Kyste est notre sujet santé de ce jour. Visibles ou non à l’œil nu selon leur localisation, les kystes sont le plus souvent bénins, mais ils doivent toujours faire l’objet d’une surveillance. Quels sont les différents types de kyste ? Comment les reconnaître ? Quel traitement ? Les réponses du Dr Hervé van Landuyt, dermatologue.
Table des matières
Kyste : les différents types ? Et quand s’inquiéter
Un kyste est une tumeur le plus souvent bénigne, une poche close, remplie de liquide, d’air ou de solide, qui se développe anormalement dans une partie du corps.
Qu’est-ce qu’un kyste ?
« A l’état non inflammatoire, il est parfaitement isolé des tissus qui l’entourent grâce à sa paroi, et c’est à sa rupture ou la fissuration que les symptômes peuvent s’aggraver », explique le Dr Van Landuyt.
La taille d’un kyste peut varier de quelques millimètres à plusieurs centimètres et sa croissance peut le rendre symptomatique.
Il existe plusieurs types de kystes différents en fonction de leur localisation dans le corps. Leur traitement dépendra du diagnostic effectué par le médecin après examen. Voici les principaux :
Les kystes cutanés
Ce sont tous les kystes de la peau, qui concernent le médecin dermatologue. Il y a quatre grands types de kystes cutanés : Les kystes épidermiques ou épidermoïdes, les kystes sébacées, les kystes trichilemmaux et les grains de milium.
Le kyste épidermique ou épidermoïde
« Formés à partir des cellules épidermiques, ce sont les kystes cutanés les plus fréquents », décrit le dermatologue.
Ils sont situés dans le derme, sous l’épiderme, sont bénins mais doivent néanmoins subir un examen par un dermatologue.
« Tout kyste cutané doit être enlevé sans trop attendre, au risque qu’il ne s’inflamme et nécessite une ablation chirurgicale en urgence, à un moment qui n’arrangera peut-être pas le patient », insiste le Dr Van Landuyt.
Un kyste cutané ne risque rien tant que la coque est intègre, mais dans certains cas il s’inflamme et l’enveloppe se détruit.
« Un kyste inflammé ne doit jamais être laissé à l’air libre, il doit être protégé par un pansement ou une compresse en attendant la consultation » précise le dermatologue.
Le kyste sébacé
Il ressemble en tous points au kyste épidermique et en a la même origine cellulaire, mais les deux diffèrent en fonction de la zone du poil à laquelle ils se développent et de leur structure. C’est le médecin anatomopathologiste qui pourra les différencier.
Les kystes sébacées sont plus rares que les épidermiques mais leur évolution, leurs causes et leur traitement sont les mêmes.
Le kyste trichilemmal
Aussi appelée loupe du cuir chevelu ou encore kyste pilaire, le kyste trichilemmal est un kyste dermique qui se développe aux dépends du follicule pileux, et dont la localisation est la plus souvent le cuir chevelu. Il existe souvent un terrain familial et leur transmission est autosomique dominante.
Le grain de milium
C’est le plus petit kyste cutané qui existe. « Le grain de milium est une micro perle de sueur bloquée sous la peau », explique le Dr Van Landuyt.
« Il se retire en cabinet dermato, en incisant la peau et évacuant le liquide ». Une des causes les plus fréquentes est la brûlure provoquée par une exposition abusive aux rayons UV.
Leurs causes
Les kystes cutanés sont largement favorisés par une mauvaise hygiène de vie. « Une alimentation trop riche en sucres, en graisses et en hydrates de carbone et le tabac favorisent considérablement l’apparition de kystes cutanés », alerte le dermatologue.
L’abus d’exposition au soleil est un autre facteur de risque, puisque les UV en excès ont tendance à épaissir le derme et à favoriser l’apparition de kystes.
Leur traitement
Le traitement de ces différents kystes cutanés est toujours chirurgical, que le kyste soit de très petite taille et puisse être enlevé en cabinet, ou qu’il soit plus gros, nécessitant une intervention chirurgicale avec anesthésie.
Si le kyste est inflammé, le médecin proposera éventuellement en parallèle un traitement antibiotique.
Le kyste pilonidal
Également appelé sinus pilonidal, ce kyste est une maladie fréquente, qui a tendance à souvent récidiver.
Les signes cliniques du kyste pilonidal se caractérisent par la formation d’une petite cavité ou orifice situé au niveau du sillon inter-fessier ou du coccyx.
De prévalence plutôt faible, il touche deux fois plus souvent les hommes que les femmes, avec un âge moyen aux alentours de 20 ans.
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- Le kyste pilonidal est généralement asymptomatique et bénin en l’absence d’infection.
