Nianing (Mbour) : Le passé colonial rasé, le défi de la sauvegarde du baobab sacré

0
1

Nianing (Mbour) fut une localité attractive durant la colonisation. Elle disposait d’un comptoir commercial et d’un grand port de pêche. Tout n’est plus que souvenirs. Le baobab sacré, sépulture des griots, est le seul lieu historique qui résiste encore, il doit néanmoins être valorisé. Le passé colonial rasé, le défi de la sauvegarde du baobab sacré.

Nianing (Mbour) : Le passé colonial rasé, le défi de la sauvegarde du baobab sacré

Nianing peut compter sur son baobab sacré
Nianing peut compter sur son baobab sacré

Si jadis Nianing était connu pour son bon tabac en pays sérère, il est tombé, aujourd’hui, dans l’oubli. Tout ce qui porte l’histoire de cette puissante localité coloniale a disparu, ou plus honnêtement a été détruit.

Ce qui fût le comptoir commercial est aujourd’hui de larges domaines morcelés en terrains, attendant de trouver des acheteurs.

Ce qui reste du port de pêche est le débarquement actuel des pirogues. Un lieu sans artifice matérialisé par une petite plage.

Loin d’être un quai de pêche moderne à l’instar de celui de Mbour. Pourtant, Nianing est né avant la capitale départementale.

L’administration coloniale s’était établie à Nianing et les marchandises allant jusqu’au Mali transitaient par-là, narre Ibrahima Sène, chef de village de la localité depuis 2002. Il évoque aussi le chantier naval piloté par Langlois. Ces terres abritent désormais la mission des frères Sacré-Cœur, dont une église.

Nianing, originellement Nialeng…

Nianing (Mbour) Le passé colonial rasé, le défi de la sauvegarde du baobab sacré
Nianing (Mbour) Le passé colonial rasé, le défi de la sauvegarde du baobab sacré

Le nom du village des Djéguème viendrait d’un plat sérère appelé Nialeng. Selon Ibrahima Sène, qui assume la chefferie depuis 20 ans, « le colon avait trouvé des femmes préparant le Nialeng. Il demande le nom de la zone, la bonne dame croyait qu’il cherchait le nom du mets.

De cette incompréhension est née Nianing. Si elle n’avait pas prévalu, le village aurait un autre nom à ce jour ».

Les sérères Sine sont les premiers habitants de Nianing avant d’être remplacés par les sérères Djéguème. Cette renaissance de Nianing n’est pas chose évidente, une tragique histoire est derrière.

Ndiambalane (Toubab Dialaw ), la source laissée par Cheikh Omar Foutiyou Tall
Ndiambalane (Toubab Dialaw ), la source laissée par Cheikh Omar Foutiyou Tall

→A lire aussi

« Il y avait la maladie de la mouche Tsé-tsé qui avait décimé le village. Certains ont fui, d’autres se sont installés à Mbour et à Pointe Sarène.

C’était dans les années 1800. Kor Diokel, chef de village de Nianing, fut alors accusé d’avoir empoisonné les populations en mettant une potion dans l’unique puits du village qui se situe, aujourd’hui, à l’emplacement de l’actuelle église », détaille Ibrahima Sène.

Cette accusation portée par les colons à l’époque a causé l’exil de Kor Diokel en Gambie. Ce chef tenace devant le colon est revenu des années après. Ainsi, Nianing cessa d’exister. Ce village qui jouissait d’une forte popularité n’est plus que des terrains nus, sans vie…

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici