec une alternance de diarrhées et de constipation ;
  • la présence de sang dans les selles ;
  • des gaz intestinaux fréquents, des crampes abdominales ;
  • la sensation d’avoir toujours envie d’aller à la selle ;
  • une grande fatigue ;
  • une perte de poids inexpliquée.

Sang dans les selles quelles sont les causes ?

  • Ma réponse de médecin généraliste : « la présence de sang rouge dans les selles est la plupart du temps liée à la présence d’hémorroïdes ou d’une fissure anale. Cependant, elle doit toujours inciter à consulter afin d’établir un diagnostic précis. »

Qui, quand consulter pour un cancer colorectal ?

Lorsque l’on constate la présence de sang dans les selles, ou des troubles persistants du transit intestinal, il est nécessaire de consulter son médecin traitant qui va procéder au premier bilan, à savoir un examen clinique complet et un bilan biologique, puis adresser le patient à un gastro-entérologue, qui va programmer la coloscopie.

Si le diagnostic de cancer colorectal est confirmé, le patient sera adressé dans un service de cancérologie.

Cancer colorectal : examens et analyses

Les examens complémentaires ont pour objectif d’établir un diagnostic de certitude, de réaliser le bilan d’extension du cancer colorectal et d’évaluer l’état général du patient, pour choisir un traitement efficace et bien toléré.

Ces examens sont :

  • la coloscopie : celle-ci est réalisée sous anesthésie générale. Une petite caméra est introduite dans le rectum et le côlon afin de visualiser la présence de polypes ou de tumeur. Les polypes peuvent être enlevés et biopsiés à l’occasion de cet acte. Une préparation est nécessaire avant la coloscopie afin que le côlon et le rectum soient bien vides de matières fécales, associant un régime sans résidus les jours précédant la coloscopie et la prise de laxatifs ;

Selon une récente étude publiée le 9 octobre dernier dans le New England Journal of Medicine, la coloscopie n’aiderait pas à réduire les décès du cancer colorectal.

Alors qu’il était communément admis que la coloscopie permettait d’éviter 9 cas de cancer colorectal sur 10, les auteurs de l’étude ont étudié 95 000 participants pendant plus de dix ans dans quatre pays européens et ont démontré l’inverse.

« Il n’y avait pas de diminution significative du taux de mortalité pour le groupe de dépistage, par rapport au groupe à qui il n’a pas été proposé de dépistage », concluent en effet les chercheurs.

Pour autant, il est important de souligner que le risque de développer un cancer colorectal était réduit de 18% dans le groupe ayant été dépisté via cet examen médical, par rapport à ceux qui n’avaient pas fait de coloscopie.

Ainsi la coloscopie reste recommandée car 1,2 % des volontaires de l’étude qui n’ont pas eu le dépistage par coloscopie ont développé un cancer colorectal après 10 ans, contre 0,98 % dans le groupe auquel le dépistage a été fait.

Cela reste un bénéficie pour détecter les cancers, même si le bénéfice sur la mortalité n’est pas celui que l’on pouvait s’imaginer.

  • Le coloscanner : celui-ci est réalisé lorsque la coloscopie n’est pas possible, soit parce que l’état du sujet ne la permet pas soit parce qu’il la refuse. La coloscopie reste l’examen de choix, car elle permet les biopsies et l’ablation des polypes.
  • le scanner thoraco-abdominal : réalisé dans le cadre du bilan d’extension aux organes voisins ;
  • le dosage des marqueurs tumoraux comme les ACE. Une augmentation du taux sérique de ce marqueur est en faveur d’un cancer colorectal, mais ce dosage n‘est pas spécifique ;
  • le bilan biologique complet, reflétant l’état général du patient ;
  • le bilan nutritionnel.

Le test FIT, pour identifier les personnes à risque

Une étude publiée le 19 janvier dans le British Journal of Cancer, menée sur 3 890 personnes âgées de 50 ans et plus, montre qu’un test simple et bon marché peut aider à identifier les personnes à risque de développer un cancer colorectal et faciliter un diagnostic précoce.

Il s’agit du test immunochimique fécal (FIT), qui coûte environ 4,5 € et peut détecter des traces de sang caché dans les selles. Pendant six mois, il a été administré à des patients qui présentaient des symptômes faiblement associés à un risque de cancer colorectal (maux d’estomac, perte de poids inexpliquée, anémie…).

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L’analyse a mis en évidence la présence de sang dans les selles de 618 participants, dont 43 ont reçu un diagnostic de cancer colorectal dans les douze mois. Dans le groupe testé négatif, seulement 8 personnes ont été diagnostiquées d’un cancer dans l’année qui a suivi.

