L’année 2021 n’est plus mais au Mali ses souvenirs de tristesse , de douleurs restent et demeurent. L’année qui s’achève a été émaillée de difficultés pour nos compatriotes. Voici ce que certains Maliens retiennent.
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2021 : Ce que certains Maliens retiennent
Une année de défis, marquée par le problème de sécurité qui reste au cœur des préoccupations pour beaucoup. Mais la crise scolaire, la vie chère, la crispation politique et l’insécurité peuvent trouver leurs solutions si nous sommes unis, espèrent-ils.
Ousmane Almoudou, syndicat national des enseignants des collectivités territoriales (SYNEFCT)
Sur le plan sécuritaire, il y a encore des choses à faire. Il n’y a malheureusement encore des écoles fermées et les enlèvements se poursuivent. Un enseignant a même récemment été enlevé alors qu’il se rendait en formation, une source d’inquiétude pour tous ceux qui travaillent dans ces zones. Un enlèvement qui s’est heureusement bien terminé.
Ensuite, concernant la situation scolaire de façon générale, il y a eu les examens de fin d’année auxquels nous n’avons pas pris part, malgré nos alertes. Et les conséquences sont que les enfants actuellement en classe de dixième, leur situation est compliquée. Même si les syndicats ne l’avaient pas souhaité, l’année s’achève sur une situation de tension entre les enseignants et le gouvernement, concernant l’application de l’article 39.
On aurait souhaité que la fin de l’année puisse être la fin de cette crise, afin que nous puissions attaquer de façon sérieuse l’année. Néanmoins, ce que l’on peut retenir et que tout Malien peut retenir, c’est que les autorités actuelles avec leur prise de position sont entrain de donner aux Maliens leur fierté.
Parce que nous sommes un peuple issu de grands guerriers et que nous ne sommes pas un peuple soumis. Je pense que les Assises nationales qui sont entrain de se tenir, même si nous n’avons pas été associés en tant que syndicat, nous espérons que c’est un espace qui permettra de donner la parole au peuple et que les résolutions qui sortiront permettront de sortir le pays de la situation dans laquelle il se trouve.
Thiero Rachel Sogoba, Association des femmes minières (AFEMINE)
L’année 2021 qui s’achève a été une année très difficile sur tous les plans, surtout sanitaire économique et politique, toutes les activités dans presque tous les secteurs sont en souffrance, des guerres, des incompréhensions, de la tristesse.
Mais sans espoir on ne peut pas vivre, j’espère que la nouvelle année 2022 sera une année avec plus de paix, de gaieté, d’entente. Que Dieu épargne notre chère patrie de tous ces maux qui la gangrènent.
Abdoul Wahab Diakité, vice président de l’ASCOMA
Ce que je retiens de l’année 2021, c’est la flambée des prix de tous les produits de première nécessité. Même si le gouvernement a fait des efforts, nous avons été rattrapés par notre politique qui est axée sur l’importation, malgré que nous ayons d’énormes potentialités. Donc le moindre choc sur le marché international affecte terriblement le Mali.
La deuxième chose, c’est qu’il faut saluer quand même la stabilité sur le prix des hydro carbures. Même si le gouvernement pêche souvent dans la communication.
En ce qui concerne le gaz, les prix ne devraient pas augmenter sans la spéculation. Ce qu’il faut encourager ce sont les mesures pour le suivi du contrôle des prix sur le marché. Sur un plan général, il reste à demander à la classe politique de se surpasser afin de penser au Mali.
Quand on parle de refondation, il s’agit pour moi de revenir à nos valeurs. C’est l’homme malien qu’il faut « refonder ». Parce qu’hier il n y avait pas autant d’injustice, on avait honte de voler, on respectait la chose publique, on respectait les aînés, on avait un devoir patriotique. C’est tout cela qu’il faut retrouver.
Hamidou Doumbia, porte parole parti Yelema
L’année 2021 qui s’achève a été une année très difficile pour notre pays, avec une rupture avec l’ordre constitutionnel, un deuxième coup d’Etat qui a mis à mal les institutions. Les difficultés d’ordre sécuritaire avec les attaques ciblées, des exactions contre les populations civiles.
Une année où nous avons eu des difficultés sociales avec les grèves par ci par là. Et aussi avec un nouveau mode opératoire des groupes armés terroristes qui ont commencé à brûler les récoltes, ce qui est très inquiétant pour notre pays.
Donc le tableau n’est pas très élogieux pour notre pays en 2021. Ce qui m’a particulièrement marqué c’est quand même la rupture avec un deuxième coup d’Etat. Ce qui fait que notre pays est parmi ceux qui ont connu le plus de coup d’Etat. Un fait marquant et important à signaler, qu’il faudrait corriger.
Donc nous prions pour que l’année prochaine soit une meilleure année pour nous, une année de prospérité, de paix, une année qui nous permettra de retourner véritablement à l’ordre constitutionnel, de faire face à nos ennemis communs, les terroristes qui terrorisent nos populations. Nous espérons que notre pays s’en sortira et que 2022 soit l’année de tous les bonheurs pour notre peuple.
