L’irrédentisme casamançais et ses dégâts. Comme tous les villages de la Casamance, Sindone a payé un lourd tribut à la crise casamançaise, enregistrant des morts et des personnes victimes des mines. Certains quartiers de Sindone ont été désertés par leurs habitants qui sont allés chercher refuge aux abords de la Rn6 dans les quartiers tels que Ndambou et Tranquille. Face à une telle situation d’insécurité, l’école a été aussi transférée de Sindoné Centre aux Hlm.
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Sindone a payé un lourd tribut à la crise casamançaise
Village à l’élevage florissant, le vol de bétail a freiné son essor. « Les voleurs profitaient de la crise pour commettre leur forfait. Mais avec Caritas, on a connu un recul du vol dans le village », confie notre interlocuteur.
Arrosant un arbre, le chef de village de Sindone, René Jean Pierre Preira, la soixantaine, solide sur ses jambes et le teint noir, est aujourd’hui le patriarche.
Il a succédé à son défunt père. Il souligne que leur origine, c’est dans le Diassine à Sédhiou.
« Mon vrai nom de famille c’est Badjinka. C’est ici qu’on a changé de nom en portant celui de Pereira. C’est un lieu qui était habité par des Portugais qui y ont trouvé des Baynouks », confie-t-il.
Le sexagénaire raconte que Sindone a connu trois grandes attaques en 1993 qui avaient fait fuir tout le village. « C’était une année électorale. On a assisté à un sauve-qui-peut ce jour-là.
L’irrédentisme casamançais et ses dégâts
Quelques mois plus tard, une partie de la population est revenue. Elle pensait avoir retrouvé la quiétude.
Deux ans plus tard, en 1995, les irrédentistes reviennent et font une autre attaque musclée.
La dernière attaque remonte à 1998 où presque tous les jeunes ont fui sauf les vieux qui ont préféré rester et laisser tout entre les mains du Bon Dieu.
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Après ces attaques des irrédentistes, les habitants sont revenus en masse.
Le village qui ne comptait que deux quartiers, Ndambou et Tranquille, s’est retrouvé avec cinq nouveaux grands quartiers : Sindone Basse, Gohou, Hlm, Lagoua, Liberté et Santassou.
En effet, avec l’accalmie, d’autres habitants des villages environnants sont venus chercher refuge à Sindone à l’instar des familles de Diattacounda, de Goudomp, de Singhère, etc.
Précarité, manque d’infrastructures… les maux de Sindoné
Comme beaucoup de villages en Casamance, Sindone cherche à sortir de la précarité. Au niveau de l’électrification, il reste encore à faire.
Le village n’ayant bénéficié que de 16 lampadaires. L’eau potable est aussi un problème majeur.
Le village est alimenté par un forage mis en place par un partenaire dans le quartier de Santassou, Lagoua et Gohou.
« L’eau courante, nous l’avons avec le château d’eau de Baghagha et Agnack. Nous avons notre château d’eau qui n’est pas alimenté.
L’État et les grandes organisations doivent nous soutenir. Nous avons besoin de projets pour freiner l’exode rural et l’émigration irrégulière.
Il y a beaucoup de jeunes Manjaks qui sont allés à l’aventure », révèle le chef du village.
En culotte et tee-shirt tout mouillé, un seau à la main, le jeune Sékou Danfa revient du fleuve. Il alterne la pêche et le transport de moto Jakarta.
« Nous n’avons pas de boulot. Je me bats tous les jours pour survivre. Rien n’est facile dans cette zone. Aucune opportunité qui s’offre à nous.
Personne ne nous soutient. Nous sommes obligés de nous battre pour ne pas rester d’éternels désœuvrés », dit-il en haussant les épaules avant de poursuivre son chemin.
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Un autre homme, la quarantaine, exerçant la profession de maçon, estime que la vie n’est pas du tout rose dans leur village. Ils se battent pour satisfaire leurs besoins primaires.
Dans son bureau au poste de santé de Sindone, Mathieu Badiane, la soixantaine révolue, est un natif de ce village qu’il aime et connaît très bien pour y avoir vécu presque toute sa vie.
« Je suis né et j’ai grandi à Sindone. J’ai fait toute ma vie ici. Sindoné est l’un des plus vieux villages du département de Ziguinchor et du Sénégal qui a vu sa première école en 1837. Nos parents parlaient couramment le français », dit-il avec fierté.
Une école qui a formé les premiers cadres de la Casamance. Ici, malgré le temps qui passe, le créole demeure toujours la langue la plus parlée.
Le mandingue vient en deuxième position. Les Baynouks, qui étaient l’ethnie majoritaire, sont devenus minoritaires dans le village.