Photo : adénocarcinome invasif, le type le plus fréquent de cancer colorectal.

adénocarcinome invasif, le type le plus fréquent de cancer colorectal
adénocarcinome invasif, le type le plus fréquent de cancer colorectal

Quels traitements pour le cancer colorectal ?

Le traitement du cancer colorectal peut utiliser plusieurs techniques. Le choix du traitement dépend de la taille de la tumeur, de son stade, de son extension, de l’âge et de l’état général du patient.

Le choix du traitement a lieu au cours de réunions de concertations pluridisciplinaires réunissant un chirurgien digestif, un cancérologue, un radiothérapeute et tout autre professionnel de santé dont l’expertise pourrait apporter un bénéfice au patient.

Le traitement est ensuite discuté avec le sujet.

Quand le cancer colorectal doit-il être opéré ?

cancer du côlon
cancer du côlon

La chirurgie est le traitement de choix, lorsqu’elle est possible. Elle peut constituer en une colectomie partielle ou totale en fonction de l’étendue du cancer.

En cas d’atteinte rectale, une colostomie est pratiquée, c’est-à-dire que le côlon est abouché directement à la peau de l’abdomen et les matières fécales sont évacuées dans une poche.

Parfois, le rétablissement de la continuité digestive est possible, quelques mois plus tard.

Chez les sujets à très haut risque de cancer colorectal, une colectomie totale préventive peut être réalisée, mais cela reste exceptionnel.

Nouveau protocole de chimiothérapie : une avancée salutaire ?

Un nouveau protocole de soin pour les personnes atteintes d’un cancer du rectum avancé a été récemment dévoilé par le Pr Thierry Conroy, oncologue spécialiste des cancers digestifs et directeur général de l’Institut de Cancérologie de Lorraine.

Publié dans le Lancet Oncology, il consiste à effectuer la moitié de la chimiothérapie avant l’opération et l’autre moitié après. Tandis que, d’ordinaire, toute la phase de chimiothérapie se déroule après l’intervention chirurgicale.

En outre, 4 agents anticancéreux sont administrés pour la chimiothérapie préopératoire, au lieu de 3. Cela a pour effet d’améliorer la survie des patients sans rechute de 31 % et de diminuer de 36 % le risque de survenue de métastases. Avec ce nouveau protocole, les patients tolèrent mieux la chimiothérapie postopératoire.

Cancer du côlon : quand la radiothérapie est-elle prescrite ?

La radiothérapie peut être utilisée dans le traitement du cancer colorectal, en complément de la chirurgie pour limiter le risque de récidives, mais elle ne constitue pas le traitement de choix de ce type de cancer.

Ses effets secondaires sont des diarrhées, des saignements rectaux, de la fatigue, une perte d’appétit et des nausées.

La chimiothérapie peut-elle être utilisée contre le cancer colorectal ?

cancer du côlon 2
cancer du côlon 2

La chimiothérapie peut être utilisée dans le traitement du cancer colorectal, avant la chirurgie pour réduire la taille de la tumeur, après la chirurgie pour limiter le risque de récidive ou lorsque la chirurgie est impossible.

Elle est effectuée généralement par voie intraveineuse, par cycles, sur plusieurs semaines. Ses effets secondaires sont fréquents : fatigue, chute des cheveux, nausées, vomissements, infections à répétition…

Y a-t-il des thérapies ciblées contre le cancer du côlon ?

Les thérapies ciblées sont des traitements récents, très prometteurs, qui sont destinés à empêcher la croissance la tumeur.

En cas de cancer colorectal, le bevacizumab est employé pour empêcher la croissance des vaisseaux sanguins irrigants la tumeur.

Ces traitements sont intéressants en cas de cancers métastatiques et leurs effets secondaires sont moins lourds que ceux liés à la chimiothérapie.

Cancer du côlon : quelles sont les suites des traitements ?

À la suite d’un traitement d’un cancer colorectal, le suivi doit être rapproché et régulier pour surveiller l’apparition de récidive, l’état général et l’état nutritionnel du sujet.

Les consultations de surveillance sont l’occasion de signaler au médecin les éventuels signes anormaux : douleur abdominale, saignement, modification du transit, persistance des faux besoins ou d’urgence d’aller à la selle.

Si un dosage du marqueur tumoral ACE avait été réalisé avant le traitement, il est conseillé de le répéter pour voir sa diminution.

S’il augmente, il est alors nécessaire de renouveler le bilan à la recherche d’une récidive. De même, un scanner ou une IRM de contrôle pourra être programmé.

