Décryptage – Immigration irrégulière au Sénégal. Comment juguler ce mal qui décime la population depuis plus de 20 ans ? Plus de 200 candidats à l’émigration clandestine ont été interceptés par la marine nationale le 5 septembre dernier, tandis que plusieurs centaines continuent d’arriver aux Iles canaries. Face à cette situation dramatique, quelles sont les causes et les conséquences de l’immigration irrégulière ? Quelles sont les mesures prises par les autorités nationales et internationales pour lutter contre ce fléau ? Et quelles sont les alternatives possibles pour offrir des perspectives d’avenir aux jeunes africains ?
Table des matières
Immigration irrégulière : Comment juguler ce mal qui décime la population depuis plus de 20 ans?
L’immigration irrégulière est un phénomène qui touche de nombreux pays africains, notamment ceux du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 20 000 migrants sont morts en tentant de traverser la Méditerranée depuis 2014.
Les causes de l’immigration irrégulière sont multiples et complexes.
Elles relèvent à la fois de facteurs structurels, tels que la pauvreté, le chômage, le manque d’éducation, le changement climatique, les conflits armés, les violations des droits de l’homme, et de facteurs conjoncturels, tels que la crise sanitaire liée à la Covid-19, la fermeture des frontières, la réduction des opportunités de migration légale, l’influence des réseaux sociaux et des passeurs.
Ces facteurs poussent des milliers de jeunes africains à prendre des risques énormes pour rejoindre l’Europe ou d’autres régions du monde, en quête d’une vie meilleure.
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Les conséquences de l’immigration irrégulière sont dramatiques, tant pour les migrants que pour les pays d’origine et de destination.
Pour les migrants, l’immigration irrégulière implique de subir des conditions de voyage inhumaines, de faire face à la violence, à l’exploitation, à la traite des êtres humains, à la détention, au refoulement, à la discrimination, à l’exclusion sociale.
Pour les pays d’origine, l’immigration irrégulière entraîne une perte de capital humain, une fuite des cerveaux, une diminution des transferts de fonds, une fragilisation du tissu social et économique.
Pour les pays de destination, l’immigration irrégulière pose des défis en matière de gestion des flux migratoires, d’intégration sociale et culturelle, de cohésion sociale et de sécurité.
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Les mesures prises par les autorités nationales et internationales pour lutter contre l’immigration irrégulière sont diverses et variées.
Elles visent à la fois à prévenir et à réduire les départs irréguliers, à renforcer le contrôle et la surveillance des frontières, à démanteler les réseaux de passeurs et de trafiquants, à sauver et à protéger les migrants en détresse, à favoriser le retour volontaire et la réintégration des migrants dans leur pays d’origine, à promouvoir le dialogue et la coopération entre les pays d’origine, de transit et de destination.
Parmi ces mesures, on peut citer le Plan d’action conjoint UE-Afrique sur les migrations et la mobilité (2014), le Cadre de partenariat avec les pays tiers (2016), le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (2018), le Plan d’action régional conjoint CEDEAO-UE sur la lutte contre le trafic illicite de migrants et la traite des êtres humains (2018), ou encore le Mécanisme conjoint UE-OIM pour la protection et le retour volontaire assisté des migrants (2017).
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Les alternatives possibles pour offrir des perspectives d’avenir aux jeunes africains sont nombreuses et nécessitent une approche globale et intégrée.
Elles consistent à créer des opportunités économiques et sociales dans les pays d’origine, à renforcer le développement humain et durable, à améliorer la gouvernance et l’état de droit, à prévenir et à résoudre les conflits, à soutenir la résilience face au changement climatique, à faciliter la migration légale et circulaire, à valoriser le potentiel et la contribution des migrants au développement de leurs pays d’origine et de destination.
