L’Élection présidentielle reportée au 15 décembre 2024. Le report de l’élection présidentielle, initialement prévue pour le 25 février 2024, a été entériné par l’Assemblée nationale ce lundi, lors d’une séance plénière houleuse. Le projet de loi constitutionnelle n° 04 / 2024, porté par la majorité présidentielle, a été adopté à 104 voix pour, après l’évacuation forcée des députés de l’opposition par les forces de l’ordre.
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Élection présidentielle reportée au 15 décembre 2024
La nouvelle est tombée ce soir du lundi 5 février 2024 : l’élection présidentielle, qui devait avoir lieu le 25 février 2024, est reportée au 15 décembre de la même année. Cette décision, prise par l’Assemblée nationale à la majorité des députés de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY) et du parti Wallu, a suscité de vives réactions dans le paysage politique sénégalais.
Le projet de loi constitutionnelle n° 04 / 2024, qui modifie l’article 31 de la Constitution de la République du Sénégal, a été voté à 104 voix pour, zéro contre et zéro abstention, après une séance houleuse au Parlement.
Les arguments du report
Selon les partisans du report, cette mesure vise à garantir la sécurité et la nécessité de réformer le système électoral, notamment le fichier électoral, le parrainage et le mode de scrutin, pour assurer la transparence et la crédibilité du processus.
Les partisans du président sortant, Macky Sall, et ceux du leader de Wallu, Parti Démocratique Sénégalais (PDS), ont salué le report de l’élection comme une mesure nécessaire pour garantir la stabilité du pays et la sécurité des électeurs.
Ils affirment enfin que le report permettra de donner plus de temps aux candidats pour préparer leurs programmes et leurs campagnes, et aux électeurs pour faire leur choix en toute connaissance de cause.
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Les députés de l’opposition radicale ont été expulsés de l’hémicycle par les forces de l’ordre, après avoir tenté d’empêcher le vote en lançant des projectiles et en arrachant des micros.
Ils estiment que le report de l’élection est une manÅ“uvre pour affaiblir l’opposition et favoriser le candidat de Wallu, qui aurait passé un accord avec le président Sall. Ils réclament le respect du verdict des urnes et la tenue de l’élection présidentielle le 25 février, comme prévu.
Les critiques du report
En face, les opposants au report dénoncent une manÅ“uvre du pouvoir en place pour se maintenir au pouvoir et empêcher l’alternance démocratique.
Ils estiment que le report viole la Constitution, qui fixe le mandat présidentiel à cinq ans renouvelable une fois, et que le peuple sénégalais a le droit de choisir son président à la date prévue.
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Ils accusent également le pouvoir de profiter de la pandémie pour restreindre les libertés publiques et museler l’opposition, en invoquant l’état d’urgence sanitaire. Ils réclament le respect du calendrier électoral et appellent à la mobilisation populaire pour faire barrage au report.
Les opposants au report de l’élection ont appelé à la mobilisation populaire pour faire respecter le calendrier électoral initial. Ils accusent le pouvoir de vouloir se maintenir en place par la force et de violer la Constitution.
Les conséquences du report
Le report de l’élection présidentielle a des conséquences importantes sur le plan politique, institutionnel et social. Sur le plan politique, il prolonge le suspense sur les candidatures potentielles, notamment celle du président sortant Macky Sall, qui n’a pas encore clarifié ses intentions. Il renforce aussi les tensions entre la majorité et l’opposition, qui risquent de s’exacerber à l’approche du scrutin.
Sur le plan institutionnel, il pose la question de la légitimité du président en exercice, qui devra assurer l’intérim au-delà de son mandat constitutionnel. Il soulève aussi des interrogations sur le rôle du Conseil constitutionnel, qui devra valider ou non le report et les candidatures.
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Sur le plan social, il crée un climat d’incertitude et d’inquiétude chez les citoyens, qui attendent des élections apaisées et transparentes. Il augmente aussi les risques de contestation sociale et de violences électorales, qui pourraient compromettre la stabilité du pays.