Décryptage – Présidentielle 2024 : La DGE peut-elle organiser un scrutin fiable ? (Billet de M. Jean Bandiaky , Journaliste – Communicant)

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Décryptage Présidentielle 2024 ! La DGE peut-elle organiser un scrutin fiable ? À moins de six mois de l’élection présidentielle de 2024, la Direction générale des élections (DGE) est sous le feu des critiques. Mais qu’en est-il réellement ? La DGE peut-elle assurer un vote fiable et démocratique dans un contexte de crise sanitaire, sociale et politique ? Quels sont les enjeux et les risques liés à l’organisation du scrutin ? Quelles sont les mesures prises par la DGE pour renforcer la confiance des électeurs et des acteurs politiques ? C’est ce que nous allons tenter de décrypter dans ce billet.

Décryptage Présidentielle 2024 : La DGE peut-elle organiser un scrutin fiable ?

Décryptage Présidentielle 2024 : La DGE peut-elle organiser un scrutin fiable ?
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Certains candidats et partis politiques dénoncent des dysfonctionnements dans l’organisation du scrutin, notamment en ce qui concerne le vote par correspondance, le contrôle des listes électorales et la prévention des fraudes.

La DGE, qui est chargée de garantir la régularité, la transparence et la sincérité du processus électoral, se défend en affirmant qu’elle respecte scrupuleusement les règles et les normes en vigueur.

Le Sénégal est à moins de quatre mois de l’élection présidentielle de 2024 mais le feuilleton politico-judiciaire entre Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle, et la Direction générale des élections (Dge) est loin de connaitre son épilogue.

Décryptage Présidentielle 2024 La DGE peut-elle organiser un scrutin fiable 5
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Face au refus de cette dernière de remettre des fiches de parrainage au mandataire du leader de l’ex parti Pastef, la défense d’Ousmane Sonko a saisi la Commission électorale nationale autonome (Cena).

Malgré l’injonction de cet organe électorale à la DGE, lui demandant de réinscrire Ousmane Sonko sur les listes en vue de la présidentielle, les choses sont restées inchangées puisque la Direction générale des élections campe sur son rejet catégorique.

Le vote par correspondance, une solution controversée

Décryptage Présidentielle 2024 La DGE peut-elle organiser un scrutin fiable 6
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Face à la pandémie de Covid-19, qui continue de faire des ravages dans le monde entier, le gouvernement a décidé d’introduire le vote par correspondance pour l’élection présidentielle de 2024.

Cette modalité de vote, qui permet aux électeurs de recevoir et de renvoyer leur bulletin de vote par voie postale, vise à faciliter la participation électorale et à limiter les risques de contamination.

Le vote par correspondance est déjà pratiqué dans plusieurs pays, comme les États-Unis, la Suisse ou l’Allemagne, avec des résultats mitigés. Si certains y voient un moyen d’élargir le corps électoral et de renforcer la démocratie, d’autres y voient une source potentielle de fraudes et d’irrégularités.

La DGE, qui est chargée de mettre en œuvre le vote par correspondance, assure qu’elle a pris toutes les précautions nécessaires pour garantir la sécurité et la fiabilité du dispositif.

Elle affirme notamment qu’elle a mis en place un système d’identification des électeurs, un contrôle du respect du secret du vote, une vérification du nombre et de la validité des enveloppes reçues, ainsi qu’un dépouillement transparent et sous surveillance.

La DGE indique également qu’elle a formé et sensibilisé les agents électoraux, les postiers et les observateurs à cette nouvelle modalité de vote.

Décryptage Présidentielle 2024 La DGE peut-elle organiser un scrutin fiable 2
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Toutefois, ces mesures ne suffisent pas à rassurer certains candidats et partis politiques, qui craignent que le vote par correspondance ne favorise les manipulations et les tricheries.

Ils dénoncent notamment le risque que des électeurs soient influencés ou contraints par leur entourage ou par des tiers à voter d’une certaine manière, que des bulletins soient perdus ou volés lors du transport postal, que des enveloppes soient ouvertes ou falsifiées avant le dépouillement, ou encore que des votes multiples soient effectués par une même personne.

Certains vont même jusqu’à remettre en cause la légitimité du scrutin et à appeler au boycott du vote par correspondance.

Face à ces accusations, la DGE se dit sereine et confiante dans son travail. Elle rappelle que le vote par correspondance est encadré par la loi et qu’il fait l’objet d’un contrôle rigoureux à chaque étape du processus électoral.

Elle invite également les électeurs à faire preuve de civisme et de responsabilité en respectant les règles du vote par correspondance et en signalant toute anomalie ou tentative de fraude.

Elle souligne enfin que le vote par correspondance n’est qu’une option parmi d’autres et que les électeurs peuvent toujours choisir de voter en personne dans un bureau de vote ou par procuration.

Le contrôle des listes électorales, un défi majeur

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Un autre point sensible dans l’organisation du scrutin concerne le contrôle des listes électorales. Il s’agit de s’assurer que seules les personnes habilitées à voter puissent exercer leur droit de suffrage.

La DGE est responsable de la tenue et de la mise à jour des listes électorales, qui recensent les noms, les prénoms, les adresses et les numéros d’identification des électeurs.

Elle doit également veiller à ce que les listes électorales soient accessibles et consultables par les électeurs et les candidats, dans le respect de la protection des données personnelles.

La DGE affirme qu’elle dispose d’un système informatisé et sécurisé pour gérer les listes électorales, qui lui permet de vérifier l’identité et la situation électorale des électeurs, de procéder aux inscriptions et aux radiations, de corriger les erreurs et les doublons, et de transmettre les informations aux mairies, aux préfectures et aux commissions de contrôle.

