Covid-19. La course au vaccin. Une infirmière prépare une dose du vaccin russe «Sputnik-V» dans le cadre d’un essai dans une clinique de Moscou, le 17 septembre 2020.

Donald Trump l’a reconnu sur Twitter ce jeudi 8 octobre, un vaccin contre le coronavirus ne sera pas disponible avant l’élection américaine. Le président des États-Unis en avait pourtant fait un argument de campagne.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recense 193 candidats-vaccins en développement dans le monde. Parmi eux, dix sont en phase 3 des essais cliniques, et parmi eux quatre sont chinois. Le candidat russe « Sputnik-V » en est également à ce stade. La phase 3 est la dernière dans le développement d’un vaccin.

Les précédentes ont démontré une efficacité immunitaire et l’innocuité du produit ; il convient alors de tester le candidat sur plusieurs milliers de personnes afin de déterminer quel bénéfice réel apporte le vaccin à l’échelle d’une population. Ainsi, ce sont par exemple 2 000 Vénézuéliens qui ont été enrôlés pour constituer la cohorte de l’essai clinique du vaccin russe.

Covid-19 ouvre la course au vaccin

En temps normal, cette phase 3 dure entre trois et cinq ans. Pandémie oblige, ce délai est considérablement raccourci, et si le vaccin n’arrivera pas aussi vite sur les étals qu’espéré par Donald Trump, il est envisageable qu’il soit disponible d’ici la fin de l’année ou début 2021.

Il s’agirait assurément d’une bonne nouvelle, mais ces premiers vaccins ne constitueront cependant pas la panacée : même s’ils joueront leur rôle dans la lutte contre l’épidémie, ils ne seront pas les plus efficaces, notamment en raison de l’urgence dans laquelle ils ont été développés.

C’est pour cette raison qu’il y a autant de candidats, et la recherche ne s’arrêtera pas dès que l’un d’entre eux sera disponible. Il faudra alors l’améliorer, le rendre plus facile à administrer et à stocker.

Ainsi, par exemple, la plupart des vaccins actuellement en phase 3 nécessitent plusieurs doses, ce qui les rend mécaniquement plus chers. Certains doivent être conservés à des températures de -30 °C, entraînant ainsi une logistique qui n’est pas envisageable partout dans le monde. Il y a donc encore de nombreux défis à relever.

Bénéfices de l’immunité croisée

L’immunité croisée a été au centre de nombreuses discussions cet été. Le virus responsable du Covid-19 est le Sars-CoV-2, il fait partie de la famille des coronavirus dont certains membres sont confortablement installés dans nos populations. Ces derniers ne sont heureusement pas aussi dangereux que le Sars-CoV-2, mais quand on souffre d’un gros rhume, c’est en général un coronavirus qui se cache derrière.

Etant donné qu’ils font partie de la même famille, le Sars-CoV-2 partage certains traits avec ses cousins, que notre système immunitaire connaît bien. Il a donc été envisagé un temps qu’avoir été exposé aux autres coronavirus empêcherait d’attraper le Covid-19 : c’est ce qu’on appelle l’immunité croisée.

On sait cependant aujourd’hui que ce n’est malheureusement pas le cas. Des chercheurs de l’école de médecine de Boston apportent toutefois des précisions dans le Journal of Clinical Investigation. Ils montrent qu’avoir été en contact avec un autre coronavirus atténue la sévérité du Covid-19.

Les auteurs de l’étude ont en effet observé que les personnes malades du Covid-19 et ayant été récemment en contact avec un autre coronavirus, avaient moins de risque d’aller en réanimation, ou d’avoir besoin de ventilateurs ; moins de risques en somme de faire une forme grave. L’immunité croisée ne serait donc selon eux pas aussi efficace qu’espérée, mais pas inutile pour autant.

De l’utilité de tirer la chasse correctement

On ne s’attendait pas à lire dans revue Physics of Fluids un article sur la pandémie actuelle. Ce journal très sérieux nous apprend pourtant que le Covid-19 ne nous laisse tranquille nulle part :« Est-ce que les toilettes peuvent favoriser la transmission du virus ? : point de vue de la dynamique des fluides », titre le journal dans un de ses articles.

Le sujet prête à sourire, il est pourtant très sérieux. Les selles font en effet partie des moyens dont dispose le corps humain pour évacuer le coronavirus de l’organisme, et ce même après la disparition des signes cliniques. Les auteurs ont donc modélisé ce qui se passe quand on tire la chasse d’eau. Le résultat est glaçant : entre 40 % et 60 % des particules virales sont éjectées de la cuvette sous forme d’aérosol, jusqu’à un mètre de hauteur.

Les toilettes avaient déjà montré leur capacité à être vecteurs de maladies. Un épisode célèbre d’épidémiologie avait ainsi montré comment, à cause d’un problème de canalisation, ils avaient joué un rôle lors de l’apparition d’une chaîne de contamination dans un immeuble de Hong Kong lors de l’épidémie de SRAS en 2002. Il convient donc de manier ces engins avec précaution. De manière générale, rappelons-le, il faut toujours baisser la lunette avant de tirer la chasse : question d’hygiène.

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