La région de Ziguinchor est l’une des 14 régions administratives du Sénégal. Frontalière avec la Gambie, elle forme la partie occidentale de la Casamance, connue sous le nom de Basse Casamance. Les communications avec Dakar passent presque exclusivement par mer ou à travers le territoire de la Gambie. Parler de la région de Ziguinchor c’est aussi parler de la Basse Casamance. Wikipédia
Superficie : | 7 352 km² |
Densité : | 60 hab./km2 |
Lieux d’intérêt : | Les Alizes Beach Resort, PLUS |
Université : | Université Assane Seck Ziguinchor |
La Casamance a été subdivisée en 1984 en deux nouvelles régions administratives : Ziguinchor et Kolda. En 2008, la région de Kolda a été à son tour subdivisée en deux nouvelles régions : Kolda et Sédhiou.
– la région de Sédhiou nouvellement créée en 2008,
– et la région de Kolda (anciennement haute Casamance) à l’est. Villes principales : Kolda, Vélingara
La région diffère également du point de vue linguistique du reste du Sénégal. Le Crioulo, une langue créole africaine de soucheportugaise qui remonte à l’époque des souverains coloniaux portugais, est courante ici. Le Sénégal a le statut d’observateur dans lacommunauté des pays de langue portugaise.
Table des matières
ORGANISATION ADMINISTRATIVE
La région de Ziguinchor est née de la réforme administrative de juillet 1984 qui scinde l’ancienne région de la Casamance en deux entités administratives : la région de Kolda et celle de Ziguinchor.
Elle est composée de 3 départements (Bignona, Oussouye et Ziguinchor), de 8 Arrondissements, de 5 Communes, de 25 Communautés rurales et d’environ 502 villages.
Tableau1. Découpage administratif de la région de Ziguinchor
Histoire
La Casamance, appelée également pays flup du nom du royaume diola qui a dominé cette région, est un pays de forêts, de fleuveset de rivières. Les premiers colonisateurs ont été étonnés par le talent des architectes diolas, constructeurs de cases à impluvium etde cases à étage, comme à Mlomp notamment .
La région a donné naissance à des personnages historiques qui ont lutté contre lacolonisation occidentale, et qui sont, encore aujourd’hui, présents dans lesmémoires, comme Djignabo Basséne ou Aline Sitoé Diatta (Alyn Sytoe Jata ouAline Sitow Diatta.
Depuis 1982, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC)réclame l’indépendance de la région.
- 1445 : Dinis Dias, navigateur portugais découvre la région et luidonne le nom de « Casamansa » (d’après l’expression malinké« Kasa mansa » , signifiant roi des Kasas, sous-groupe des Diolas) ;
- 1456 : Alvise Cadamosto, navigateur vénitien explore la rivière située au sud de la Gambie appartenant au roi local, le Kasa Mansa ;
- 1570 : André Álvares de Almada, navigateur portugais remonte le fleuve Casamance et rencontre le Kasa Mansa à Brikama ;
- 1645 : création du comptoir de Ziguinchor ;
- 1837 : achat d’un terrain par la France où elle construit laforteresse de Sédhiou ;
- 1851 : prise de Karabane par la France, qui proclame s souveraineté sur Kagnout et Samatit ;
- 1860 : signature de traités par les Français avec plusieurs villages du Boulouf : Tendouck, Elana, Mangagoulack et d’autres ;
- 1878-1880 : invasion du Fogny par Fodé Kaba ;
- 1886 : Ziguinchor devient française par signature d’une convention entre la France et le Portugal ;
- 1892 : installation de la Compagnie française de l’Afrique occidentale (CFAO) d’origine marseillaise à
- Ziguinchor ;
- 1901 (23 mars) : mort de Fodé Kaba ;
- 1901 : installation d’une compagnie française à Bignona ;
- 1903 : arrestation du roi Sihalebe Jata (ou Diatta) par erreur militaire : le roi est un prêtre aux mains nues.
Cette arrestation a fait de Sédhiou une ville sacrée ;
- 1905 : séparation de la mission portugaise et de la mission française à Oussouye après la délimitation définitive des frontières entre la Guinée portugaise et les territoires français ;
- 1908 : avènement de Jankebe, roi de Husuy, successeur de Sihalebe Jata ;
- 1914-1918 : nombreuses pertes humaines pour la Casamance dans la Première Guerre mondiale ;
- 1917 : le gouverneur général Joost van Vollenhoven émet un avis défavorable au principe d’un nouveau recrutement militaire en Casamance. Les populations locales y sont hostiles.