La DGE assure également qu’elle effectue des contrôles réguliers et aléatoires sur les listes électorales, en collaboration avec les services de l’État et les organismes publics.

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Néanmoins, certains candidats et partis politiques contestent la fiabilité des listes électorales et pointent du doigt des anomalies et des incohérences. Ils évoquent notamment le cas de personnes décédées, déménagées ou naturalisées qui figurent encore sur les listes, ou au contraire le cas de personnes vivantes, résidentes ou françaises qui en sont absentes.

Ils s’inquiètent également du risque que des personnes votent plusieurs fois dans différents bureaux de vote ou sous une fausse identité. Ils réclament donc un audit indépendant et approfondi des listes électorales, ainsi qu’une révision complète du fichier électoral.

Face à ces revendications, la DGE se dit ouverte au dialogue et à la transparence. Elle reconnaît qu’il peut y avoir des imperfections dans les listes électorales, mais qu’elles sont marginales et sans incidence sur le résultat du scrutin.

Elle explique que les anomalies sont souvent dues à des retards ou des défaillances dans la transmission ou la saisie des données, ou à des changements de situation personnelle non signalés par les électeurs.

Elle précise également qu’elle dispose de moyens de détection et de correction des fraudes, tels que le répertoire électoral unique (REU), qui permet de croiser les informations entre les différentes listes électorales, ou le système d’empreintes digitales biométriques (SEDB), qui permet de vérifier l’identité des électeurs.

Elle invite enfin les électeurs à vérifier leur inscription sur les listes électorales et à signaler tout changement de situation personnelle.

La prévention des fraudes, une priorité absolue

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Un troisième aspect crucial dans l’organisation du scrutin concerne la prévention des fraudes. Il s’agit de garantir que le vote se déroule dans le respect de la loi et des principes démocratiques. La DGE est chargée de veiller au bon déroulement du vote, du dépouillement et de la proclamation des résultats.

Elle doit également assurer le respect du secret du vote, de l’égalité des chances entre les candidats, de la liberté d’expression et d’information des électeurs, ainsi que de l’ordre public et de la sécurité.

La DGE déclare qu’elle met tout en œuvre pour prévenir les fraudes et assurer la régularité du scrutin.

Elle affirme notamment qu’elle a élaboré un code électoral qui fixe les règles et les sanctions applicables en matière électorale, qu’elle a mis en place un dispositif de surveillance et de contrôle du vote, composé d’agents électoraux, d’observateurs nationaux et internationaux, de représentants des candidats et de forces de l’ordre, qu’elle a instauré un système d’enregistrement et de transmission sécurisé des résultats, basé sur des procès-verbaux signés et scannés, ainsi qu’un système d’archivage et de conservation des documents électoraux.

Toutefois, ces mesures ne sont pas suffisantes pour dissiper les soupçons et les doutes de certains candidats et partis politiques, qui dénoncent des fraudes et des irrégularités dans le vote, le dépouillement ou la proclamation des résultats.

Ils accusent notamment la DGE d’avoir favorisé ou entravé certains candidats ou certaines tendances politiques, d’avoir manipulé ou falsifié les résultats, d’avoir occulté ou minimisé les contestations.

Parmi ces difficultés, on peut citer :

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  • – Le problème du fichier électoral, qui n’a pas été révisé depuis 2019 et qui contient des anomalies, comme des doublons, des décès ou des radiations non signalés. La DGE doit procéder à une refonte complète du fichier, en tenant compte des nouvelles inscriptions, des changements d’adresse et des demandes de radiation. Elle doit également assurer la distribution des cartes d’électeur aux citoyens en âge de voter.
  • – Le problème du financement des partis politiques, qui n’est pas transparent et qui favorise les candidats les plus riches. La DGE doit veiller au respect des règles de financement des campagnes électorales, en limitant les dépenses autorisées, en contrôlant les sources de financement et en sanctionnant les irrégularités. Elle doit également garantir l’égalité d’accès aux médias publics et privés pour tous les candidats.
  • – Le problème de la sécurité du vote, qui est menacée par des risques de fraude, de violence ou d’intimidation. La DGE doit assurer la protection du matériel électoral, la formation des agents électoraux, le déploiement des observateurs nationaux et internationaux et la sécurisation du dépouillement et de la transmission des résultats. Elle doit également prévenir les conflits post-électoraux, en favorisant le dialogue entre les acteurs politiques et en respectant le verdict des urnes.

La Direction générale des élections (DGE) est l’organe chargé d’organiser les élections au Sénégal. Elle est composée de représentants de l’administration, des partis politiques, de la société civile et du pouvoir judiciaire.

Elle a pour mission de garantir la transparence, la régularité et la sincérité du scrutin. Mais peut-elle remplir cette mission dans le contexte actuel, marqué par des tensions politiques, des contestations sociales et des défis sanitaires ?

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La DGE a donc un rôle crucial à jouer pour organiser un scrutin fiable en 2024. Elle doit faire preuve d’indépendance, d’impartialité et de professionnalisme.

Elle doit aussi bénéficier du soutien des autorités publiques, des partenaires techniques et financiers, des médias et de la société civile. Elle doit enfin compter sur la participation active et responsable des électeurs, qui sont les premiers garants de la démocratie.

M. Jean Bandiaky , Journaliste – Communicant,
Entrepreneur et Promoteur du Numérique Africain
Enseignant Associé , Concepteur de Cours et Tuteur à l’Université Numérique Cheikh Hamidou Kane (UNVHK Ex UVS)
Chargé de Cours à ESTM, EC2LT
Tél : +221 77 541 82 31 (WhatsApp + Télégramme )
Email : [email protected]

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