L’huile de palme a mauvaise presse du fait de ses graisses saturées. Pose-t-elle vraiment des problèmes de santé ?

L’huile de palme, ou encore graisse de palme (solide à température ambiante) est une matière grasse extraite des fruits du palmier à huile. Sa (sur)production est accusée de provoquer une déforestation catastrophique, notamment en Indonésie, tandis que sa consommation pourrait conduire à de multiples problèmes de santé (maladies cardiovasculaires, maladie d’Alzheimer, cancer du sein, etc.).

La consommation journalière moyenne d’huile de palme des Français est estimée entre 3 et 4 g sur les 60 à 80 g consommés chaque jour par les Français. L’huile de palme représente donc 4 à 7% des acides gras que nous consommons chaque jour. Environ 98% de cette consommation se fait via des produits industriels tels que les chips, les viennoiseries, les gâteaux, etc. Cela signifie que les personnes qui consomment pas ou peu ce type de produits avalent très peu d’huile de palme.

La composition de l’huile de palme

L’huile de palme contient environ 50% d’acides gras saturés contre 7% pour l’huile de colza et 10% pour l’huile de tournesol.

Ces acides gras saturés sont :

  • L’acide palmitique (environ 44%), avec 16 atomes de carbone
  • L’acide stéarique (4 à 5%), avec 18 atomes de carbone
  • L’acide myristique (environ 1%), avec 14 atomes de carbone

Parmi les autres acides gras : l’acide oléique (36 à 38%), qui est celui qu’on trouve majoritairement dans l’huile d’olive, et l’acide linoléique (autour de 10%), un oméga-6 qu’on rencontre surtout dans les huiles tournesol et de maïs.

L’huile de palme contient donc surtout des acides gras saturés à longues chaînes, ceux qui sont soupçonnés de favoriser le risque cardiovasculaire.

Par comparaison, le beurre renferme également 55% d’acides gras saturés mais ce sont des acides gras saturés à courtes chaînes, considérés par certains chercheurs comme moins problématiques.

LaNutrition.fr, dans le livre La Meilleure Façon de manger, conseille de limiter les graisses saturées à 10 à 12% des calories totales, les graisses mono-insaturées représentant 14 à 20% et les polyinsaturées 4 à 7%.

Pourquoi l’huile de palme est prisée des industriels

Sa richesse en acides gras saturés lui confère du moelleux, mais aussi plus de croustillant et une bonne résistance à la chaleur et à l’oxydation. Voilà pourquoi on la trouve dans de nombreux produits, d’autant que les industriels l’achètent à des prix bas. Mais la production d’huile de palme pèse sur l’environnement, en dépit des mesures prises par certains industriels.

huile de palme et sante
huile de palme et sante

Lire : Huile de palme : tous les industriels ne jouent pas le jeu.

L’huile de palme et la santé

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Même si les graisses saturées, notamment à longues chaînes comme l’acide palmitique, ont mauvaise presse, il s’agit d’une question très complexe.

Une méta-analyse de 51 essais randomisés conclut que remplacer les huiles classiques par l’huile de palme n’induit pas de différence significative sur les marqueurs de la santé cardiovasculaire.

Une autre méta-analyse plus récente conclut que l’huile de palme ne pose pas de problèmes sur la santé cardiovasculaire dans le cadre d’une alimentation saine.

La difficulté vient aussi du fait que le corps sait fabriquer de l’acide palmitique à partir des glucides. Donc remplacer l’huile de palme par des glucides, en particulier à index glycémique élevé ne semble pas très judicieux.

L’avis de LaNutrition.fr

L’huile de palme, lorsqu’elle est consommée en quantité faible, ne semble pas présenter de risque majeur pour la santé. Des doses modérées à élevées pourraient être problématiques, sans qu’il soit possible d’être catégorique.

production de l'huile de palme
production de l’huile de palme

En revanche, si on consomme de l’huile de palme (figurant souvent sous l’appellation cachée “huile végétale”), c’est qu’on achète des aliments ultratransformés (AUT) qui sont eux, probablement responsables de maladies chroniques surtout lorsqu’on en mange régulièrement (si vous mangez occasionnellement des aliments industriels, vous devriez opter pour ceux contenant le moins d’ingrédients possible avec une composition proche d’une recette maison).

Lire : Anthony Fardet : « Les faux aliments, première cause de décès dans les pays occidentaux. »

Vous pouvez aussi contribuer à réduire le risque de déforestation en consommant des aliments transformés qui font appel à d’autres matières grasses comme le beurre.

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