🛑 [ Edition Spéciale Kafunel ] – Présidentielle 2024 au Sénégal : le Conseil constitutionnel dit non au report et au décret de Macky Sall. C’est un coup de tonnerre dans le paysage politique sénégalais. Le Conseil constitutionnel, la plus haute juridiction en matière électorale, a rejeté jeudi la demande de report de la présidentielle du 25 février au 15 décembre, formulée par le président sortant Macky Sall. Ce dernier avait invoqué des raisons de sécurité et de transparence pour justifier sa décision, prise par décret le 3 février, sans consulter ni le Parlement ni l’opposition.
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Présidentielle 2024 au Sénégal : le Conseil constitutionnel dit non au report et au décret de Macky Sall
La Cour constitutionnelle a par ailleurs annulé le décret du président Sall qui, de facto, modifiait le calendrier électoral, trois semaines seulement avant l’échéance.
Le Conseil constitutionnel sénégalaise a invalidé jeudi le report de la présidentielle du 25 février au 15 décembre, à l’origine de l’une des plus graves crises traversées par le pays depuis des décennies, a-t-on appris auprès de l’institution.
Mais le Conseil constitutionnel a estimé que le décret présidentiel était contraire à la Constitution, qui fixe le mandat du chef de l’Etat à cinq ans renouvelable une fois, et à la loi électorale, qui prévoit que le scrutin doit avoir lieu le dernier dimanche du mois de février de l’année où expire le mandat du président en exercice.
La Cour constitutionnelle a par ailleurs annulé le décret du président Sall qui, de facto, modifiait le calendrier électoral, trois semaines seulement avant l’échéance.
Le report de la présidentielle sénégalaise annulé par le Conseil constitutionnel, le candidat de Macky Sall accusé de corruption
Le Conseil constitutionnel a également rejeté les accusations de corruption portées par le camp présidentiel contre deux de ses membres, qui auraient été soudoyés par Amadou Ba, le candidat de la coalition « Sénégal en marche ».
Selon le président Sall, ces deux juges auraient influencé la validation des candidatures de l’opposition, notamment celle de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, son principal rival.
Le Conseil constitutionnel a qualifié ces allégations de « graves et infondées » et a affirmé son indépendance et son impartialité.
La décision du Conseil constitutionnel est irrévocable et met fin à l’une des plus graves crises politiques que le Sénégal ait connues depuis son indépendance en 1960.
L’opposition, qui avait dénoncé un « coup d’Etat constitutionnel » et appelé à la résistance populaire, a salué le courage et la sagesse des juges.
Elle a également appelé ses militants à se mobiliser massivement pour battre Macky Sall au premier tour de la présidentielle, qui aura bien lieu le 25 février comme prévu initialement.
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Le président Sall, qui brigue un second mandat, n’a pas encore réagi officiellement à l’annonce du Conseil constitutionnel. Selon ses proches, il respectera la décision de la Cour et se prépare à affronter ses adversaires dans les urnes.
Il devra toutefois faire face à une forte contestation sociale et à une défiance croissante d’une partie de l’électorat, qui lui reproche sa gestion autoritaire du pouvoir, son bilan économique mitigé et son manque de dialogue avec les forces vives de la nation.
Édition Spéciale Kafunel : Le Conseil Constitutionnel du Sénégal invalide le report de la présidentielle 2024
Le Conseil constitutionnel avait déjà suscité la polémique en janvier, en invalidant les candidatures de deux opposants de poids : l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall et l’ancien ministre Karim Wade, tous deux condamnés pour des affaires de détournement de fonds publics. Ces décisions avaient été perçues comme une volonté du pouvoir d’éliminer ses principaux rivaux.
Le maintien de la date du 25 février ouvre donc une période d’incertitude et de tension dans le pays, qui se prépare à vivre une élection sous haute surveillance. Les observateurs craignent des violences et des fraudes, alors que le climat politique est déjà très tendu.
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La campagne électorale s’annonce donc très disputée, alors que les enjeux sont cruciaux pour l’avenir du Sénégal, considéré comme un modèle de démocratie en Afrique.
Les électeurs devront choisir entre un président sortant qui se présente comme un bâtisseur et un garant de la stabilité, et des opposants qui promettent le changement et la rupture avec un système jugé corrompu et inefficace.