Les consultations de suivi sont prévues tous les 3 à 6 mois pendant un minimum de 5 ans.

Les sujets porteurs d’une colostomie peuvent bénéficier d’un soutien psychologique et d’une éducation thérapeutique. Les nouveaux systèmes de colostomie et les consultations de stomathérapie permettent au patient de mieux vivre avec sa colostomie.

Aucune activité n’est interdite, tous les sports peuvent être pratiqués. Il est déconseillé de consommer des aliments qui fermentent et des boissons gazeuses. La reprise de l’alimentation, après une chirurgie de cancer du côlon, doit être progressive et une bonne hydratation doit être assurée en permanence.

Le pronostic du cancer colorectal

Le cancer colorectal est le deuxième cancer le plus meurtrier. Plus il est détecté tôt, plus les chances de guérison sont grandes et augmentent l’espérance de vie.

C’est pourquoi les campagnes de dépistage chez les sujets de plus de 50 ans, lorsqu’elles sont suivies, permettent de guérir 9 cas sur 10, avec un test simple.

La prévention du cancer colorectal

cancer du côlon 1
cancer du côlon 1

Dépistage du côlon : comment en bénéficier ?

La meilleure prévention contre le cancer colorectal est le dépistage.

Un dépistage organisé est instauré en France pour les personnes âgées de 50 à 74 ans, hommes et femmes. Ces sujets reçoivent une invitation à participer au test.

Ils se rendent chez leur médecin traitant qui leur fournit les plaquettes d’hémoccult et leur donne les explications nécessaires. Les sujets doivent déposer un échantillon de selles sur un carton qui est ensuite envoyé au laboratoire.

  • Si le résultat est négatif, c’est-à-dire qu’aucune trace de sang n’est détectée dans les selles, le test devra être renouvelé deux ans plus tard.
  • Si du sang est détecté dans les selles, le patient médecin traitant et le patient reçoivent un courrier les incitant à faire pratiquer une coloscopie. De nombreux polypes et tumeurs coliques de petite taille ont pu être ainsi dépistées et traitées avant qu’elles n’arrivent au stade de cancer invasif.

Ce dépistage ne concerne pas les sujets ayant un suivi par coloscopie en raison d’antécédents familiaux de cancer colique.

Malheureusement ce dépistage n’a pas encore atteint les résultats escomptés car encore trop de sujets s’y soumettent.

Si 60 % des gens âgés de 50 ans à 74 ans passaient un tel test tous les 2 ans, on estime que le nombre de décès causés par le cancer colorectal pourrait être réduit de 18 %.

Photo : cartonnettes et flacon utilisés pour le test HémOccult

cartonnettes et flacon utilisés pour le test HémOccult
cartonnettes et flacon utilisés pour le test HémOccult

Quels sont vraiment les bénéfices du dépistage du cancer colorectal ?

La réponse du Dr Beguier, radiothérapeute

« Le cancer colorectal peut avoir un pronostic très sombre mais il bénéficie de campagnes de dépistage organisées qui permettent de réduire considérablement la mortalité, lorsqu’elles sont suivies. »

Comment prévenir le cancer du côlon au quotidien ?

Les mesures préventives de base pour lutter contre le cancer colorectal sont :

  • éviter le tabagisme ;
  • avoir une activité physique régulière ;
  • conserver un poids stable avec un IMC correct;
  • limiter la consommation d’alcool ;
  • manger suffisamment de fruit, de légumes et de céréales à grains entiers ;
  • assurer un bon taux de vitamine D, avec d’éventuelles supplémentations en hiver.

Prendre de l’aspirine chaque jour réduit les risques de cancer colorectal

Depuis une vingtaine d’années, la communauté scientifique étudie les potentiels effets préventifs de l’aspirine face au cancer, notamment celui du côlon.

D’après une récente étude, publiée au sein de la revue The Lancet, une dose régulière d’aspirine pourrait réduire le risque de cancer héréditaire du côlon.

Plus précisément, deux aspirines par jour, prises pendant deux ans et demi, réduiraient de moitié le taux de cancer du côlon, selon les scientifiques de l’étude.

Pour mener à bien cet essai, les experts des universités de Newcastle et de Leeds, au Royaume-Uni, ont regroupé des données de participants adultes, atteints du syndrome de Lynch.

En effet, « les personnes ayant une prédisposition génétique au cancer du côlon pourraient nous aider à comprendre comment l’aspirine peut vraiment réduire le risque de cancer », a déclaré l’un des auteurs de l’étude.

À titre de précision, information, les personnes atteintes du syndrome de Lynch sont considérées « à risque » face au cancer en raison du défaut génétique que présente leur ADN.