Dès les premiers signes d’infection – douleur, durcissement de la peau, présence de pus ou de sang, fièvre – il est recommandé de consulter un médecin.
Cause
Le plus souvent il s’agit d’un poil qui a pénétré au niveau des « fossettes » du sillon inter-fessier et continue de pousser en profondeur jusqu’à être coincé trop loin dans la peau qui réagit comme à l’invasion d’un corps étranger.
Il y a donc un gonflement et une inflammation souvent situé en haut du sillon inter-fessier. Parfois, cela dégonfle seul, mais l’inflammation peut aussi s’infecter, devenir douloureuse et finir en abcès.
Une forte pilosité, une surcharge pondérale et un manque d’hygiène peuvent en favoriser le développement.
Le traitement
Il consiste généralement en l’incision du kyste pour en drainer le pus, associée à une antibiothérapie. En cas de récidive, une intervention chirurgicale peut s’imposer.
Le kyste de Tarlov
Aussi connu sous le nom de kyste péri-neural, le kyste de tarlov est situé à la racine d’un nerf au niveau de la colonne vertébrale.
Il est constitué de liquide cérébro-spinal et est le plus souvent totalement asymptomatique et découvert à l’occasion d’une IRM de la moelle épinière ou du rachis.
Dans de rares cas, il provoque des symptômes : maux de dos, douleurs articulaires, incontinences urinaires, maux de têtes, troubles de la vue, difficultés à marcher. Le kyste de Tarlov est une affection assez rare, au diagnostic souvent retardé.
Cause
Son origine est mal connue, mais les causes traumatiques – liées à un choc – sont évoquées.
Traitement
Plusieurs traitements peuvent être proposés : un drainage du kyste, l’excision, l’aspiration ou encore la ponction du kyste, en fonction de sa localisation et de sa taille.
Le kyste synovial
Fréquent et le plus souvent bénin, le kyste synovial résulte généralement d’une usure mécanique lié à la répétition de gestes sollicitant les articulations ou les tendons.
Ces derniers, habituellement lubrifiés par une petite quantité de liquide synovial, se mettent à en secréter davantage, formant une petite boule : le kyste synovial.
Le plus souvent localisé sur la face dorsale du poignet, il peut aussi apparaître au niveau du genou, du coude, de la hanche, d’un doigt ou du pied. Il peut toucher les personnes de tout âge, et aussi bien les hommes que les femmes.
Causes et facteurs de risque
Le kyste synovial peut être idiopathique, c’est à dire sans cause connue, ou survenir à la suite d’un traumatisme ou de mouvements inhabituels et répétés.
Il est également plus fréquent chez les personnes au terrain arthrosique.
Traitement
Dans plus d’un tiers des cas, les kystes synoviaux régressent spontanément au bout de quelques mois.
En l’absence de douleurs ou de gênes, le médecin n’envisage pas de traitement, si ce n’est la mise au repos de l’articulation à l’aide d’une attelle.
En cas de douleurs ou de récidives, une ablation du kyste par intervention chirurgicale est envisagée. Elle se pratique alors en ambulatoire et sous anesthésie locale.
Le kyste ovarien
Les kystes ovariens sont relativement fréquents et le plus souvent bénins. Ils sont généralement asymptomatiques et découverts au cours d’une échographie de routine.
Ils peuvent être de deux types :
Les kystes fonctionnels
C’est le cas de près de 9 cas sur 10. Ils touchent les femmes jeunes, en âge de procréer. Dans la grande majorité des cas, ils régressent naturellement en 2 à 3 mois et sont toujours bénins.
Les symptômes quand il y en a, sont le plus souvent : des douleurs abdominales, une sensation de pesanteur dans le bas du ventre ou des épisodes de douleur brutale du côté d’un ovaire.
Tous ne nécessitent pas forcément une intervention chirurgicale, ils doivent être examinés pour en juger la nécessité. Si c’est le cas, l’intervention est le plus souvent réalisée par coelioscopie.
Les kyste organiques
Plus rares, ils ne régressent pas naturellement et doivent être enlevés afin d’éviter les complications. Bénins dans la grande majorité des cas, ils représentent un risque de cancer dans 5 % des cas environ.
Publié le 13/11/2020 à 14h09
Journaliste nutrition, santé, bien-être, food
en collaboration avec Dr Hervé VAN LANDUYT, dermatologue
Mis à jour le 10/06/2022 à 22h12
Sources
- Entretien avec Dr Hervé VAN LANDUYT, dermatologue.
- Le kyste pilonidal , Société Nationale Française de Colo-proctologie
- Traitement chirurgical des kystes de Tarlov sacrés, The Pan African Medical Journal , juin 2019
- Le kyste ovarien, Hôpital Lariboisière Fernand-Widal, AP-HP