Construction Usine de Mbakhana. Deux Européens et des Africains à l’ouvrage. La réalisation de l’usine à vapeur d’eau de Mbakhana a été faite par deux Européens et des travailleurs africains. À titre comparatif, le chemin de fer avait mobilisé une centaine d’Européens.
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Construction Usine de Mbakhana : 2 Européens et des Africains à l’ouvrage
Les travaux destinés à approvisionner Saint-Louis en eau potable, à partir de Mbakhana, sont sensiblement concomitants de ceux de la pose de la voie ferrée reliant Dakar à Saint-Louis finalement créée en 1883.
Les deux réalisations ne présentent toutefois que peu de points de ressemblance. Le seul ouvrage d’art important de la voie ferrée, c’est le pont de Leybar, à la sortie de Saint-Louis.
Par contre, le refoulement d’eau potable, dans une conduite longue de 17 kilomètres, devant, en outre, traverser le grand bras du fleuve Sénégal, large de 600 m, constituait une opération très délicate, et qui l’aurait déjà été, même si elle avait été effectuée en métropole.
Dans un bulletin réalisé par l’autorité coloniale, sur l’érection de cette infrastructure, il est recueilli 2 témoignages qui émanent tous de spécialistes de l’époque et permettant d’apprécier l’importance des difficultés qu’il fallut surmonter.
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La traversée en siphon du grand bras du fleuve…
En effet, en 1871, Canton, Directeur du service des Ponts et chaussées de la colonie, faisait observer, à propos du projet d’adduction d’eau : « Ce n’est pas un simple commandant du génie, même assisté de son directeur, qui peut exécuter convenablement une construction aussi délicate, aussi soumise à une foule d’éventualités (charge, engorgement et incrustation des tuyaux, terrains mouvants d’appui, coups de bélier, etc.), toutes plus difficiles à prévoir les unes que les autres.
Il y faudrait des gens de choix, déjà plus que rares dans le service si renommé des Ponts et Chaussés de la métropole ».
Pour sa part, Blazy, sous-directeur du service des Ponts et chaussées, en 1869, montrait « l’exploit que constituera, treize ans plus tard, la traversée en siphon du grand bras du fleuve… ».
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Pourtant, les entrepreneurs de la ville de Paris, qui ont à leur disposition les ouvriers les plus habiles, dirigés par les ingénieurs les plus capables et les plus expérimentés, n’ont réussi à immerger le siphon du pont de l’Alma (situé à Paris et qui enjambe la Seine, Ndlr) qu’après un premier échec.
Or, ajoutait Blazy, dans le Sénégal, la profondeur atteint jusqu’à dix mètres et la largeur est trois fois plus grande.
« Ce qui accroît encore le caractère exceptionnel de la réalisation de l’adduction d’eau de la ville de Saint-Louis, c’est qu’elle fut effectuée par deux Européens et des travailleurs africains.
Dans le cas du chemin de fer, par contre, une équipe d’ingénieurs dirigeait plusieurs centaines d’ouvriers européens, eux-mêmes assistés par des manœuvres africains », soulignait Blazy.
Et elle fonctionna jour et nuit, 8 mois sur 12, de 1885 à 1952.