C’est la métabolisation de l’aspirine qui aurait un effet protecteur

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Une autre étude, publiée dans la revue Molecules, explique pourquoi la prise d’aspirine aurait cet effet protecteur. La réponse semble résider dans les composés produits lorsque le corps décompose ou métabolise ce médicament.

Seuls 40 à 50 % de l’aspirine sont absorbés dans la circulation sanguine, explique le Pr Jayarama Gunaje, du Département des sciences pharmaceutiques du SDSU.

Par conséquent, des quantités substantielles d’aspirine atteignent les intestins, où l’hôte et les enzymes bactériennes dégradent les composés. Ce processus se traduit par des acides phénoliques plus simples, qui peuvent contribuer à la prévention du cancer colorectal.

Les flavonoïdes des fruits et légumes protègent contre le cancer colorectal

Ces mêmes travaux ont également montré qu’une alimentation riche en fruits et légumes contribue, elle aussi, à prévenir le cancer du côlon. Le processus en cause est le même : c’est la métabolisation des flavonoïdes qu’ils contiennent qui entraîne cet effet.

Les plantes peuvent, en effet, produire les mêmes métabolites que l’aspirine lorsqu’elle se dégrade. « Les fruits et légumes sont chargés de HBAs libres, qui agissent comme antioxydants et aident également les plantes à combattre les infections », précise le Pr Gunaje.

L’identification des métabolites et des bactéries intestinales responsables de la dégradation de l’aspirine et des flavonoïdes pourra aider les scientifiques à développer des probiotiques et, éventuellement, des compléments alimentaires, qui participeront à la prévention du cancer colorectal.

Perdre du poids pour réduire les risques d’adénome colorectal

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Une nouvelle étude, parue dans la revue scientifique JNCI Cancer Spectrum en février 2022, montre que les personnes en surpoids et obèses qui perdent du poids réduisent leurs risques de développer un adénome colorectal. Il s’agit d’un type de polype qui peut se transformer en cancer du côlon

Pour leurs travaux, les scientifiques ont utilisé les données d’une recherche ayant suivi 154 942 personnes de 55 à 74 ans qui ont effectué des dépistages du cancer colorectal entre 1993 et 2001. Ils ont étudié les dossiers des individus ayant fait un test au départ et à nouveau 3 ou 5 ans plus tard.

L’équipe a découvert que, par rapport à un poids stable, la perte de kilos à l’âge adulte (définie comme une perte supérieure ou égale à 500 grammes sur 5 ans) était associée à une réduction de 46 % du risque d’adénome colorectal. Cela était particulièrement vrai chez les adultes qui étaient initialement en surpoids ou obèses.

Les individus qui au contraire avaient grossi (une prise de poids supérieure à 3 kilos sur 5 ans) ont vu leurs risques grimper.

« Nos résultats suggèrent qu’éviter de prendre du poids à l’âge adulte peut aider à réduire le risque de développer une tumeur précancéreuse, appelée adénome colorectal, ce qui peut à son tour réduire le risque de développer un cancer colorectal », a expliqué l’auteure principale de l’étude, Kathryn Hughes Barry de l’école de médecine de l’Université du Maryland.

Sites d’information et associations

Des sites sur le cancer du côlon et son dépistage sont disponibles sur internet.

Il s’agit :

  • du site de l’Association pour la Prévention, le traitement de l’Étude des Polyposes Familiales ;
  • du site de l’Association HNPPC : www.hnpcc.france.free.fr ;
  • du site guerir.org ;
  • du site de la Ligue contre le cancer: www.ligue-cancer.asso.fr.

Par Kafunel Avec Medisite

Sources
  • https://www.ameli.fr/loire-atlantique/assure/sante/themes/cancer-colorectal
  • https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2018/cancer-colorectal-18-000-deces-par-an
  • https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2013-07/referentieleps_format2clic_kc_colon-vfinale_2013-07-24_16-05-56_103.pdf
  • http://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Se-faire-depister/Depistage-du-cancer-colorectal/Le-test-immunologique-en-images
  • https://www.news-medical.net/news/20200707/Aspirin-and-flavonoids-in-fruits-and-vegetables-could-help-prevent-colorectal-cancer.aspx
  • https://www.news-medical.net/news/20210119/FIT-test-can-help-identify-people-with-higher-risk-of-colorectal-cancer.aspx
  • https://www.thelancet.com/journals/lanonc/article/PIIS1470-2045(21)00079-6/fulltext
  • https://www.clinicalnutritionjournal.com/article/S0261-5614(21)00121-7/fulltext

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