« Nous ne sommes pas les maîtres de la Basse Casamance. Nous y sommes seulement tolérés. »
« (…) les Diolas viennent de nous prouver que leur obstination incoercible est aussi difficile à vaincre qu’une rébellion active […] Nous sommes malheureusement à peu près désarmés devant ce genre de résistance. On n’admettrait pas en effet l’emploi d’armes contre une population butée qui ne répond à aucune de nos mises en demeure d’obéir mais qui se garderait bien de faire le moindre geste ou de se livrer à une démonstration menaçante. Ce n’est pas la peur des Blancs qui les fait agir de la sorte comme ils le disent mais la volonté bien arrêtée de ne pas nous obéir. Et cela dure depuis que nous occupons le pays, c’est-à-dire depuis 50 ou 60 ans environ. »
- 1918 : arrestation de la prêtresse Alandiso ;
- 1920 : répression militaire à Bayotte pour refus de payer les impôt;
- 1942 : apogée du culte de Kasila, autel de prière pour la pluie selon le rite d’Aline Sitoé Diatta, prêtresse charismatique, déportée sans retour pour son influence civile ;
- 1943 : incendie et destruction d’Efok par mesure répressive. Le colonel Sajous accompagné du sergent chef Mandros, du médecin militaire Raoul et de l’interprète Tété Diédhiou mettent en œuvre un plan d’arrestation de la prêtresse charismatique Aline Sitoé Diatta à Kabrousse ;
- 1960 : indépendance du Sénégal ;
Mouvement séparatiste
Depuis près de 30 ans, la région de Ziguinchor est le théâtre d’un conflit indépendantiste communément appelé « Conflit Casamançais », faisant allusion à la Casamance naturelle dont elle appartient.
Même si ce conflit n’a pas une dimension comme ceux, de la plupart, en Afrique, il aura cependant hypothéqué l’avenir de la région et causé de nombreux morts et déplacés, ce qui, en principe, du point de vuedémographique, devrait modifier la répartition spatiale elecomportements en termes de natalité et de mortalité de la population locale.
Cette dernière dont les conditions de vie resteront rythmées par le cours des hostilités, entre les multiples cessez-le-feu et violents combats, entre un MFDC, qui ne voit le bel avenir de la région qu’à travers son indépendance et l’Etat du Sénégal décidé à maintenir l’unité de la nation quelqu’en soit le prix.
Au fil des années, le conflit aura étendu ses tentacules au point de concerner toute la région et de toucher même celle de Sédhiou dans le Fouladou.
- 26 décembre 1982 : réveil du MFDC faisant des centaines de victimes en plein jour dans la ville de Ziguinchor. Elle a pris progressivement la forme d’un conflit armé entre le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) et le pouvoir hérité des accords d’indépendance de 1960 ;
- 1991 : le député Marcel Bassène : ce natif de la région membre du Parti démocratique sénégalais (PDS) est le premier « Monsieur Casamance ». Il fut nommé en 1990 par le président Abdou Diouf pour discuter avec le MFDC d’un retour au calme, prélude à de futures négociations. Un an plus tard, précisément le 31 mai 1991, Marcel Bassène obtient la signature à Bissau du premier cessez-le-feu entre l’État du Sénégal et le MFDC.
- 2002 : Naufrage du Joola, ferry de jonction avec Dakar, faisant près de 2 000 victimes, principalement des Casamançais. Les responsables militaires et autres, bien qu’identifiés, n’ont jamais été inquiétés ;
- 2003 : décès de Sidhi Badji, chef d’état-major d’Attika du MFDC. Des négociations réelles pour la paix continuent ;
- 30 décembre 2004 : signature d’un accord de paix entre le président Abdoulaye Wade et le secrétaire général du MFDC Augustin Diamacoune Senghor ;
- 14 janvier 2007 : mort d’Augustin Diamacoune Senghor ;
- 13 décembre 2011 : pour asseoir ses revendications d’indépendance, le MFDC a enlevé 5 militaires sénégalais après une attaque contre un cantonnement de l’armée qui a fait plusieurs morts dans le village de Kabeum ;
- Depuis 2016, après 4 ans de calme, la Casamance n’est plus considérée comme une « zone à risques » par la France.
- 6 janvier 2018 : assassinat de 13 coupeurs de bois dans la forêt de Bourofaye Bainounk située en Basse Casamance, à proximité de la frontière avec la Guinée-Bissau. Les indépendantistes du MFDC ont « condamné fermement cet acte » et ont demandé aux autorités sénégalaises « d’orienter l’enquête » vers les responsables du trafic de bois de teck .