Pour contenir les ingérences étrangères lors de la prochaine élection présidentielle américaine en 2020, Facebook a annoncé un renforcement des contrôles sur les publicités politiques. Objectif : limiter les ingérences étrangères dans la vie politique des États-Unis, en particulier celles qui viendraient de la Russie.

Lors de la campagne américaine de 2016, des milliers de fausses publicités avaient été achetées sur Facebook par des entités russes proches du Kremlin pour influencer les électeurs en faveur de Donald Trump. Un scandale qui, depuis plus de deux ans, n’en finit plus d’entacher l’image du réseau social.

« Les gens doivent savoir qui cherche à influencer leur vote », écrit Facebook dans son dernier communiqué. Et pour ce faire, la firme promet de mieux authentifier les annonceurs politiques sur sa plateforme. Il s’agit tout simplement de vérifier qui paye pour diffuser des messages, et surtout depuis quel pays.

Un numéro fiscal, la balle de Facebook

À partir de mi-septembre, ces clients devront fournir une pièce d’identité confirmant leur nationalité, et surtout leur localisation, avec une adresse aux États-Unis, un numéro fiscal, mais aussi un numéro d’identification de la Commission électorale fédérale. Tout cela sous peine de suspension du message d’ici mi-octobre.

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Cela peut paraitre évident, mais en 2016, ces contrôles basiques n’existaient pas. Les premières vérifications sont apparues en 2018. Facebook promet plus de transparence aussi : chaque publicité politique portera une mention « payée par », pour savoir quelle personnalité, parti, institution ou entreprise l’a financée.

L’objectif est de faire barrage aux ingérences étrangères, en particulier de la Russie. Car selon la justice américaine, ces ingérences russes mises en évidence en 2016 se poursuivent actuellement. En juillet, lors de son audition devant le Congrès, l’ex-procureur spécial Robert Mueller l’a d’ailleurs dit très clairement.

Une enquête et son fameux rapport

Les ingérences russes « continuent en ce moment, à l’heure même où nous siégeons », a-t-il dit devant les parlementaires américains du Congrès. Et Robert Mueller en sait quelque chose, puisque c’est son enquête et son fameux rapport qui ont permis de mettre en lumière ces tentatives d’ingérence.

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En 2016, ces interférences que M. Mueller qualifie de « systématiques et de grande ampleur » se sont en grande partie déployées sur Facebook, à travers notamment des milliers de fausses publicités achetées parfois en roubles, entre 2015 et 2017, par l’organisme russe Internet Research Agency. Basé à Saint-Pétersbourg, il s’agit en fait d’un satellite des services de renseignement russes.

Avec ses données personnelles, Facebook avait ainsi permis aux Russes de cibler en particulier l’électorat conservateur en se faisant passer pour des Américains hostiles à la candidate démocrate Hillary Clinton.

Résultat : au moment de voter en 2016, selon Facebook, 126 millions d’Américains avaient vu au moins une de ces fausses publicités payées par de vrais agents russes.

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