Dr Boubacar Niaré, Syndicat des médecins du Mali (SYMEMA)
Pour 2021, nous en tant que syndicat faisons le grand constat que le pays a été assez secoué par la pandémie qui a beaucoup joué sur le personnel en général dans la mesure où nous avons perdu du personnel en raison de la pandémie.
Sur le plan des matériels de prise en charge, c’est vrai que nous sommes dans une situation d’instabilité politique et sécuritaire, mais nous n’avons pas été dotés suffisamment en matériel de riposte par rapport à la maladie à Covid.
D’ailleurs en mars, le syndicat a organisé une mission au niveau des différentes structures de Bamako et les conclusions ont montré qu’il y a avait à l’époque un manque criard de matériel de riposte. Nous avons fait des recommandations qui n’ont pas été satisfaites suffisamment.
L’Etat nous avait promis des motivations, nous avons aussi fait le constat qu’elles ont été inégalement reparties parce que le secteur privé n’a bénéficié de rien. Alors que des structures privées ont fait de gros efforts par rapport à la lutte contre la maladie.
Sur le plan sécuritaire, le personnel a été victime de prise d’otages, mais la stratégie en la matière a payé et le nombre de médecins enlevés puis remis à leur famille était beaucoup.
Sur le plan revendication, la moisson n’a pas été bonne, parce que nous avons donné beaucoup de crédit à la transition, mais nous avons été surpris que les habitudes n’aient pas changé.
En novembre 2020, on avait signé un PV de conciliation avec le gouvernement et des délais avaient été accordés. En tout ce sont 5 points qui étaient inscrits. Mais aucun de ces points n’a été satisfait, alors que le premier délai était de 2 mois et le dernier plus tard 6 mois.
Malgré nos démarches administratives, dont 3 lettres au Premier ministre, malheureusement le secteur est parmi les plus délaissés. Nous comprenons la sensibilité de notre secteur et le contexte de notre pays, mais nous ne sommes pas compris.
Il existe néanmoins des aspects positifs comme la dotation de certains hôpitaux en matériel nécessaire qu’ils attendaient. Il faut aussi saluer la bonne décision des autorités d’évacuer notre compatriote ayant donné naissance à des nonuplés.
Même si on aurait pu faire face si le matériel était disponible, parce que la compétence existe. Pour la première fois, il ya une ébauche de relecture des textes qui régissent la médecine privée.
Abakary Touré , Président Jeunesse plateforme Nouvelle Espérance « Jigiya Kura »
L’année 2021 a été très difficile sur le plan politique, social, économique et culturel pour les Maliens. Nous présentons nos condoléances les plus sincères à toutes les victimes civiles et militaires, nationales et étrangères tombées pour la défense de la patrie.
Notre pays est à la croisée des chemins, confronté à une crise multiforme. Il faut un sursaut national de tous les patriotes et républicains épris de paix et convaincus d’un Mali émergent à se donner les mains en vue de sortir notre pays de la crise sécuritaire et politique qu’elle vit depuis bientôt 2 ans.
Nous appelons les autorités actuelles à respecter les engagements pris lors des concertations nationales du 10, 11, et 12 septembre 2020 consignés dans la charte de transition relatif à l’organisation des élections en vue d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel, gage de stabilité social et politique pour notre pays.
Pour 2022, nous souhaitons à notre pays et à tous nos compatriotes, le bonheur, le rayonnement, le retour de tous les réfugiés et déplacés dans leurs familles respectives, la sécurité de toutes les localités sous menace terroristes. L’organisation d’élections crédibles et transparentes.
Dramé Mariam Diallo, présidente Association Femmes Leadership et développement durable (AFLED)
Sur le plan politique, nous sommes toujours dans la crise. On a eu la rectification, la transition a connu une nouvelle phase et maintenant nous sommes dans une nouvelle crise d’isolement diplomatique, par rapport à nos voisins et la communauté internationale, donc on ne sait pas quel sera notre sort en 2022, sur le plan sécuritaire et politique, on se pose beaucoup de questions.
Par rapport aux droits des femmes, on a aussi des inquiétudes à avoir parce que la présence massive de militaires s’accompagne toujours de violation de droits, d’abus sur les filles et femmes. Il y a aussi beaucoup d’enlèvements de filles et de femmes qui se font sous silence. Des filles utilisées à des fins d’exploitation en tout genre.
C’est une année qui a été difficile pour les femmes avec les effets de la Covid sur l’économie et le pouvoir d’achat des femmes.
En fait 2022, on va l’aborder avec optimisme, on est obligé, même si on peut dire qu’on a beaucoup de choses à régler avec les élections.
En ce qui concerne les assises, on peut se demander si la communauté internationale va nous donner une nouvelle chance. On aborde l’année nouvelle avec une certaine appréhension, mais ce qu’il y a lieu de faire, c’est de taire les dissensions à l’interne. Parce que si nous sommes unis à l’interne on peut affronter la communauté internationale, la CEDEAO.
Sinon nous avons le droit d’essayer autre chose, si les solutions jusque là appliquées ne marchent pas. Nos partenaires doivent le comprendre, il y a une lassitude après près de 10 ans sans amélioration. Il s’agit pour nous, toute la société civile, d’assurer la veille, afin qu’il n y ait pas d’autoritarisme.
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