Les Parrainages présidentielles 2024 font couler beaucoup d’encre et de commentaires dans les réseaux et médias sociaux et partout ailleurs. La course aux parrainages bat son plein au Sénégal, à moins de trois mois de l’élection présidentielle du 25 février 2024. Les candidats en lice doivent réunir au moins 65 000 signatures de citoyens inscrits sur les listes électorales, réparties dans au moins sept régions du pays, pour pouvoir se présenter au scrutin. Un défi de taille qui suscite une forte compétition entre les différents camps politiques. Mais ces chiffres sont-ils crédibles ? Quelle est la réalité derrière cette guerre des nombres ? Quels sont les enjeux et les risques de cette bataille pour les parrainages ? C’est ce que nous allons tenter d’analyser dans ce billet.
Table des matières
Parrainages présidentielles 2024 : toute la vérité derrière la guerre des chiffres
Depuis le début de la collecte des parrainages, le 1er novembre, les états-majors des principaux candidats n’ont cessé de communiquer sur le nombre de signatures qu’ils ont obtenues, affichant des chiffres parfois impressionnants.
Le camp du président sortant Macky Sall, candidat à sa propre succession, revendique ainsi plus de 2 millions de parrains, soit plus de 30 fois le nombre requis.
Ses principaux challengers, comme Idrissa Seck, Ousmane Sonko ou Khalifa Sall, annoncent également avoir dépassé le seuil des 65 000 signatures, voire atteint le double ou le triple.
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Au fur et à mesure que l’on s’approche de la date importantissime du 25 février, où certains candidats jouent leur va-tout, les états-majors politiques redoublent de présence sur le terrain.
A la recherche de parrainages pour valider leur candidature, les potentiels prétendants à la succession de Macky Sall peaufinent leurs stratégies et mettent la communication au cœur.
Une vraie offensive s’installe ainsi dans ce qui apparente à une guerre des chiffres où, opposants comme pouvoir annoncent avoir à leur actif un nombre de parrains qui font tiquer.
Mais ces chiffres sont-ils crédibles ?
Tout d’abord, il faut rappeler que le système des parrainages a été instauré par une réforme constitutionnelle adoptée en 2018, dans le but de limiter le nombre de candidats à l’élection présidentielle et d’éviter la dispersion des voix.
Ce système a été vivement contesté par l’opposition, qui y voit une manœuvre du pouvoir pour écarter ses adversaires.
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En effet, le Conseil constitutionnel est chargé de vérifier la validité des signatures recueillies par les candidats, et peut rejeter celles qui sont incomplètes, erronées ou frauduleuses.
Or, le Conseil constitutionnel est composé de sept membres nommés par le président de la République, ce qui fait craindre un manque d’indépendance et d’impartialité.
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Ensuite, il faut souligner que la collecte des parrainages n’est pas une simple formalité administrative.
Elle implique une forte mobilisation des militants et des sympathisants des candidats, qui doivent parcourir le pays pour convaincre les électeurs de signer leur formulaire.
Elle nécessite également une bonne organisation logistique et financière, pour acheminer les documents et les traiter informatiquement.
Elle constitue donc un véritable test de popularité et de crédibilité pour les candidats, qui cherchent à montrer leur capacité à rassembler et à gérer.
Quelle est la réalité derrière cette guerre des nombres ?
C’est pourquoi la communication autour des parrainages est si importante. En annonçant des chiffres élevés, les candidats veulent démontrer leur force et leur légitimité, mais aussi créer un effet d’entraînement et décourager leurs concurrents.
Cependant, ces chiffres ne sont pas vérifiables ni opposables. Ils ne reflètent pas forcément la réalité du terrain ni les intentions de vote.
Ils peuvent être gonflés artificiellement ou obtenus par des moyens peu orthodoxes, comme l’achat de signatures ou la duplication de formulaires.
Ils peuvent aussi être contestés par les autres camps, qui peuvent dénoncer des fraudes ou des irrégularités.
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Ainsi, la guerre des chiffres sur les parrainages n’est pas sans risques. Elle peut engendrer une surenchère et une tension entre les acteurs politiques, qui peuvent se livrer à des accusations mutuelles ou à des provocations.
Elle peut aussi créer une confusion et une méfiance chez les électeurs, qui peuvent se sentir manipulés ou trompés.
Elle peut enfin compromettre la transparence et la crédibilité du processus électoral, si le Conseil constitutionnel n’est pas en mesure de contrôler efficacement les signatures et de trancher les litiges.
Quels sont les enjeux et les risques de cette bataille pour les parrainages ?
Pour éviter ces écueils, il serait souhaitable que les candidats fassent preuve de plus de retenue et de responsabilité dans leur communication sur les parrainages.
Il serait également souhaitable que le Conseil constitutionnel renforce sa capacité technique et humaine pour assurer une vérification rigoureuse et impartiale des signatures.
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Il serait enfin souhaitable que les citoyens exercent leur droit de parrainage en toute conscience et en toute liberté, sans se laisser influencer par les chiffres ou les promesses.
Les parrainages sont un moyen de participer à la vie démocratique du pays, mais ils ne sont pas une fin en soi.
L’essentiel est de se mobiliser pour le scrutin du 25 février 2024, qui sera le moment décisif pour choisir le futur président de la République.
Par M. Jean BANDIAKY, Journaliste – Communicant
PDG SOPANACOM (Socle Panafricain de Communication et de Commerce)
CEO et Admin Kafunel.com
Enseignant Associé , Concepteur de Cours et Tuteur à l’Université Numérique Cheikh Hamidou Kane du Sénégal (UNCHK Ex UVS)
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